Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Abdallah Coulibaly , presidnent du CNOSAF : « Les acquis du sommet sont d’ores et déjà importants »
Publié le mardi 7 mars 2017  |  Mali-Flash
IHEM
© aBamako.com par Momo
IHEM : sensibilisation sur la paix et la sécurité.
Bamako, le 08 mai 2015 le promoteur de l’ IHEM a organisé une conférence sur le rôle de la CEDEAO en matière de paix et sécurité.
Comment


Le 27ème sommet Afrique-France, attendu depuis 2013, s’est enfin tenu du 13 au 14 janvier 2017 au Mali. Abdoullah Coulibaly était à la tête du Comité d’organisation du sommet, côté malien. L’homme qu’il faut à la place qu’il faut ! Abdoullah a montré l’exemple à la grande satisfaction de l’Afrique et de la France. L’organisation du sommet Afrique-France a été un grand défi relevé par Abdoullah Coulibaly et son équipe. Un challenge que le monde entier attendait de voire le Mali réussir après des années d’insécurité. Mais le président de la République a su prendre la meilleure décision en nommant Abdallah comme président du Comité d’organisation. Après le sommet, le président Abdallah Coulibaly a bien voulu répondre à nos questions.
Mali-flash : Vous avez organisé le 27ème sommet Afrique-France, l’un des évènements historiques au Mali depuis sa chute en 2012. Quel a été votre secret pour la réussite de cette rencontre ?
Abdallah Coulibaly : La réussite du Sommet de Bamako, reconnue par les hautes autorités de notre pays ainsi que par plusieurs des hôtes de marque qui ont pris part à cette importante rencontre, est d’abord un succès pour notre pays et pour le Président de la République.
N’oublions pas que c’est pratiquement dès sa prise de fonction en tant que Président de la République nouvellement élu, qu’Ibrahim Boubacar Keïta a été sollicité par ses pairs réunis au sommet de l’Elysée en décembre 2013, pour organiser le 27ième sommet Afrique-France. Et il a accepté cet honneur fait à notre pays. En comptant d’abord et avant tout sur les capacités de notre peuple à relever les grands défis. Car c’était un défi pour un pays comme le Mali, qui cherchait à ce moment-là à surmonter les difficultés de tout ordre liées aux conséquences de la double crise institutionnelle et sécuritaire de 2012.
Si secret de la réussite il y a, c’est certainement notre choix de faire également confiance en ces capacités exceptionnelles de notre peuple, et d’avoir compris que l’intérêt supérieur du pays commande d’aller au-delà des clivages partisans pour impliquer toutes les bonnes volontés dans la dynamique d’organisation du sommet. Et pour ce faire, nous avons conçu une stratégie de mobilisation sociale orientée vers la participation de toutes les composantes de notre société, à commencer par les segments essentiels que sont les jeunes et les femmes. Parallèlement à cela, nous avons élaboré et mis en œuvre un certain nombre de projets spéciaux qui, tous, avaient comme moteur la mobilisation des populations, leur implication pour l’assainissement et pour un meilleur cadre de vie. C’est dans ce cadre que le Cnosaf, avec l’accompagnement et le partenariat avec les communautés de pêcheurs du District, a lancé l’opération « Bozo » d’assainissement des berges du fleuve Niger et pour la sécurisation du site du sommet. Dans la même veine, avec les syndicats de transporteurs urbains, nous avons organisé l’opération « Sotrama » pour sensibiliser les usagers des transports publics, et au-delà la population, à adopter de nouveaux comportements, comme l’utilisation des poubelles. Je voudrais ici rendre hommage à Madame la Première dame pour sa très grande disponibilité, ainsi qu’aux membres du Gouvernement qui ont pris part à cette opération.
Je constate avec satisfaction que la Mairie du District, avec d’autres partenaires, se mobilisent pour continuer cette initiative et faire de Bamako la ville propre et coquette qu’elle fut par le passé.
Quels sont les acquis du Sommet ?
Les acquis du sommet sont d’ores et déjà importants. Et cela dans beaucoup de domaines. Je ne citerai ici que quelques uns parmi les plus importants à mes yeux.
En réussissant l’organisation du 27ième sommet Afrique-France, le Mali a fait la preuve qu’il est un partenaire fiable, qui tient ses engagements, en dépit du contexte difficile qui est le nôtre. D’autre part et ce n’est pas le moindre acquis, la réussite du sommet signe de facto le retour du Mali sur la scène internationale, à sa place parmi les autres nations.
Le sommet de Bamako a réuni 60 délégations de haut niveau, dont 37 délégations de chefs d’Etat et de Gouvernement. Cela n’est pas rien et ce pari-là n’était pas gagné d’avance, au regard du contexte dont nous avons déjà parlé. Mais au-delà de cela, il faudra retenir qu’avant le sommet proprement dit, les différentes rencontres préliminaires que sont le Forum genre et développement des 13, 14 et 15 décembre 2016, le Forum de la jeunesse africaine et de la diaspora des 11, 12 et 13 janvier 2017, et le Forum économique du 13 janvier 2017, ont constitué des rendez-vous importants tenus à Bamako et auxquels ont pris part de très nombreux participants étrangers.
Ainsi, l’objectif que nous recherchions de faire de nouveau le Mali une destination fréquentable a été atteint, et largement. L’organisation du sommet a en quelque sorte « exorcisé » la destination Mali, qui est revenue au vert, donc fréquentable et sûre.
Vous aurez d’ailleurs noté qu’aussitôt après le sommet, plusieurs rencontres d’envergure se sont tenues à Bamako, comme pour souligner que la situation est revenue à la normale et qu’on peut venir au Mali pour ses affaires et en repartir en toute sécurité. Cette « normalisation » là de la destination Mali fait partie des acquis importants du sommet.
Avec cet afflux de visiteurs, les retombées pour l’économie sont là également que cela soit au niveau des hôtels dont les carnets de réservation se sont à nouveau remplis, ou que cela soit à une échelle plus modeste des taxis qui n’ont certainement pas chômé durant ces semaines et jours de rencontres internationales. Cela aussi constitue un acquis évident du sommet à prendre en compte.
Sur le plan de la réalisation de nouvelles infrastructures, Bamako peut désormais s’enorgueillir de son nouvel aéroport et d’un salon VIP de très haut standing. A ces réalisations s’ajoutent les quatorze villas présidentielles de l’ex-Base B et surtout également les nombreuses routes désormais remises en état.
Enfin, je noterai avec une grande satisfaction que de nombreuses personnalités, à commencer par le Président de la République en personne, se réjouissent des changements intervenus dans l’aspect général de Bamako qui rompt totalement avec la situation d’insalubrité générale d’avant. Le challenge, c’est qu’il faudra tout faire pour ne pas revenir à cette situation d’avant !
A quoi sera consacré l’après Sommet ?
Très certainement à consolider les acquis du sommet aux différents plans, aussi bien politique, diplomatique qu’économique. Il faut aussi espérer qu’après le sommet, la dynamique qui avait été enclenchée, notamment sur le plan des bonnes pratiques dans le domaine de l’assainissement, ne soit pas perdue. De ce point de vue, quelques initiatives en cours ici et là dans le District donnent à penser que la pérennisation des actions engagées à l’occasion du Sommet est assurée. Et à mon avis cela va dans le bon sens. Le Cnosaf n’avait pas vocation à durer. Il a lancé des initiatives qui doivent être reprises et continuées par les structures plus pérennes que sont les mairies, les services centraux des départements ministériels, voire les ONG et associations.
Sur le plan politique et diplomatique, l’après sommet ouvre incontestablement de nouvelles perspectives pour le pays que les autorités en charge de ces questions exploiteront judicieusement au bénéfice de notre pays. Nous en sommes persuadés.
Quelles sont les difficultés rencontrées ?
Organiser une telle rencontre de très haut niveau n’est pas sans difficulté. Cela se comprend aisément. A commencer par arriver à faire travailler ensemble, en synergie, des structures et des compétences d’horizon divers. La coordination a été une de nos grandes difficultés, il faut en convenir, parce que cela n’était pas facile de faire respecter par tout un chacun les prérogatives, le périmètre de compétence de l’autre, à commencer par le périmètre propre du Cnosaf. Mais la principale contrainte pour nous a été le délai court dans lequel il fallait organiser matériellement le sommet. Nous avons été mis en mission seulement en octobre 2015. Il a fallu tout organiser en seulement quinze mois.
Je voudrais saisir l’opportunité de votre question pour saluer la qualité de l’engagement des hommes et des femmes qui, à l’intérieur du Cnosaf aussi bien qu’au niveau des commissions thématiques, n’ont pas mesuré leurs efforts pour que réussisse la mission à eux assignée.
Bien évidemment, il fallait s’attendre à certaines difficultés, inhérentes à ce genre d’entreprise d’envergure. Le plus important, à mon avis, est moins de s’attarder à les énumérer, qu’à conforter les dynamiques qui ont assuré le succès.
Que répondez-vous à ceux qui accusent le Cnosaf de certains manquements dans l’organisation ?
Je pense très sincèrement que ceux qui font des critiques le font dans le bon sens, avec le souci que leurs observations et suggestions servent pour l’avenir. Je prends donc en considération ces critiques ou observations, et j’invite mes collaborateurs du Cnosaf à faire de même. Toute œuvre humaine est perfectible. Ce n’est pas parce que de façon unanime la réussite du sommet a été reconnue et saluée qu’il faille pour autant ne pas considérer les quelques points de vue critiques qui sont exprimés. Nous avons eu à nous exprimer sur certaines de ces observations et de façon plus générale, sur les leçons à retenir de l’organisation du sommet. Nous avons assuré de notre volonté à prendre les dispositions en vue de corriger quelques uns des manquements signalés.
Un mot pour la population malienne !
Je voudrais profiter de l’opportunité de l’entretien que vous m’offrez pour adresser mes sincères remerciements, après ceux du Président de la République, aux populations de notre pays qui se sont senties toutes concernées par l’organisation du Sommet. Je voudrais particulièrement saluer la mobilisation des populations du District de Bamako et de la ville de Kati, sorties massivement pour réserver le meilleur accueil possible à nos illustres hôtes. Et pourtant les populations du District n’ont pas été épargnées par les désagréments et autres contraintes dus aux exercices de simulation qui ont souvent entraîné des blocages de la circulation pour de nombreuses heures.
Je voudrais également saisir cette opportunité pour saluer le professionnalisme des éléments des forces de sécurité qui ont assuré la sécurisation des différentes manifestations du Sommet. Il n’aura échappé à personne qu’ils ont su assumer leur mission en discipline et avec une efficacité remarquable.
Vous me permettrez de saluer ici et remercier très chaleureusement nos autorités traditionnelles et religieuses de leur soutien à l’organisation du Sommet, et cela dès que nous les avons informées de la tenue du sommet et de ses enjeux pour le Mali. Mais ce qui est encore plus remarquable, c’est que l’organisation du sommet a mobilisé nos populations jusque dans les régions, à l’occasion des ateliers régionaux du Forum genre et développement et du Forum de la jeunesse. La dynamique du sommet a touché toutes les régions et cela est une de nos grandes satisfactions, je dois dire.
La réussite du Sommet a apporté la démonstration, une fois de plus, que notre peuple, uni et engagé dans un même élan, peut réussir là où on prédit son échec. Nous avons réussi l’organisation du sommet, parce que nous avons eu confiance en nos capacités, en nous-mêmes. Rien ne réussit à un peuple qui doute de lui-même. C’est la principale leçon que je voudrais souligner ici.
Il nous faut donc aller de l’avant et consolider les acquis engrangés.
Maï Diallo
Commentaires