PolitiqueL’Inspecteur general Ali Coulibaly, directeur general des douanes: «L’analyse des données peut engager la douane sur la voie de nouveaux succès »
La direction générale des douanes a célébré la journée internationale des Douanes, sous le thème : « l’analyse des données au service d’une gestion efficace des frontières ». C’était, jeudi dernier, en présence des directeurs centraux, régionaux, des chefs de bureau, des agents de la douane ; mais aussi, des représentants du ministre de l’Economie et des Finances, celui du directeur général des Impôts, du directeur national du Commerce et de la Concurrence, du directeur national des Transports terrestres, maritimes et fluviaux ; du président du Conseil national du Patronat, du président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, du président du Conseil Malien des Chargeurs, du syndicat des Transitaires…
Améliorer les mécanismes de gestion des risques pour une meilleure détection des irrégularités, des envois illicites, des mouvements suspects de personnes et de flux financiers ; s’appuyer sur l’historique des activités d’un opérateur ou d’un voyageur, afin de mieux anticiper son comportement ; ouvrir un dialogue avec d’autres services gouvernementaux pour tirer parti de leur expérience et de leur expertise ; consolider la performance de l’administration des Douanes, afin d’améliorer les pratiques et l’éthique des cadres et agents de la douane….
Tels sont, entre autres, les objectifs visés par l’analyse des données, thème cette année de la journée internationale des Douanes.
Célébrée, chaque année depuis le 26 janvier 1953, date de la session inaugurale du Conseil de Coopération Douanière tenue à Bruxelles, la journée internationale des Douanes est l’occasion, pour les Douanes du monde entier, d’échanger avec leurs partenaires publics et privés autour d’un thème d’une brulante actualité. Le thème de cette année est : « l’analyse des données au service d’une gestion efficace des frontières ».
Ce thème est d’une importance capitale pour un pays comme le Mali, plongé depuis 2012 dans une crise sécuritaire sans précédent.
Il s’agira pour l’administration des Douanes et ses partenaires, de mutualiser leurs efforts dans ce domaine, devenu au fil des ans, un élément incontournable dans le processus de modernisation de la gestion, du contrôle et de la facilitation des échanges entre nos pays.
« Il est donc fondamental que les administrations douanières tirent le meilleur parti de ces données, afin de prendre les décisions avisées, en particulier au vu des défis complexes et les changements auxquels elles sont confrontées au quotidien », indique l’inspecteur général Ali Coulibaly, directeur général des douanes dans son discours d’ouverture.
La douane malienne, l’une des plus performantes de la sous-région
De par les saisies records et ses recettes, en hausse constante, la douane malienne est l’une des plus performantes de la sous-région ouest-africaine, voire d’Afrique.
En effet, durant l’année écoulée, les recettes douanières sont passées de 35 milliards CFA à 45 milliards CFA par mois. Soit une hausse mensuelle de 10 milliards CFA. Une performance unique dans la sous-région ouest-africaine où, la moyenne des recettes mensuelles atteint, à peine, 30 milliards CFA.
Aussi, sur une prévision de recettes de 523 milliards CFA en 2016, la direction générale des douanes a réalisé plus de 525 milliards CFA. Et ce, en dépit de l’absence des bureaux de douane dans les régions du nord et certaines villes du centre du pays devenus, à la faveur de la crise politico-sécuritaire, des zones de trafic par excellence.
Les avantages de l’analyse des données
« L’analyse des données peut engager la douane sur la voie de nouveaux succès », rassure le directeur général des douanes. Elle offre de nombreux avantages à l’administration des douanes. Elle permet, notamment, d’améliorer ses mécanismes de gestion des risques, une meilleure détection des irrégularités, des mouvements de personnes et des flux financiers suspects.
L’analyse des données permet, aussi, d’améliorer les performances de la douane, afin de promouvoir les pratiques et l’éthique au sein de l’administration douanière.
Pour ce faire, rappelle l’inspecteur général Ali Coulibaly, les administrations douanières doivent faire de l’analyse des données une « priorité stratégique ». Mais aussi, se « doter d’une technologie de pointe et recruter des experts pour la collecte des données et leur analyse ».
La Douane et les nouveaux défis du 21e siècle
Pour faire face aux défis de ce 21e siècle, les services de douane doivent mutualiser leurs efforts, coopérer entre eux. Une collaboration en temps réel, plus étroite pour appliquer les contrôles douaniers nécessaires.
Pour faire aux défis de ce siècle, les services de douane doivent promouvoir les outils de l’Organisation Mondiale des Douanes. Il s’agit, entre autres, de renforcer le réseau douanier de lutte contre la fraude ; de recourir à des techniques de mesure de la performance pour améliorer les procédures douanières et aux données de l’Organisation Mondiale des Douanes, qui améliore la collecte des données.
« Ces opérations fondamentales sont tributaires d’une analyse des données, qui permet un échange en temps réel d’informations sécurisées entre les entreprises et la douane, et entre les administrations des douanes, tout au long d’une chaîne logistique internationale », conclut l’inspecteur général Ali Coulibaly. Avant de lancer les activités de la journée internationale des douanes.