Dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du Processus d’Alger, Kidal a franchi hier un pas important avec l’installation des autorités intérimaires présidées par le colonel Hassan Ag Fagaga.
Fin d’un long et périlleux processus, peut-on dire après l’installation ce mardi par le ministre de l’Administration, de la Décentralisation et de Réforme de l’Etat, Mohamed Ag Erlaf, des autorités intérimaires à Kidal. Le colonel Hassan Ag Fagaga a pris ses fonctions et assure désormais le poste de président du Conseil régional de Kidal, la 8e région administration du Mali.
Pour la circonstance, une délégation, composée des représentants des groupes armés, des diplomates français et américains, des représentants de l'Union européenne, de la Cédéao et de la Minusma, a accompagné le ministre Ag Erlaf.
La cérémonie d’investiture d’Ag Fagaga avait été reportée la semaine dernière suite à la polémique créée par la nomination d'un nouveau gouverneur de la région. Les leaders de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) refusaient de cautionner la décision du gouvernement qui, selon eux, voulait un pion qui appartient à la Plateforme et à la communauté Imghad, adversaire des occupants de la ville Kidal, les Ifoghas.
Pour trouver l’alternative à l’installation des autorités, le week-end dernier, le haut représentant du président de la République, Mahamadou Diagouraga, a eu des discussions avec les parties. Et au sortir de cette rencontre un nouveau chronogramme pour la mise en place des présidents des autorités intérimaires dans les régions du Nord a été décidé de commun accord.
L'installation aujourd’hui du président des autorités intérimaires de Kidal est le point de départ de cette nouvelle aventure dans le Nord. Les régions de Ménaka et Gao verront normalement leurs autorités intérimaires installées le 2 mars prochain. Tombouctou et Taoudéni sont programmées pour le 3 mars.
Toutefois, dans les quatre localités citées, seule la région de Ménaka est prête pour mettre en place ses autorités intérimaires. La région de Gao est confrontée à un problème entre mouvements dont certains occupent présentement le siège du Conseil régional. Idem pour Tombouctou où depuis hier matin, des éléments de la CMFPR occupent également le siège du Conseil régional. La région de Taoudéni connaît également des dissensions qui pourront perturber l’installation annoncée des autorités intérimaires.