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Mali: le président tchadien réaffirme que les islamistes Zeïd et Belmokhtar ont été tués
Publié le mardi 5 mars 2013  |  AFP


© AFP par DR
Mali : les Chefs d’Etats de la Cedeao réunis à Yamoussoukro
Mercredi 27 février 2013. Les Chefs d’Etats de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sont réunis, en sommet, dans la capitale politique ivoirienne


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N’DJAMENA (Tchad) - Le président tchadien Idriss Deby a réaffirmé lundi que les deux chefs islamistes Abou Zeïd et Mokhtar Belmokhtar avaient été tués dans des combats dans le nord du Mali, assurant que les corps n’avaient pas été exposés par respect "des principes de l’islam", dans un discours retransmis à la télévision tchadienne.

Les morts d’Abou Zeïd et de Belmokhtar dit "Le Borgne", tous deux Algériens, avaient déjà été annoncées par le Tchad en fin de semaine dernière. Mais ni Bamako ni Alger ne les ont confirmées.

Le décès d’Abou Zeïd, un des chefs au Mali d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), semblait cependant se confirmer lundi tandis que celui de Belmokhtar restait incertain.

Dans un discours retransmis en partie au journal du soir, le président Deby a réaffirmé: "Deux des chefs terroristes - Abou Zeïd et Mokhtar Belmokhtar - qui écument le Nord Mali ont trouvé la mort lors des affrontements qui ont eu lieu le 22 février et 2 mars (...) au Nord Mali, entre les forces armées tchadiennes et les islamistes".

"C’est par respect des principes de l’islam que les dépouilles de ces deux terroristes n’ont pu être exposées. C’est sur cette base que je peux répondre au ministre français de la Défense (Jean-Yves Le Drian, ndlr) qui souhaiterait
avoir des preuves", a poursuivi le président tchadien, selon la traduction de la télévision, puisqu’il s’exprimait en arabe.

Sous couvert d’anonymat, un jihadiste d’Aqmi avait auparavant déclaré lundi qu’Abou Zeïd était mort mais il avait démenti le décès de Mokhtar Belmokhtar, selon l’agence mauritanienne d’informations en ligne Sahara Médias (privée).

Abou Zeïd a été tué "par un bombardement aérien français dans les montagnes" des Ifoghas (nord-est du Mali) "et non par les Tchadiens" qui étaient "à plus de 80 kilomètres" lors du bombardement, a affirmé ce jihadiste qui a l’habitude d’écrire pour des sites jihadistes, selon Sahara Médias.

Il a en revanche assuré que Mokhtar Belmokhtar "était bien vivant", "pour la simple raison qu’il se trouve dans la région de Gao (dans le nord du Mali, mais plus au sud du massif des Ifoghas) où il mène les combats contre l’ennemi".

Selon lui, Belmokhtar va publier "une déclaration dans un proche avenir pour démentir les allégations mensongères du président tchadien renégat".

Pour Paris, la mort d’Abou Zeïd, annoncée par le président tchadien, est "probable" mais la France n’a pas de "certitude" faute d’avoir récupéré le corps, a déclaré le chef d’état-major des armées françaises, l’amiral Edouard Guillaud. Concernant Belmokhtar, il a dit être "d’une extrême prudence". Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a lui aussi assuré lundi soir à la télévision ne pas avoir de "preuve de la mort" des chefs islamistes, Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar.

Le ministre algérien de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia, a refusé de confirmer ou d’infirmer leur mort, estimant que c’était à la France et au Mali de le faire.

Abou Zeïd et Mokhtar Belmokhtar, issus des groupes islamistes qui ont terrorisé l’Algérie dans les années 1990, ont été ensuite les maîtres d’oeuvre d’Aqmi au Mali, où ils se sont implantés, au Niger et en Mauritanie. Ils y ont commis de nombreux enlèvements et exécutions d’Occidentaux, attentats ou tentatives d’attentats, et s’y sont livrés à divers trafics, dont celui de la drogue.

"Casser les reins d’Aqmi"

Belmokhtar a quitté Aqmi fin 2012, pour créer son propre groupe, "Les signataires par le sang", dont la première action d’envergure a été une prise d’otages massive et sanguinaire en janvier sur un site gazier du sud de l’Algérie, In Aménas.

Lundi, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a effectué une visite de quelques heures à Bamako, la première d’un haut responsable occidental au Mali depuis celle, le 2 février, du président français François Hollande.

William Hague s’est dit "impressionné par la détermination" des responsables maliens qu’il a rencontrés, dont le président par intérim Dioncounda Traoré, de "progresser vers une paix durable, la stabilité et la démocratie" dans leur pays.

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a pour sa part annoncé lundi que son pays était désormais prêt à intervenir militairement au Mali dans le cadre du déploiement d’une force de l’ONU dans ce pays.

Concernant les sept otages français détenus par des groupes islamistes que l’on pensait être dans le massif des Ifoghas, l’amiral Guillaud a reconnu que l’armée française ne savait pas où ils se trouvaient. "Il est possible qu’ils aient été déplacés, pas forcément vers un autre pays", a dit le chef d’état-major des armées françaises.

Dans un communiqué, les familles de quatre Français enlevés au Niger en 2010 ont estimé que leurs proches ne seraient pas sauvés par les opérations militaires et ont appelé le gouvernement français à "négocier" avec Aqmi.

Le ministre français Le Drian a de son côté affirmé lundi soir qu’"au moment où nous parlons, tout laisse à penser" que les otages français retenus au Sahel "sont en vie".

Il a fait valoir qu’il y avait "une volonté très claire de la France de faire en sorte que le Mali retrouve sa souveraineté".

Il a insisté sur le fait que la France menait "cette opération avec le respect de la vie des otages s’ils sont là".

burs-stb/cs/pgf/lbx/sd/tj

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