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Mme Sangaré Oumou Ba, ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille : « Le 8 mars est l’occasion de faire un bilan des progrès réalisés »
Publié le mercredi 8 mars 2017  |  L’Essor
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© aBamako.com par FS
La CNDH lance la 5è édition de la semaine des Droits de l’Homme
La salle de conférence de la la Faculté de Droit Privé de Bamako a abrité le Mardi 6 Décembre 2016, la Cérémonie de lancement officiel de la 5è édition de la semaine des Droits de l’Homme. Photo: Mme Sangaré Oumou Bah
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Dans le cadre de la commémoration de la fête du 8 mars dédiée aux femmes, Mme le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Sangaré Oumou Ba a accepté d’aborder certaines questions relatives à l’amélioration des conditions de vie des Maliennes et de la gouvernance politique et administrative de ses consœurs

L’ESSOR : Bonjour Mme le ministre, à l’occasion de cette fête du 8 mars dédiée aux femmes du monde, quel est le message particulier que vous adressez à vos consœurs ?

Mme Sangaré Oumou Ba : Tout d’abord, je pense qu’il faut éviter de donner à cette journée une signification ou un cliché purement festif. Plus qu’un événement festif, la journée du 08 mars est toujours et avant tout une journée de commémoration, de rappel de la situation particulièrement dégradée dans laquelle les femmes en général, dans le monde, vivent et qui, aujourd’hui, est encore loin d’avoir changé fondamentalement.
La journée du 8 mars est donc l’occasion de dresser un bilan des progrès réalisés en faveur de l’épanouissement et de l’émergence de la femme, de relever les insuffisances et d’appeler à des changements. Au Mali, depuis son accession à l’indépendance jusqu’à nos jours, les gouvernements successifs ont entrepris des actions allant dans le sens de la reconnaissance des droits légitimes des femmes, même si on sait que beaucoup reste à faire.
Donc, le message particulier que je voudrais adresser à mes consœurs, est un message de prise de conscience et de confiance en elles-mêmes par rapport à la situation qui prévaut, mais aussi un message d’espoir. Les femmes maliennes doivent se reconnaître en elles-mêmes comme étant toutes des pionnières, des bâtisseuses de la nation, sans lesquelles aucun développement de ce pays n’est possible. Elles doivent rester debout comme toujours et mériter la confiance placée en elles.
Un message d’espoir, car au regard des acquis, des avancées constatées çà et là dans les différents domaines de promotion de leurs droits, grâce au combat des femmes et à leurs côtés les hommes, le chemin reste encore semé d’embûches, mais permet d’espérer à des lendemains meilleurs. Beaucoup de femmes maliennes ont donné l’exemple aujourd’hui que la femme est capable d’occuper la même place que l’homme et quoi de plus normal !

L’ESSOR : La loi sur la promotion du genre a été votée en 2015 et en 2016, il y a eu les élections municipales pouvez-vous nous expliquer si elle a été appliquée comme cela se doit ? Qu’en est-il des nominations depuis l’adoption de cette nouvelle mesure ?

Mme Sangaré Oumou Ba : De nos jours, les femmes sont de plus en plus présentes dans l’espace politique. Ainsi, aux élections législatives de 2013, nous avions 152 candidates parmi lesquelles 14 ont été élues, soit 9,52%. Pour les élections municipales de 2016, il y avait 26 080 candidates contre 13 537 en 2009. Ce qui constitue un bond qualitatif de 25,6 % aux élections municipales de 2016.
A la lumière de ces informations, nous pouvons affirmer qu’au Mali dorénavant le rôle politique de la femme ne va plus se réduire à de simples campagnes médiatiques et à la mobilisation, mais plutôt avec l’application de cette loi, elles sont désormais actrices à part entière de la vie politique.

L’ESSOR : Quelles sont les activités saillantes que votre département a menées en direction des femmes et particulièrement à l’intention de celles des régions nord et centre du pays ?

Mme Sangaré Oumou Ba : Les actions initiées ont été réalisées dans le cadre du relèvement socio-économique des femmes touchées par l’insécurité dans les régions nord et centre du pays. Le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a initié beaucoup d’actions parmi lesquelles on peut citer, entre autres, la remise de matériels aux femmes de Mopti, Gao et Tombouctou, la réhabilitation et l’équipement des Maisons de la femme et des centres d’autopromotion à Gao, Tombouctou et Mopti, la formation et sensibilisation des femmes déplacées et refugiées en technique de médiation et de négociation des conflits
Par ailleurs, l’appui à 450 femmes touchées par le conflit pour le financement des activités génératrices de revenus en vue de leur faciliter un redémarrage de leurs activités économiques, la facilitation de la dotation des centres d’autopromotion des femmes au niveau des cercles de Gao, Bourem, Ansongo et la Région de Ménaka en divers équipements productifs dans plusieurs domaines : alimentaire, couture, tannerie sont illustratifs.
Le département a également initié l’identification et le recensement des femmes et familles déplacées, la visite aux réfugiés (femmes, filles et enfants) au Burkina Faso et au Niger pour s’enquérir des conditions de vie des femmes et des enfants.
Il a procédé à l’identification et à la documentation des femmes victimes de VBG dans les régions nord et centre, a octroyé 2000 kits de dignité aux femmes déplacées/refugiées, des équipements aux femmes pour le démarrage des activités génératrices de revenus (Gao, Tombouctou, Douentza, Bandiagara…). Le département a donné 5 millions Fcfa à 100 femmes allaitant et retournées de Tombouctou et de Gao pour les activités génératrices de revenus.

L’ESSOR : De quoi le département peut-il se montrer fier dans le domaine de la lutte contre les discriminations et les violences basées sur le genre ?

Mme Sangaré Oumou Ba : Aux grands maux, de grands remèdes ! Des progrès ont été aussi faits dans le domaine de la protection des droits de la femme et de la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG). Cela à travers des dispositifs communautaires de régulation et de prévention des conflits conjugaux, des abus et violences sur les femmes. L’une des armes du département est surtout la sensibilisation et la formation des femmes et des communautés sur les mécanismes de protection des droits de la femme et sur les violences basées sur le genre. Il faut aussi et surtout retenir la prise en charge des femmes atteintes de fistules et de complications de la pratique de l’excision à travers le traitement médical, les activités génératrices de revenus.

L’ESSOR : Sur l’autonomisation des femmes, qu’est-ce qu’une femme vivant en milieu rural peut-elle faire prévaloir selon vous ?

Mme Sangaré Oumou Ba : Le Projet Plateformes multifonctionnelles de lutte contre la pauvreté érigé en Programme national Plateformes multifonctionnelles de lutte contre la pauvreté (2014-2018) cible 5 000 villages pour plus de 62 milliards de Fcfa. Plus de 42 plateformes ont été implantées en 2014 et 2015. Les modalités de démarrage de la nouvelle phase sont en cours de préparation avec le partenaire PNUD. L’objectif pour le mandat présidentiel est de 5000 plateformes multifonctionnelles notamment dans les zones rurales.
Par ailleurs, le Centre d’autopromotion et les Maisons de la femme et de l’enfant sont destinés à faciliter l’accès des populations aux services sociaux de base. Un programme de construction et de réhabilitation des Centres d’autopromotion des Femmes est en cours de réalisation. C’est dans ce cadre qu’il y a eu la pose de la première pierre du centre de San et le lancement de celui de Tominian par le président de la république Ibrahim Boubacar Kéita en novembre 2015. Les centres de Bla et de Cinzana Gare ont été réhabilités en 2015.
On peut ajouter le Projet d’appui aux groupements féminins pour l’exploitation du karité qui vise l’amélioration des conditions de vie des femmes rurales à travers leur professionnalisation dans les chaînes de valeur par l’augmentation des revenus des femmes dans cette filière. Ainsi le département a permis le renforcement des capacités productives de plus de 1200 femmes rurales, les formations sur les normes de productions, sur la gestion. Ce projet bénéficiera d’un appui financier de la BAD pour un montant de plus de 2,7 milliards de Fcfa, a assuré Mme le ministre Mme Sangaré Oumou Ba.
Propos recueillis par
M. COULIBALY
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