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Société L’imam Mahmoud Dicko l’assure : La France veut plonger le Mali dans le chaos
Publié le vendredi 3 mars 2017  |  le reflet
Cérémonie
© aBamako.com par Androuicha
Cérémonie de signature de l`accord de paix d`Alger
Bamako, le 15 mai 2015 au CICB. Le Gouvernement malien et les groupes rebelles du nord ont procédé en présence de nombreux chefs d`Etats africains et de la médiation internationale à la signature du document de paix issu du processus d`Alger. (Photo Mahmoud DICKO, imam et président du Haut Conseil Islamique du Mali)
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Face aux menaces de conflits intercommunautaires qui planent sur le Mali, le Haut conseil islamique du Mali a organisé un grand meeting de sensibilisation du public contre le fléau. C’était le 26 février 2017 au Palais de la culture Amadou Hampâté Ba. A cette occasion, les questions brûlantes de l’actualité nationale (interdiction de l’excision et certaines dérives dans la gouvernance actuelle du pays) ont été abordées sans langue de bois.

Bien dans son rôle de prêcheur-moralisateur, comme à ses habitudes, l’imam Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique (HCI) a tiré à boulets rouges sur ses cibles, notamment la France qui est loin d’être un bouc émissaire dans la descente aux enfers du Mali. Morceaux choisis.



“Sur la base de nos valeurs culturelles et religieuses, nous avons toujours su gérer nos différends. Ils (les Occidentaux, notamment les Français) ont voulu nous imposer un code de la famille dont le contenu est contraire à nos valeurs. Nous l’avons refusé en son temps. Et depuis, ils ne nous lâchent plus d’une semelle. Hier, c’était la rébellion. Ensuite, le terrorisme au nord du pays. Le plan A et B ayant échoué, ils ont trouvé un plan C, qui consiste à mettre nos communautés les unes contre les autres”.

Difficile de lui donner tort pour qui a lu ou entendu les commentaires de la presse française sur les violents affrontements qui ont opposé le 12 février 2017 éleveurs et agriculteurs à Ké-Macina, dans la région de Ségou (delta central du Niger). Les médias pyromanes les ont réduits à un affrontement ethnique entre Peuls et Bambaras ignorant que l’élevage et l’agriculture ne sont plus liés à une ethnie au Mali, voire au Sahel.

Pour Mahmoud Dicko, le dessein de la France est de plonger le Mali dans le chaos pour renforcer sa tutelle sur un peuple fier de son passé, orgueilleux et rebelle.

“Le Mali, c’est notre fierté et notre dignité. Tout ce qui tentera de le compromettre nous interpelle tous”, avertit le président du HCI-Mali. Se référant à de versets du Saint Coran, le leader religieux rappelle que c’est Dieu qui a fait de nous des nations. Et cela “pas pour nous entretuer, mais pour nous aimer et nous respecter. Et c’est ce qui doit prévaloir aujourd’hui au Mali… La guerre peut affecter même ceux qui estiment ne pas être concernés. Penser qu’une ethnie est supérieure à une autre n’est qu’une erreur. Craignons Dieu et soyons tolérants”.

Et l’imam Dicko de rappeler que le “Mali est un pays de brassage ethnique et culturel. Il n’y a pas de problème ethnique au Mali. Si l’on ne prend pas garde, ce piège de conflit entre les ethnies peut affecter notre armée nationale qui est composée de plusieurs ethnies“.

Pour le président du HCI, pour contrer ceux qui veulent toujours voir ce pays à leurs pieds afin de mieux nous humilier et nous ridiculiser, “il faut l’union sacrée autour de la République. Nous devons nous réveiller pour ne pas tomber dans le piège d’une guerre civile. J’ose espérer que les plans machiavéliques orchestrés contre notre pays ne marcheront pas car, au Mali, aucun Bambara ne prend un fusil pour tirer sur quelqu’un parce qu’il est Peul. Il y a des mains invisibles derrière ces récentes attaques. Ne tombons pas dans leur piège”.

Face à des milliers de coreligionnaires, le guide spirituel s’est prononcé sur la gouvernance d’IBK qui, estime-t-il, est loin d’être “satisfaisante”. Il invite le président de la République à travailler ardemment pour mériter la confiance placée en lui. C’est vrai qu’il demeure un être humain, mais souhaite Dicko, “IBK doit fournir des efforts contre la mauvaise gouvernance et certains abus de pouvoir que nous constatons”.

En bon prêcheur, il exhorte le chef de l’Etat à poursuivre ses efforts, surtout qu’IBK était “un homme sincère” et le souhait des Maliens est qu’il le demeure. Qu’il reste fidèle à sa réputation de “Kankélétigui” (homme de parole).

Pour le président du HCI, Mahmoud Dicko, “il y a toujours de l’espoir. Mieux vaut tard que jamais. Je continue de croire en lui (IBK). Je lui ai dit de se tenir débout, de s’assumer pour sauver le Mali sinon…” !

Sinon le pays va certainement crouler brisant le rêve de Ladji Bourama de briguer un second mandat ou les Maliens vont se soulever pour le chasser avant la fin de ce premier mandat ! Le président de la République a dont intérêt à prendre au sérieux ce “carton jaune” brandi par le guide de la communauté musulmane qui a beaucoup contribué à la concrétisation de son rêve présidentiel.

Kader Toé

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