L’étude sur les combattants d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) nous conduit à nous interroger sur les relations qu’ils entretiennent avec les populations de la région. En effet, pour les terroristes d’AQMI, il est hors de question de vouloir se détourner du soutien des populations locales même si les principaux leaders viennent de l’Algérie.
Pour mener à bien leurs actions, ils ont surtout besoin d’une étroite collaboration ou d’une complicité des populations locales (touarègues, arabes, songhaï, peules…).
Pour renforcer les liens avec celles-ci, les chefs d’AQMI n’hésitent pas à leur apporter différents types de soutiens (financiers et nourriture) et contribuent à l’économie de la région par des achats extravagants.
Selon Sadou Diallo, «l’organisation achète de tout aux commerçants locaux: du carburant, des pneus, des pièces de rechange, des céréales, de la farine, du sucre, du thé, voire des armes (…) Comment, dans ces conditions, des personnes confrontées à une pauvreté extrême auraient-elles pu résister à l’attrait d’AQMI»?
Clients riches et fidèles, les terroristes islamistes ont profité de l’absence de toute structure publique et caritative pour mettre sous leur influence certaines populations locales qui pensent être abandonnées par le pouvoir central à Bamako.
SAGESSE BAMBARA:
«Quand le feu traverse le fleuve, c’est une cause d’embarras grave pour celui qui voulait l’éteindre.»