Mohamed Ould Mataly, arabe, ancien député de Bourem de 1992 à 1997, commerçant de son état à Gao fut l’un des premiers leaders communautaires à organiser la résistance contre le dikta des djihadistes, selon El Hadj Tandina, président du « mouvement Sony Alibert » de Gao.
« La victoire a plusieurs Papa » disait le président Houphouët Boigny. Aujourd’hui, nombreux sont ces leaders d’associations qui battent le pavé pour monter en puissance après la libération de Gao. Mais faut-il savoir qu’il y a des hommes et des femmes qui ont voulu rester dans l’anonymat et qui ont véritablement lutté contre ces terroristes, narcotrafiquants et autres groupes armés. Parmi ces patriotes, nos sources ont témoigné sur un homme de couleur : Ould Mataly. C’est en effet cette vieille personne qui a eu l’audace et la témérité de conduire les premiers dons de l’association Cri de Cœur aux durs moments où les terroristes venaient d’occuper Gao. « Honte à qui dit à ses frères je m’en vais dans le désert quand Rome brûle », a dit Victor Hugo. Selon El Hadj Tandina, au moment où les villes du nord tombaient les unes après les autres, Ould Mataly, bien qu’arabe n’a pas voulu s’enfuir. Il serait allé voir ses frères du terroir comme le chef des Songhaï, Aly Badji, commerçant, Ould Idriss, président de l’Assemblée Régionale de Gao, Argoya, chef Arma, Bouba Maiga, président de la jeunesse de Gao, des chefs religieux comme Idrissa Ahna Koukou, Kadadata et certains délégués des quartiers comme Kader Touré, Bouba Ousmane. Il aurait donc invité tous ses compatriotes à se réunir pour contrer ces djihadistes qui venaient de rentrer dans la ville de Gao. C’est de là qu’est partie la première réunion des populations de Gao donnant ainsi le premier cadre de concertation, selon El Hadj Tandina, un natif de la cité des Askias. C’est de là également que des dispositions furent prises pour assurer la fourniture de ville en électricité et satisfaire à d’autres besoins de la population. Au-delà de ça, c’est Ould Mataly qui est parti à Ouaga 1 pour faire entendre la voix de la population de Gao, si on en croit El Hadj Tandina. Et en janvier, l’homme retournera à Ouaga avec le président des jeunes Mohamed Baye et Aly Bady pour faire comprendre au médiateur qu’il doit associer toutes les populations de la région et toutes les ethnies dans les négociations. De l’avis d’El Hadj Tandina, l’engagement de cet homme a donné du courage à la jeunesse de Gao. Et surtout quand on sait qu’il faisait tout ce travail à partir de ses propres moyens sans un appui quelconque.
Ould Mataly, un sorcier à abattre
« Quand la politique rentre dans l’esprit de vengeance, elle devient dangereuse »dit-on. Selon El Hadj Tandina, Ould Mataly devient la cible des hommes politiques qui chercheraient à l’abattre bien que lui-même n’ayant aucune visée politique. Mais nous a-t-il fait savoir, c’est la jeunesse de Gao, les différentes associations de la ville aujourd’hui qui veillent sur cet homme sur sa maison. Car il a fait l’objet de menaces de la part de certaines personnes qui voient en lui déjà un adversaire politique potentiel qu’il faut abattre. Engagé dans la défense l’Unité Nationale, sans se décourager, Ould Mataly est entrain de mener une campagne de sensibilisation auprès des arabes de Tombouctou pour qu’ils reviennent, a ajouté El Hadj Tandina. Il n’a pas manqué de lancer un appel à la jeunesse de Gao, aux populations de faire preuve de vigilance et de tolérance car tous les hommes de couleurs ne sont pas des terroristes comme tous les noirs ne sont pas forcement distants des terroristes…