Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Région
Article
Région

Mali : que veulent les groupes armées qui encerclent Tombouctou ?
Publié le mardi 7 mars 2017  |  Jeune Afrique
Un
© Autre presse par DR
Un Groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi)
Comment


À Tombouctou, plusieurs groupes armés empêchent l’installation des autorités intérimaires prévues ce 6 mars. Ils exigent d’y être mieux représentés. La tension monte sur place.

« Nous venons de donner l’ordre à nos forces d’entrer dans le centre-ville. Des avions survolent nos positions et la tension est vive » assurait à Jeune Afrique dimanche 5 mars un membre du Congrès pour la Justice dans l’Azawad (CJA) de Tombouctou.

En effet, en fin de journée, plusieurs groupes armés entouraient la ville, empêchés par la force française Barkhane et par les Casques Bleus d’y pénétrer. Depuis, la situation reste confuse. En cette matinée du lundi 6 mars, plusieurs sources confirment que des échanges de tirs ont eu lieu entre l’armée malienne et le CJA dans les faubourgs de la ville. Plusieurs médias rapportent par ailleurs que des check points normalement tenus par l’armée malienne sont à présent aux mains de groupes armés locaux.

Ces tensions surviennent alors que les autorités intérimaires, dont l’installation est prévue par l’accord de paix d’Alger, devaient s’installer dans la ville ce lundi, comme elles l’ont fait dans d’autres villes du Nord Mali comme Kidal, Meneka et Gao.

Une étonnante alliance

En cause : l’accord de paix justement. Plusieurs groupes à ancrage local se considèrent lésés par ce texte ont décidé de passer à l’action, à l’issue d’une « marche populaire » qui a amené le 5 mars des citadins en colère jusque devant l’antenne de la Minusma, la mission onusienne au Nord Mali.

Le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) a pour sa part dénoncé par voie de communiqué une autorité intérimaire « parachutée de Bamako », qui aurait été « imposée », avant d’investir les portes situées au nord de la ville ce dimanche.

Mais le leader principal de la fronde reste vraisemblablement le CJA, scission de la plus grosse coalition rebelle, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). « Nous ne cherchons qu’à être associés à la mise en œuvre de l’accord, mais nous sommes ignorés par les autres parties et ce n’est pas acceptable », explique le porte-parole du CJA, Hamata Ag Elmahdy, à Jeune Afrique.

Participent également à ce mouvement de colère des groupes issus de la Plateforme, loyaliste et anti-séparatiste, et d’autres qui trouvent leur origine dans la rébellion touarègue. Lors de la manifestation pacifique du 5 mars, des banderoles cosignées par des mouvements qu’a priori tout oppose ont été aperçues. Leur point commun : un sentiment de mise à l’écart.

« On trouve des groupes de la Plateforme qui partagent le même problème que nous en matière de représentation dans les autorités intérimaires » commente sobrement un militant du CJA. Les plus puissants mouvements rebelles, de leur côté, s’abstiennent de commenter, ainsi que nous le confirme un militant du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA, membre de la CMA)

Les habitants partagés

Difficile de capter, par ailleurs, le ressenti des habitants. Un jeune militant associatif local reconnaît que des civils ont bien suivi la marche derrière une banderole « Non à l’exclusion, Non aux autorités intérimaires imposées ». Mais il assure par ailleurs que « sur les réseaux sociaux et dans les rues, beaucoup d’habitants demandent au CJA et au MAA de cesser toute action qui puisse entraver la paix et de privilégier un dialogue avec les autorités indiquées, sans pression militaire d’aucune sorte ».
... suite de l'article sur Jeune Afrique

Commentaires