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Spéculation foncière : Le Premier ministre et le ministre de la Justice sont-ils complices de la démolition des 56 maisons à Toukamakan?
Publié le mardi 28 fevrier 2017  |  L’Inter de Bamako
Opération
© aBamako.com par Androuicha
Opération de démolition des constructions illégales à Souleymanebougou
Bamako, le 23 juillet 2015. Le ministère des affaires foncières et des domaines de l`Etat a entrepris la démolition des constructions illégales sises à Souleymanebougou dans le cercle de Kati.
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Malgré les lettres sans suite adressées aux autorités maliennes pour venir à leur secours dans le différend qui les oppose aux spéculateurs fonciers, les habitants de ce petit hameau de culture ne savent plus à quel saint se vouer. Mais avec la volonté de Dieu, tout n’est pas perdu. Et ils veulent aller au bout jusqu’à la manifestation de la vérité.
Le silence du Premier ministre, Modibo Keïta, n’a pas entamé le moral de la population du Toukamakan. Elle n’a aucun instant perdu espoir quant à la manifestation de la vérité dans l’affaire qui les oppose à un spéculateur foncier adossé à Me Mamadou Gakou, conseiller technique à la présidence de la République et certaines autorités de Bafoulabé, cercle dont relève Toukamakan.
Déterminée pour que justice soit faite, la population a adressé une lettre au Premier ministre en date du 30 mars 2016, trois (03) mois après que les cinquante six (56) habitations ont été démolies, abandonnant la population à son propre sort sous des arbres qui ont échappé à la furie des bulldozers de Diatourou Konté et complices.
Dans cette lettre, la population tenait à informer Modibo Keïta, le Premier ministre, de l’abus de pouvoir dont elle a été victime.
Diatourou Konté est au cœur de cette ténébreuse affaire. Ce dernier, avec la complicité des autorités judiciaires de la première région, a mis à terre cinquante six (56) maisons dans lesquelles vivaient cent trois (103) personnes.
Les greniers ont été incendiés. Les écoles coraniques ont subi la loi des bulldozers. Certaines personnes sont mortes sous la torture des forces de l’ordre. Les animaux ont été calcinés. La population ne sachant plus que faire s’abrite depuis plus d’une année sous les arbres. Un bilan triste dans un pays qui se dit respectueux des droits de l’homme.
Choisissant la voie de la légalité, la population a entrepris des démarches auprès de nos autorités. Avant la démolition du hameau, la population a adressé une lettre au ministre de la Justice. Elle date du 22 juin 2016 et enregistrée sous le N°2749 du 22/06/2015.
La population a demandé une intervention du ministre dans un différend foncier opposant les Konté du village de Kembélé et les Baradji et Fofana du village de Sitakourou. Le litige concerne une bande de terre de culture située à Damadi. Elle a, dans la correspondance, attiré l’attention du ministre de la Justice sur la menace de démolition et d’expulsion qui pesait sur les habitants de tout un village crée il y a plus d’une centaine d’années et du caractère confus des différentes décisions de justice.
Croyant toujours à la bonne foi de nos autorités, la population a sollicité de nouveau le ministre Konaté par une lettre en date du 27 avril 2016 pour qu’il intervienne dans l’affaire afin de voir clair les tenants et aboutissants dans ce dossier qui met en cause un de ses subordonnés.
Malheureusement, toutes ces correspondances sont restées sans suite. Aucune de ces autorités n’a voulu chercher à comprendre ce qui s’est passé dans ce hameau de culture dont les habitants menaient une vie paisible avant que Diatourou ne brise leur rêve, en janvier 2016, par la démolition des cinquante six (56) habitations.
Ce silence conforte le camp Konté et laisse les Baradji et Fofana sans défense et sans espoir dans leur propre pays. Il est assimilable à une complicité qui ne dit pas son nom. Ces autorités sont-elles aussi tombées sous le charme de l’argent comme certains responsables de la région de Kayes ? Difficile de le dire, mais leur silence ne s’explique pas et inquiète plus d’un dans un pays qui se dit démocratique.
Seul côté satisfaction dans l’affaire, c’est la suspension de l’huissier, M. Diallo, par ses collègues. Il a outrepassé ses prérogatives en se mettant du côté des Konté. Mais du côté du barreau malien, la radiation de Me Gakou tarde à venir. Alors qu’il y a incompatibilité entre sa fonction de conseiller technique à la présidence de la République et l’exercice de la profession d’avocat.
Si c’est vrai que nul n’est au dessus de la loi, le gouvernement est interpellé pour tirer cette affaire au clair pour le bonheur de tous les Maliens épris de paix et de justice.
Yoro SOW
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