Me Mountaga Tall, ministre de l'Economie numérique de l'information et de la communication, se la coule, sans doute aussi douce qu'il en a besoin pour son rebondissement politique. Laminé avec des contre-performances prohibitives sur l’échiquier, lors des trois dernières consultations électorales notamment, son Parti – il s’agit du Cnid pour ceux qui ne se rappellent plus le nom - se singularise néanmoins par une présence trop disproportionnée sur les médias d'Etat sous la tutelle du ministre-président.
Au fait, jamais formation politique n'a bénéficié du traitement de faveur dont le Faso Yiriwa Ton a joui sur l'Ortm, à l'occasion de la traditionnelle présentation de vœux de Me Mountaga Tall devant la presse. Idem sur les pages du Quotidien national l'Essor où l'événement, chose rare pour un sujet politique, a même mérité la Une du prestigieux journal. Jadis c'était dans les rangs de la presse qu'il comptait ses amis, aujourd'hui il peut bouleverser les traditions, ses propres traditions en s’offrant les services de sous-fifres pour accéder à un libre-service dans la presse d'Etat. Quitte à violet les principes de l'Egal Accès.
IBK et son ministre
Ce ministre de la République devrait entretenir un contentieux d’une nature toute particulière avec le président de la République. Et s'il ne le manifeste pas par des propos qui s'apparentent à un défi, il lui arrive de s'exprimer en demi-mot comme pour faire chanter le chef de l'Etat, son employeur avec lequel il chemine depuis sa prise du pouvoir.
En abordant par exemple le sujet de la présidentielle de 2018 avec les compatriotes de France, l’homme – dont nous avons choisi de taire le nom par convenance - s'est montré d'une perplexité qui laissé son auditoire plutôt méditatif. On soutiendra IBK pour un second mandat si d'ici là il ne nous a pas trahis, a- t-il déclaré en substance devant certains Maliens de France triés sur le volet. Comme qui dirait que l'accompagnement du président sortant pour un second mandat sera fortement tributaire du remaniement ministériel. Sans reconduction au gouvernement pas d'ascenseur pour Koulouba.
Obstruction à l'algérienne
Le Roi du Maroc sera-t-il encore un jour au Mali ? La question brûle les lèvres autant que le devenir des relations entre son pays et le Mali, qui ont pris un coup de froid suite à une certaine irruption à l'algérienne. Dans le Marquage à la culotte qu’il livre au Royaume chérifien, notre gênant voisin a poussé les manœuvres de nuisance au point d’obtenir l'annulation de l'étape malienne du long périple africain de Sa Majesté.
Pour ce faire, la partie algérienne a procédé par ce qu'il convient de désigner comme un bug diplomatique, lequel a consisté à dépêcher à Bamako une mission de potentiels investisseurs à la veille de la visite annoncée du Roi Mohamed VI au Mali. Pour éviter une collision malencontreuse avec un adversaire historique sur la question du Sahara Occidental, le Roi a tout simplement renoncé à inclure le Mali dans l'offensive de charme qu'il a entamée en direction des pays africains, depuis le retour fracassant du Maroc sur la scène continentale. Seulement voilà : avec une adversité aussi inextinguible entre mastodontes, l'Union africaine a encore du chemin.
Victime de fidélité à Orange
La saga continue entre la société de téléphonie mobile et sa clientèle malienne. Cette dernière continue de souffrir le martyre d'une multitude d'astuces et de subtilités mercantilistes aux fausses allures de bienveillance. Tenez, en plus de surfer sur les crédits promotionnels le plus souvent rendus inutiles par les défaillances de réseau, ainsi que les taxations injustes du service-clientèle, c'est la loyauté des clients qui est maintenant exploitée à des fins mercantiles.
En effet, les statuts de fidélité ne sont plus un acquis définitif. Ce capital que la clientèle décroche à coups d'achat massif de cartes de recharge, est aussi l'objet d’une autre spéculation voire de chantage et menaces de retrait à travers la mise en garde suivante sur l’écran des portables : votre statut de fidélité plus sera perdu si vous ne rechargez pas votre compte. Quel mercantilisme honteux !
8 Mars ou l’accessoire pour l’essentiel
Autonomisation des femmes dans un monde du travail en pleine évolution’. Tel est le slogan évocateur de la lutte pour la cause féminine pour l’année 2018. L’engagement est ventilé partout et se trouve naturellement gravé sur les pagnes que les organisations féminines distribuent gracieusement à leurs militants dans les coins et recoins les plus reculés du Mali. La gent se l’arrache comme des petits pains sauf que le snobisme et le voyeurisme l’emportent largement sur le sens et la substance du 8 Mars, l’accessoire sur l’essentiel.
A force de se battre pour être à la page des habits du 8 Mars, les femmes sont si obnubilées par la beauté de leur ‘motif’ que la teneur du slogan est reléguée au rang de dernier souci. C’est ainsi que les fêtes et célébrations se succèdent sans qu’on en tire des enseignements en termes de prise de conscience des vrais problèmes quotidiens de la femme africaine du Mali demeurent quant à eux récurrents : qu’il s’agit d’autonomisation, de discrimination ou d’émancipation, on ne semble guère évoluer par rapport aux préoccupations originelles.
L’ancien PDG de la Cmdt candidat à l'AMM
Le miraculeux candidat sorti victorieux de la bataille de la mairie de Sikasso, Kalifa Sanogo, n'a point l'intention de s'arrêter en si bon chemin. À défaut de pointer le nez pour la magistrature suprême comme annoncé dans la ferveur de son succès, l'ex-PDG de la Cmdt se positionne activement pour l'Association des Municipalités du Mali, notamment pour le fauteuil de son président sortant Boubacar Bah Bill.
Ce dernier n'ayant pas été de la course des dernières communales, sa succession est ouverte quoiqu’elle ne semble guère aiguiser autant d'appétits avec une association plongée dans la disette par la crise de 2012 et la fuite consécutive des traditionnels partenaires techniques et financiers. Mais accéder à sa présidence ne sera pas forcément une sinécure pour l’homme qui a humilié le parti présidentiel dans la capitale de la troisième région. Et pour cause, l'Adema, partenaire précieux du RPM dans le jeu politique actuel, ne dispose pas d'une majorité assez confortable pour se passer des autres. Un atout de taille réside toutefois dans l'absence de candidatures concurrentes en leur propre sein.
Les dures conditions de participation au gouvernement
Pour mieux déblayer les marches de Koulouba 2018, les pouvoirs ne se contentent pas seulement de lancer des éclaireurs sur le terrain pour tâter le pouls des potentiels ambitieux. En même temps que le parti présidentiel multiplie les démarches plus ou moins fructueuses auprès des formations huppées de la majorité, d'autres stratégies sont développées en haut-lieu.
Elles consistent notamment à faire une sorte de chantage aux partis politiques représentés au gouvernement et qui jouissent de quelques privilèges liés à cette position. Qu'ils soient représentés par leur président ou par d'autres cadres, gare à ceux d'entre eux dont l'ambition présidentielle de 2018 est manifestée avant le remaniement. Et pour cause, le pouvoir, de source digne de foi, ne parait point disposé à collaborer avec ceux qui rechignent à renoncer à la magistrature suprême au profit d’IBK. De quoi entraîner la rupture de certains membres du gouvernement attachés à la fonction de ministre avec leurs origines politiques respectives.
Bakorè Sylla ressort des abysses
On le croyait déjà enterré mais il passe vraisemblablement pour un vrai trompe-la-mort. Il s'agit de l'ancien richissime ou du moins le nouveau-ancien riche, Bakorè Sylla. De source bien introduite, le Pdg de Grand Grenier du Bonheur pourra bientôt se livrer à ses envolées burlesques et ses habituels shows médiatiques, tant il sera ragaillardi par une aubaine inespérée. Il nous revient en effet que sur instruction des détenteurs de pouvoirs discrétionnaires en la matière, les GGB ont été choisis pour assurer l'importation de vivres exonérés de toutes taxes pour 24 milliards de nos francs.
Mandat lui est par conséquent décerné de créditer ses comptes auprès de toutes les banques de la place, lesquels ne se priveront certainement pas de l'arroser de liquidité pour peu qu’elles en tirent quelques dividendes. L'affaire fait naturellement jaser à en croire les mêmes sources. Et pour cause, il est de notoriété publique que le pour le genre d'opération c’est un noyau de grands distributeurs qui est généralement sollicité. Les supputations vont donc bon train et certains n'ont pas hésité à en déduire que Bakorè Sylla sera au cœur de la campagne présidentielle de 2018.