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Crise au Mali / Rôle joué par les réseaux sociaux
Publié le mercredi 30 mai 2012   |  Le Républicain




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Les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont révolutionné le monde. Il suffit d’être connecté sur Facebook ou twitter pour savoir à la seconde près ce qui se passe dans le monde. Tout le monde connait le rôle que Facebook a joué lors du printemps arabe. Avec les réseaux sociaux, le rêve de Marshall Mc Luhan est devenu une réalité, le monde est devenu un gros village. Cependant, la frontière entre l’information et la désinformation est devenue floue. Quel rôle les réseaux sociaux ont joué dans la crise que traverse le Mali ?

Tout le monde se souvient des images insoutenables des présumés soldats maliens égorgés par les rebelles à Aguelhoc (truqué ou pas ?), véhiculé sur Facebook. Et l’on se souvient aussi des nombreux commentaires des internautes à propos de ces images. Les réseaux sociaux sont de plus en plus présents dans notre société. Que ce soit pour le journaliste ou pour le citoyen lambda, ces réseaux ont changé la donne.

Depuis le début de la crise au septentrion de notre pays jusqu’à l’agression du président de la transition, le Pr Dioncounda Traoré, on n’hésite même plus à inventé pour avoir le scoop.

Les réseaux sociaux (Facebook et Twitter) accélèrent plus que jamais la diffusion des nouvelles informations. L’une des conséquences directes reste la course au scoop. Déjà bien présente avant, elle s’est accélérée à l’heure d’Internet et des réseaux sociaux.

Comme nous l’ont démontré les évènements du 21 Mai 2012, à travers l’agression du président de la république, le Pr Dioncounda Traoré. La course au scoop mène aux plus grandes dérives médiatiques. Le but est de diffuser l’information, le grand scoop, avant tous les autres. La course au scoop mène donc à la reprise de l’information dans la précipitation.

Celle-ci empêche le journaliste de vérifier correctement ses informations.

Cela peut donner lieu à diverses désinformations. Quelques instants après les faits (l’agression du président) l’information était diffusée sur Facebook. Certains sites web d’informations générales n’ont pu que s’empresser de relayer l’information, mais avec quelques erreurs monstres. Ainsi, on apprend tout d’abord qu’une grande foule se dirige vers Koulouba pour déloger le président de la république. Ensuite, on annonce la mort du président suite à l’attaque du palais. Il est donné pour mort, puis il serait dans le coma, les militaires seraient en route vers les points stratégiques de la ville de Bamako…. Puis, constat, après quelques instants : le Pr Dioncounda Traoré a juste été blessé.

Ces rumeurs ont installé la psychose chez bon nombre de maliens. En effet, l’information ayant été diffusée sur Facebook et twitter, certains sites web se sont empressés de la relayer, mais cela sans même avoir pris la peine de récolter les informations provenant des sources sûres.

Facebook et Twitter permettent également un relais des informations provenant de différents médias. En effet, tous deux permettent de poster des vidéos ou des liens vers des articles. Cette fonction se retrouve facilitée par l’option “à partager” et son équivalent ”retweet” qui sont de plus en plus présentes sur ces sites web. Ces derniers favorisent donc la propagation de l’information en leur donnant une portée bien plus grande que ne le permettraient de simples sites Internet. De plus, Facebook permet à des sites d’informations de se créer des pages à leur image. C’est par exemple le cas de Malijet et Maliweb : cette page leur donne la possibilité de diffuser l’information directement via Facebook aux diverses personnes qui y sont abonnés. Ces dernières peuvent ainsi facilement diffuser l’information à leur tour, sur leur propre page. Le risque réside dans la précipitation de la diffusion menant ainsi à diverses dérives journalistiques.

Les réseaux sociaux, bien que permettant de nouvelles initiatives et de nombreux avantages, risquent de conduire le citoyen tout droit à la dérive de la désinformation.

L’information ne peut, dans ce cas, que très rarement être analysée en profondeur. De ce fait, nous nous dirigeons tout doucement vers une information superficielle qui ne sert qu’à informer dans les grandes lignes et à être ingurgitée « à la chaîne ».

Madiassa Kaba Diakité

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