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Djènèba Sanogo dite Gnamoye, électricienne : « La vie n’a jamais été du gâteau au chocolat pour moi…. »
Publié le mercredi 8 mars 2017  |  Le Tjikan
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Elles sont nombreuses, mais très peu connues par le grand public. Il s’agit des braves femmes qui se battent au quotidien comme des hommes pour survenir à leurs propres besoins et à ceux de leurs familles. Parmi celles-ci, nous nous sommes intéressés à Djènèba Sanogo dite Gnamoï, une électricienne de profession qui nous a parlé de son parcours. Un parcours qui l’a menée à ce métier généralement exercé par les hommes.
Âgée de 25 ans, Djènèba Sanogo dite Gnamoye est native de San dans la région de Ségou. Elle est célibataire sans enfant avec beaucoup d’ambitions. Électricienne de profession, Gnamoye travaille actuellement dans une société dénommée « Bouygues-Mali », après avoir effectué 5 ans de stage à EDM S.A. Après avoir obtenu son DEF, elle a été orientée à l’Ecole Malienne Industrielle, Technique et Commerciale (EMITEC) à Niamakoro où elle va choisir la filière électricité.
Quand elle a choisi l’électricité dit-elle, tout le monde était étonné de son choix, surtout le proviseur de cette école qui se disait que c’est la première fois qu’il voit une fille choisir cette filière dans son école. Selon elle, elle était la seule fille dans la classe parmi plusieurs garçons. « Au début, j’étais un peu gênée, j’étais pointée du doigt par les autres filles de mon école », nous a confié Gnamoye. Qui ajoute qu’elle était parmi les meilleurs de sa classe lors des séances de travaux pratiques.
« J’étais honorée de recevoir des applaudissements et des encouragements venant des autres », a-t-elle affirmé.
Quand elle a obtenu son CAP en électricité, elle faisait des installations de bâtiment avant d’obtenir une convention à EDM S.A qui a duré 5 ans. Pour aider sa mère, elle arrêta ses études pour chercher du travail.
Pour elle, c’est sa mère qui était sa source d’inspiration, sa force, celle qui l’a conseillait à se battre comme des hommes et à se consacrer uniquement à ce métier. Et depuis janvier 2014, elle travaille dans la société « Bouygues-Mali », une entreprise qui apporte des solutions et services sur mesure pour les infrastructures, les bâtiments et les activités industrielles. A partir de cette entreprise, elle a bénéficié d’autres formations dans le domaine de l’électricité.
A en croire Gnamoye, ce n’est pas seulement par amour qu’elle a choisi ce métier.
« La vie n’a jamais été un gâteau au chocolat pour moi. J’ai eu des problèmes familiaux à un moment de ma vie, cela m’a rendue méfiante et je me méfiais de tout le tout le monde. Je me sentais seule et abandonnée par ma famille », a-t-elle fait savoir. Et quand elle était à l’école, elle n’avait rien d’autre en tête que de réussir par ses propres moyens, sans l’aide de personne. « Je me sentais différente des autres filles. C’est pour cela que j’ai choisi ce domaine généralement exercé par les hommes. Je n’ai jamais aimé la facilité et pour moi, tout ce que les hommes peuvent faire en matière de travail, les femmes aussi peuvent le faire. Il suffit seulement d’avoir la volonté. Partout où j’ai passé, j’étais la seule femme et cela ne m’a pas empêché de faire correctement mon travail et souvent je le faisais mieux que certains hommes », a-t-elle laissé entendre. Avant de souligner certaines difficultés qu’elle a rencontrées notamment, le manque de confiance en elle, les tentations, les moqueries des autres, etc.
Aujourd’hui, Gnamoye se dit fière du métier d’électricienne qu’elle exerce. Car grâce à ce métier, elle parvient à survenir à tous ses propres besoins et contribue également à certaines dépenses de sa famille.
« Le début de chaque chose est difficile dans cette vie, mais il ne faut jamais se décourager. Le découragement ne fait pas partie de mon dictionnaire, je peux dire aujourd’hui qu’après l’aide de Dieu, c’est grâce à mon courage que je suis là où je suis actuellement. Je demande à toutes les femmes de se servir de leurs deux mains pour réussir, de ne pas choisir la facilité et de ne pas compter tout le temps sur les hommes pour leurs dépenses. Car elles sont capables de faire tous les travaux que les hommes peuvent aussi faire », a-t-elle déclaré.
Comme message pour la Journée Internationale de la Femme, l’électricienne Djènèba Sanogo dite Gnamoï a invité les femmes à travailler, à ne pas choisir la voie de la facilité. Car selon elle, cela ne leur apportera rien de positif. Pour elle, les femmes ne doivent pas se sous-estimer puisqu’elles sont capables de tout faire comme métier, mais il suffit seulement qu’elles le décident vraiment.
Fily Sissoko
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