Hormis au Tchad, aucune source officielle n’a confirmé la mort d’Abou Zeid et de Mokhtar Belmokhtar, les deux principaux chefs du jihadisme sahélien. Une situation confuse sur laquelle les principaux bélligérants observent la plus grande discrétion.
Abou Zeid : accroché par les Tchadiens, tué par des frappes françaises ?
Jeudi 28 février, plusieurs médias algériens et français annoncent la mort d’Abdelhamid Abou Zeid. Le lendemain, le président tchadien, Idriss Déby, affirme depuis Ndj’amena que cet important chef d’Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) a été tué par ses soldats, dans l’Adrar des Ifoghas, à l’extrême nord du Mali.
Jusqu’à cette déclaration du président Déby, une seule version était relayée dans la presse, citant des sources anonymes et non-officielles : le terroriste aurait perdu la vie à une date indéterminée, après le bombardement de sa katiba, dans le massif de Tigharghar, par l’armée de l’air française. Si aucun corps n’a encore été formellement identifié, des tests ADN seraient actuellement menés par les services algériens pour tenter d’y voir plus clair, d’après le journal arabophone El Khabar.
De son côté, le site mauritanien Sahara media, généralement bien renseigné sur les questions liées à Aqmi, affirme également qu’Abou Zeid a été tué au Mali. Il avance toutefois un autre scénario sur les conditions de son décès. Aux alentours des 26 et 27 février, le lieutenant d’Aqmi et ses combattants auraient tendu une embuscade et infligé de lourdes pertes aux forces tchadiennes à Tigharghar. Les hélicoptères de l’armée française seraient ensuite entrés en action, bombardant les positions jihadistes et tuant Abou Zeid. « Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’il y a tous les jours des actions menées sur zone par les hélicoptères Tigre et Gazelle », répond sans plus de précisions le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l’État-major français. Lundi, le site mauritanien maintenait sa version, citant cette fois un membre anonyme d’Aqmi, habitué à poster des messages sur les sites jihadistes. D’après lui, Abou Zeid a été tué « par un bombardement aérien français dans les montagnes des Ifoghas et non par les Tchadiens ».