L'insécurité est en train de prendre des proportions inquiétantes qui mettent en mal le vivre-ensemble. Les assassinats ciblés dans tout le pays, mais surtout dans la région de Mopti, l'enlèvement de la religieuse colombienne à Koutiala, l'assassinat d'un étudiant sur la colline de Badalabougou, les vols et enlèvements d'animaux à dans les régions de Mopti, Tombouctou et Gao (notamment attaques des forains) sans passer sous silence tous les actes de braquage quotidien, d'attaques à main armée, ne contribuent qu'à alimenter la méfiance entre les personnes, populations et communautés et nous éloigner davantage de la paix.
Il nous faut y résister. Il nous faut organiser la résistance/résilience au sein des populations et des communautés, mais cela ne serait efficace qu'avec des structures de l'Etat qui existent et qui fonctionnent, notamment la présence effective de la police et de la gendarmerie ainsi que de la justice. Tant que la justice n'est pas fonctionnelle dans ces localités, il nous sera difficile d'avoir une collaboration pleine et entière si la confiance n'est pas totale entre ces structures de l'Etat et les populations. Or, nous en sommes malheureusement loin, voire très loin encore. Il suffit de lire toutes les alertes dans le centre du pays. Il suffit d'écouter les plaintes des populations sans voix à l'intérieur du pays, qui côtoient les structures. Elles constituent la voûte d'équilibre social. Si elles ne sont pas là, nous contribuons à alimenter les thèses des terroristes, exposer les populations surtout les leaders qui risqueraient d'être assassinés les uns après les autres pour complicité avec l'Etat et enfin épuiser son capital de confiance et de crédibilité auprès des populations et communautés.
Encore une fois, c'est ce capital qu'il conviendrait de préserver car c'est lui seul qui représente la vraie résilience. Le sentiment d'appartenance au terroir, la détermination à mourir pour le terroir, indépendamment des auteurs : acteurs en face, est un capital que l'Etat doit mieux exploiter.
Attention encore aux plaintes des populations des 7 communes du Mandé (Kati et Kita), les femmes de ces communes veulent marcher pour venir déposer une doléance au niveau de la Présidence de la République ; le chef de file de ces communes est la commune de Sobra, chef-lieu de la commune Sandama.
Correspondance particulière
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