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Autorités intérimaires :Tombouctou rompt avec le silence
Publié le mardi 7 mars 2017  |  le Figaro du Mali
Réinstallation
© AFP par SEBASTIEN RIEUSSEC
Réinstallation de la porte d`une mosquée à Tombouctou
Une porte d`une mosquée de Tombouctou, détruite en 2012 par les jihadistes dans cette ville du nord du Mali et restaurée sous la supervision de l`Unesco, a été réinstallée.
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La ville historique des 333 saints change de rythme et de vie selon les circonstances. Tombouctou a encaissé trop de coups bas, trop de coups durs et trop de coups foirés. Cette ville de tolérance, poussée dans ses derniers retranchements, tire désormais le glaive.
C’est le poids et la voix du CCAP portant les aspirations d’une population en ordre de bataille.

Plus rien d’unilatéral ne sera accepté par la ville martyre du nord. La volonté de Albiladi Es soudann’a un seul instant manqué durant quatre ans d’occupation et de résistance. Les jeunes de la ville, passés de la docilité à l’engagement, prouvent que la cité mystérieuse peut aussi adopter l’usage de la violence pour se faire entendre.

Après les terribles scènes de vandalisme des lieux de perversion selon les casseurs, un groupes d’hommes en armes se sont facilement emparé de l’Assemblée régionale de Tombouctou. C’est presque désormais la seule loi qui vaille :Prendre des armes pour se faire entendre. Le soleil de la violence servira désormais d’éclaireur pour des citoyens fortifiés par toutes sortes d’abus et de violations.

La couche de personnes pacifistes qui ont jusque-là fait calmer le jeu, sont aujourd’hui dépassées par la tournure que ne cautionnent pas les dignes jeunes et fils de la ville patrimoniale de l’UNESCO. L’éducation est à terre dans cette ville où elle était traditionnellement d’un double voire triple impact. D’abord, l’étape coranique depuis à bas âge des enfants. Ensuite l’éducation dans les classes pour l’apprentissage d’autres valeurs et connaissances et enfin les formations dans les ateliers pour mieux cerner un métier qui le tiendrait loin du vice.

Le plus grand manque de respect, c’est lorsqu’une personne ou un Etat décide en lieu et place des autres sans les concerter, sans les aviser au risque qu’ils émettent des réserves.

La mention de l’imam Mahamoud Dicko du haut conseil islamique pour soutenir les jeunes de Tombouctou est un fait majeur et légitime dans le combat que mènent nos concitoyens pour leur avenir et leur personnalité.

Tombouctou ne se laissera plus faire, elle ira avec les méthodes du temps et de l’adversité, elle affrontera les décideurs véreux et malhonnêtes, elle dira non aux gouvernants qui tournent et qui détournent, laissant croupir dans une misère exécrable de tombouctiens dont la dignité et l’honneur ne sont ni à mesurer ni à vendre.

La foi de Tombouctou est une arme qui fera la voie, elle soutiendra sans faille la voix des comités de contrôle citoyen à l’Action Publique pour unegouvernance qui implique les filles et fils de la ville.Son Président Baba Moulaye Haïdara était au cœur d’un mouvement de contestation pour crier haut et fort que la gouvernance locale ne se fera plus comme avant. Cette audace et cette stratégie sont venues de l’accompagnement de AFAD à travers le « Partenariats pour l’Exercice d’une Gouvernance Appropriée »soutenu financièrement parOxfam et d’autres partenaires.

La ville est sous silence, puisque la violence domine à cause de groupes brandissant leur refus des autorités intérimaires.Toute la nuit du dimanche au lundi, les coups de feux ont perturbé le sommeil d’une population contrainte de se terrer chez elle. Hier lundi, des sources sécuritaires, par sms, lui est demandé de rester à la maison en attendant de voir l’évolution de la situation »

Et les si les autorités intérimaires sont installées, elles seront contraintes de suivre le canal tracé par une population qui contrôle et qui ordonne pour son bonheur et son développement.Mais ce début de semaine, Tombouctou passe du silence coupable de ses fils au silence imposé de la violence et hélas ! cela met à l’eau les propos officiels et solennelsd’un Président qui se serait assumé d’une façon claire : se soumettre ou se démettre.

Ammi Baba Cissé
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