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Niono : La vie sans motos
Publié le mercredi 1 mars 2017  |  L’Essor
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A partir du 20 février à minuit, aucune moto de n’importe quelle marque et de n’importe quel gabarit, n’est utilisée comme moyen de déplacement d’un village à un autre dans la circonscription administrative de Niono, notamment pendant les jours de foire. Seuls les charrettes, les motoculteurs, les tricycles, les bicyclettes et les automobiles seront admis comme moyens de déplacement partout dans le Cercle.
L’information a été donnée au cours d’une réunion d’information et d’échanges sur le décret présidentiel numéro 2017- 0001/P- RM du 5 Janvier 2017. Cette rencontre a eu lieu le mardi 14 février dernier dans la salle de conférence du Cercle sous la présidence du préfet du Cercle Issaka Bathily. Ont pris part à cette rencontre les responsables administratifs et politiques locaux, les représentants de la société civile, des couches socioprofessionnelles, des services techniques, des services de défense et de sécurité et ceux des radios de la place. Le décret présidentiel dont il était question institue, faut-il le rappeler, une opération dénommée « Dambé », dans le cadre de l’instauration d’un environnement de stabilité dans le pays.
Selon les explications fournies par le représentant du pouvoir exécutif, Issaka Bathily, préfet du Cercle et le lieutenant-colonel Djédjé Dembélé, commandant du secteur 5 de l’opération « Mali Dambé », cette opération s’étendra à l’ensemble des régions de Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal d’une part, et d’autre part sur les parties Nord des régions de Ségou et de Koulikoro se trouvant au-delà du 14ème parallèle. Le but recherché est d’enrayer les activités terroristes, de permettre le redéploiement des forces armées maliennes, de réinstaller l’administration, de favoriser le retour des populations déplacées et de normaliser la vie socio-économique. L’opération tiendra aussi compte de la coopération transfrontalière, régionale et internationale.
Les participants à la rencontre ont salué l’initiative, en relevant que le Cercle de Niono est devenu une zone de prédilection pour les groupes terroristes depuis le déclenchement de la crise politico-sécuritaire dans notre pays. Ces terroristes ont perpétré de nombreux meurtres de militaires et de civils dans le Cercle. Sans compter les dégâts matériels. Ils se déplacent à motos pour commettre leurs forfaits et disparaitre dans la nature. Dans le Cercle de Niono, la pratique était devenue très courante et les auteurs opéraient même souvent en plein jour dans les villages pendant les jours de foire sans être inquiétés.
Quelle appréciation les populations de Niono font-elles de la mesure ainsi prise ? A cette interrogation, les avis divergent, même si de façon générale on trouve que la vie n’a pas de prix et que le changement d’habitudes demandé est nécessaire pour surmonter cette crise qui, si on ne prend garde, risque de prendre des proportions inquiétantes. Pour un premier groupe composé essentiellement de fonctionnaires hommes et femmes, la mesure joue énormément sur les activités économiques et les relations sociales. Pour ces agents, le cercle de Niono étant une zone agro-sylvo-pastorale, sont nombreux les producteurs qui utilisent les motos pour transporter leurs productions d’une localité à une autre. Ce sont les motocyclistes qui desservent les villages en pain, soulignent-ils. Lors des cérémonies de mariage, de baptême ou de circoncision célébrées avec pompe dans les villages, les parents et amis lointains, s’y rendent à l’aide de motos, sans compter certaines urgences à régler d’un village à un autre où seule la moto peut être utilisée pour la circonstance. Notamment en cas de maladie nécessitant une admission d’urgence dans un centre de santé.
Un autre groupe de personnes interrogées trouve que la mesure est salutaire pour la protection des populations et de leurs biens. Mais à condition qu’elle soit appliquée avec beaucoup de discernement et d’intégrité. Que la mesure ne se retourne pas contre les populations par le comportement de ceux-là qui sont chargés de son application sur le terrain. Que les tarifs de transport ne prennent pas l’ascenseur et que les autorités administratives et politiques locales, les chefs des services, de défense et de sécurité soient en parfaite harmonie pour une meilleure application de la mesure à travers le cercle. L’application doit obéir à un principe : exception zéro !

M. SAMAKE
AMAP-Niono
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