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Déferlante de crises au Nord, au Centre, au Sud, etc. : Le Mali au bord de l’embrasement
Publié le mardi 7 mars 2017  |  Le Témoin
MNLA
© Autre presse par DR
MNLA (Mouvement National pour la Libération de l`Azawad)
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À quelques encablures de la fin du quinquennat entamé en 2013, ce n’est point le graal qui pointe à l’horizon quant aux défis et attentes ayant présidé à l’élection d’IBK par 77% de suffrages. En cause, une normalisation étatique qui laisse à désirer, tant elle est paralysée et compromise par la défection de la condition sine qua non de toute réussite : la stabilité
La flopée d’événements peu encourageants ne présagent en tout cas d’aucune perspective, d’aucun lendemain plus radieux, et les chances de démêler l’écheveau de la crise déclenchée en 2012 s’enfuient les unes après les autres à mesure que les obstacles multiplient les pied-de-nez aux efforts déployés pour y trouver une issue. Comme manifestation récente de cette tragédie malienne : le rebondissement des écueils et divergences qui n’ont de cesse de se dresser devant le chemin de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, principale clef du redécollage du pays.
Il s’agit notamment de la tentative laborieuse de passer le cap des autorités intérimaires. En dépit de leur installation dans quatre collectivités sur cinq, un arrière-goût d’échec ou tout au moins de succès en demi-teinte est demeuré comme pour traduire les avatars d’une texture intercommunautaire qui caractérise la crise.
Les calculs d’intérêt et positionnements communautaires ainsi que la difficulté à les transcender sont à l’origine des échecs cumulés dans la mise en œuvre de l’Accord d’une étape à l’autre. Et la prochaine conférence d’entente nationale se présentera probablement plus comme un mirage que l’horizon tant rêvé, tant la méfiance sur fond de rivalités entre communautés continue de miner certaines étapes cruciales du processus de sortie de décrispation que sont le, cantonnement, le désarmement et la réinsertion. Et pour cause, combattants séparatistes et groupes loyalistes d’autodéfense (concoctés et instrumentalisés par l’Etat pour certains) sont inscrits dans un schéma communautariste manifestement plus prononcé que l’esprit unitariste sous-tendu par le combat des hautes des autorités. Un déclic est certes intervenu depuis semaines sur les patrouilles, mais les braises de la méfiance entre communautés protagonistes de la crise malienne ne semblent guère près de s’étouffer si facilement après la cristallisation consécutive à la sanglante attaque kamikaze contre le camp du MOC de Gao.
Tout indique, en définitive, que l’équation des clivages intercommunautaire sera le futur incendie qui va polariser les efforts du pourvoir central et ses partenaires internationaux, avec l’éventualité de s’y prendre avec d’autant moins d’assurance de réussite que des symptômes de fébrilité et d’impuissance sont apparus dans la gestion de l’Accord, une tâche relativement moins complexe mais enlisée dans les calculs et aventures incertains.
Et dire que la situation est en passe de s’exacerber davantage avec les manifestations d’un autre phénomène intercommunautaire quasi-imparable, celui du centre du Mali où communautés bambara et peuls sont emportés par les vagues d’affrontements aux allures de vendetta alimentés par la nébuleuse islamiste d’Amadou Kouffa. Ses échos retentissent d’une vigueur inquiétante au sud : non seulement par les ramifications embryonnaires de groupes terroristes, mais aussi par la spontanéité de groupes de pression à caractère identitaire susceptibles de servir de terreau fertile pour quelques ambitieux politiques en mal d’assises politiques.
Par-delà les retentissements des instincts identitaires, la capitale malienne n’est pas moins agitée par le développement d’un autre phénomène. Il s’agit de la brusque irruption des réseaux sociaux dans le débat public et de son instrumentalisation en tant que moyen privilégié d’expression dans le jeu des intérêts politiques. L’utilisation abusive et non-conventionnelle à cette nouvelle arme médiatique prend manifestement des proportions plus inquiétantes que les équations déjà posées par les médias traditionnels, tout comme la redoutable tyrannie qu’ils exercent impunément sur des citoyens et singulièrement les hommes publics. Manipulation d’images, véhicule de fausses nouvelles, injures grossièrement ciblées et autres commentaires impudiques sont des pratiques entre autres qui foulent constamment aux pieds les règles et principes éthiques et qui risquent d’éclore une énorme couveuse de détonateurs sociaux. Car, l’absence de recours et de protections appropriées dans un Etat organisé peut bien inciter les victimes des armes médiatiques nouvelle-formule à explorer les propres voies de règlement des différends avec leurs bourreaux. On peut s’interroger d’ailleurs à savoir si la virulence de certaines attaques n’est pas motivée par une intention d’entrainer les Maliens vers un tel chaos.

La Rédaction

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