Établissement public à caractère administratif, l’Agence nationale de gestion des stations d’épuration du Mali a été créée pour répondre à la nécessité de mettre en place une structure qui aura la charge d’assurer la gestion des stations d’épuration des eaux usées et ouvrages annexes qui seront réalisés dans notre pays. Depuis 2015 une personne hors du commun a en charge la destinée de la structure. Mme Sangaré Assian Sima puisque c’est d’elle qu’il s’agit fait parti des femmes qui font leur chemin sans tambour ni trompette. 8 mars oblige, nous nous sommes intéressés au parcours atypique de cette nyéleni de notre environnement.
Ingénieure de construction civile, Assian Sima est une spécialiste en environnement dont la mérite est reconnu depuis belle lurette. Après avoir fourbie ses armes à la Direction Nationale des Contrôles de Pollutions et Nuisances, elle a été nommée Coordinatrice de la cellule de coordination de l’étude du schéma directeur de Bamako dans les années 2007. A la fin de cette étude qu’elle mènera à terme avec succès à la demande des PTF, Mme Sangaré Assian Sima débarqua à l’Agence Nationale de Gestion des Stations d’Epuration du Mali comme directrice adjointe. Quelques années plus tard, elle fut sollicitée pour occuper le même poste à la Direction Nationale de l’Urbanisme. Suite à un appel à candidature pour le poste de Directeur général de l’A.N.GE.S.E.M laissé vacant après le départ de Théra, elle décida de postuler tout comme bon nombre de ses collègues. Ayant le meilleur dossier, Assian fut naturellement choisie sans l’ombre d’une discrimination positive. La mort dans l’âme, la direction nationale de l’urbaniste l’a laissée partir pour ses nouvelles fonctions. Pour les collaborateurs de Mme Sima à l’A.N.GE.S.E.M, ce retour était du pain béni qu’il fallait profiter.
Confirmant que l’espoir est la chose la plus dure à tuer chez une femme, Mme Sangaré Asian Sima est devenue une référence pour ses collaborateurs partout ou elle est passée. Malgré sa jeunesse, elle fait montre d’une ouverture d’esprit et d’un calme à toute épreuve qui force l’admiration. Pour bon nombre de ses agents, c’est sous sa direction éclairée que l’A.N.GE.S.E.M est entrain d’écrire ses lettres de noblesses.
Comme innovation majeure, afin de mieux édifier les usagers sur les objectifs, les missions et les acquis de sa structure, elle a créé une cellule de communication dirigée par l’intraitable Kanouté.
Parmi ses priorités, on retrouve également, la restructuration du service. Cela s’est traduit par la réhabilitation de l’agence de Mopti, l’opérationnalisation de celle de Tombouctou, la finalisation de la station du Point G, sans compter la station de teinturerie de Sotuba, celle de la CNAM et de l’hôpital de Sikasso. Malgré ces acquis indéniables, Mme Sima reste toujours sur sa fin. Comme perspectives, elle entend s’attaquer à la station de l’hôpital du Mali, car à ses yeux les eaux usées ne doivent pas toucher le sol à plus forte raison le fleuve sans être épuré.
En ce qui concerne les nouveaux locaux de la structure en chantier au bord du fleuve, sa finalisation fait partie également de ses priorités. Plusieurs fois félicitée par Mme la Ministre de l’Environnement et de l’assainissement, Mme la directrice estime qu’elle doit ces résultats au dynamisme et à la volonté de son équipe de rendre au pays au moins ce qu’ils ont reçu. Comme une famille autour de la Nyéléni, l’A.N.GE.S.E.M est entrain de relever tous les défis. « Je ne veux pas être le produit de mon environnement, je veux que mon environnement soit mon produit à moi », cette devise de Mme Sima indique son engagement à jouer toute sa partition dans le combat pour l’assainissement total de notre pays. Même si elle estime que la discrétion est la clef du succès, il est de notre devoir de faire la lumière sur les combattantes de l’ombre de sa trempe. 8 mars oblige.
Lamine Diallo