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Art et Culture

Fespaco: le film Wulu sur le trafic de drogue fait salle comble
Publié le jeudi 2 mars 2017  |  AFP
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Ouagadougou, 2 mars 2017 (AFP) - Le film malien Wulu, qui raconte
l'ascension d'un trafiquant de drogue tout en dépeignant les maux du Mali
(violence, groupes jihadistes, corruption, chômage, prostitution, pauvreté,
népotisme) a fait salle comble lors du 25e Festival panafricain du cinéma et
de la télévision de Ouagadougou (Fespaco).
Réalisée par le Franco-Malien Daouda Coulibaly, cette grosse production de
genre thriller qui a bénéficié de fonds européens, est un des films les plus
réussis du festival.
"Il y a eu salle comble à chaque fois. On est très content d'avoir diffusé
le film dans ces conditions", s'est félicité jeudi le réalisateur.
"Il faut que les Maliens s'approprient le sujet du film. Parfois on arrive
à éveiller les consciences. C'est un film sur l'univers de la cocaïne et sur
les effets politiques de ce trafic en Afrique de l'Ouest. Ca porte préjudice à
la sécurité du pays. Toute une partie du territoire est difficile à gérer, on
va dire comme ca", a expliqué M. Coulibaly faisant allusion au Nord-Mali en
proie aux groupes jihadistes.
"Si les gens (jihadistes) qui déstabilisent cette région ont le moyen de le
faire, c'est parce qu'ils ont les ressources pour le faire. Ils profitent de
ce trafic, soit il y sont associés soit ils en sont les organisateurs", dit-il.
"On a beaucoup parlé du terrorisme mais si on ne se pose pas la question
sur le financement de ce terrorisme et qu'on le combat uniquement sur le
terrain (militaire), je ne pense pas que cela permettra du sortir du
problème", précise-t-il.
Le tournage, initialement prévu au Mali, a dû être délocalisé au Sénégal
pour des raison de sécurité après l'attaque de Bamako qui avait fait 20 morts
en novembre 2015.
Le film dénonce aussi la corruption et la collusion des forces armées avec
le narco-trafic: "Ca fait partie du problème. C'est parce que des soldats
subalternes au moment de la mutinerie qui s'est transformée en coup d'Etat
(mars 2012) reprochaient à des généraux d'avoir des rapports très intimes avec
des narco-traficants. Tout ça s'imbrique", conclut-il.
Le jeune réalisateur, dont c'est le premier long métrage, ajoute que son
film est "sur la jeunesse africaine qui na pas eu accès à l'éducation, a des
difficultes à trouver des emplois... Et quand elle en trouve, c'est très mal
payé. Elle est susceptible d'être tentée par les sirènes du trafic de drogue".
pgf/jpc
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