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Mali : Le «Laboratoire» de tous les dangers
Publié le mardi 28 fevrier 2017  |  ttu.fr
Patrouille
© aBamako.com par A S
Patrouille de la MINUSMA à Tombouctou
Tombouctou, le 11 Mai 2015, la MINUSMA a procédé aux patrouilles à Tombouctou
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Avec 118 morts, l’opération de l’Onu au Mali est la plus meurtrière de son histoire, en totalisant le quart de toutes ses pertes humaines au combat. Déployés en 2013 pour protéger le processus de paix, entraîner l’armée malienne, mais surtout, et pour la première fois, permettre à un pays de reconquérir son propre territoire, les 11 000 casques bleus venus d’Afrique ou d’Asie, totalement inexpérimentés en termes de contre-terrorisme, n’ont pas tardé à devenir des cibles de choix pour les djihadistes.

A l’heure où certains imaginent déployer les casques bleus en Syrie, en Libye ou en Irak, force est de constater que, sans capacité contre-terroriste, une telle décision serait criminelle. La Minusma semble de fait déconnectée des réalités. Elle n’a toujours pas doté sa base de Kidal de moyens suffisants pour détecter les tirs de roquettes qui la ciblent régulièrement. Son QG de renseignement, dirigé par le colonel M. Kerkhove, est installé à Bamako, soit à des années-lumière de la réalité du terrain touareg.

A Gao, la base installée à 500 m d’un quartier acquis aux djihadistes, totalement déficiente en périmètre de sécurité, a été frappée en janvier par un attentat qui visait les troupes mixtes qu’elle hébergeait et qui a fait 77 morts. Cette attaque était-elle une diversion destinée à faciliter un second attentat ? Au moyen d’un camion chargé de 600 kg d’explosifs ciblant les avions de Barkhane situés dans le périmètre français de ce camp militaire. Ce camion a été neutralisé à la limite du camp français et son dispositif de mise à feu n’a pas fonctionné. Mais cela révèle un niveau de complicité et le soutien logistique sans précédent des djihadistes.

A Tombouctou, les casques bleus suédois ont échappé par miracle à un attentat analogue. Une situation qui, pourtant, ne décourage pas les Nations unies. Elles espèrent en effet, grâce au «laboratoire malien», se doter de l’expérience et d’une doctrine destinée à préparer la «tendance asymétrique des futures opérations».

Une ambition qui semble néanmoins quelque peu contradictoire avec sa culture dominante. L’antiterrorisme vise avant tout un objectif de résultats, une conception souvent diamétralement opposée aux objectifs de moyens de l’administration onusienne.

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