Suite au préavis de grève illimitée déposé sur la table du gouvernement le 15 février dernier, les responsables du syndicat national de la Santé, de l’action sociale et de la promotion de la famille(SNS-AS-PF), et ceux de la fédération des syndicats de la santé et de l’action sociale (FESYSAM) étaient face à la presse lundi 6 Mars 2017 à la Bourse de Travail de Bamako.
C’était au cours d’une conférence de presse animée par le Pr MamadyKané, secrétaire général du SNS.AS.PF, avec à ses côtés SinalySanogo, secrétaire général adjoint, et Maouloud Ben Kattra, secrétaire général adjoint du bureau national de l’UNTM.
Dans son exposé liminaire, le conférencier, Pr MamadyKané, à rappelé que l’objectif de la conférence est d’échanger avec la presse sur les raisons du préavis, mais aussi d’informer les usagers des structures socio-sanitaires sur la grève qui risque de perdurer.
Il a indiqué que cette rupture du dialogue fait suite à une grève de cinq jours du syndicat national de la Santé. Un autre préavis avait été déposé le 24 octobre, et a fait l’objet d’un PV de conciliation signé le 9 Novembre entre gouvernement et syndicats.
Sur les neufs points de ce préavis, huit ont fait objet d’accord total, et le seul point de désaccord avait trait à l’augmentation des primes (prime de fonction spéciale, de garde et monture ainsi que l’intégration des émoluments …). Il y avait un autre point concernant l’intégration des contractuels dans la fonction publique confié à deux commissions qui devraient rendre les conclusions 21 jours après. Selon le conférencier, trois mois après, le gouvernement a proposé une augmentation de 25% sur les primes existantes. A titre d’illustration, il a cité 6375 F CFA pour les catégories A, en lieu et place de100.000F CFA demandés par les syndicats. «Au même moment, les magistrats refusent 200.000 F CFA et l’État leurs accorde plus d’avantages », rapporte le conférencier. C’est ce qu’il a jugé comme inacceptables et qu’il a qualifié de manque de considération à l’égard des agents de la santé et de l’action sociale. C’est pourquoi, il a dénoncé ce comportement de l’État de ne pas traiter sur le même pied d’égalité tous les fils du pays, conformément à la constitution. Il a regretté que le Gouvernement favorise un corps de travail sur un autre. Car, selon lui,leurs revendications sont antérieures à celles des magistrats.
Selon le conférencier, depuis la suspension de leur mot d’ordre de grève, aucun acte concret n’a été posé par l’État allant dans le sens de la résolution de la crise. Alors que même certains points du PV de 9 novembre n’ont pas été respectés, notamment l’adoption d’un plan de carrière pour le personnel de l’action sociale, la prise en charge 100% du personnel socio-sanitaire, l’octroi autorisation et de congés de formation à tous les travailleurs ayant respecté la réglementation en vigueur etc… Voilà donc ce qui a provoqué l’échec des travaux de conciliation qui ont pris fin jeudi 3 Mars dernier. Pour les syndicats, « il n’y avait rien à négocier, mais tout simplement de mettre en œuvre un accord signé entre gouvernement et syndicats, et c’est ce qui rend la grève inévitable ».
On peut lire dans le communiqué du préavis que les syndicats exigent la satisfaction des 8 points de revendications comme conditions de la reprise du travail. Il s’agit entre autres de «l’augmentation substantielle des primes de fonction spéciale et de garde, l’octroi d’une prime de monture aux travailleurs socio-sanitaire et de la promotion de la famille, l’intégration des émoluments des bi-appartenant dans le salaire, le maintien et l’extension des ristournes à toutes les structures génératrices de ressources, la prise en charge 100% des soins médicaux des travailleurs socio-sanitaire assujetti à l’AMO, l’intégration des contractuels dans la fonction publique payés sur fonds propres et sur fonds PPTE, le paiement des primes de garde des agents de santé chargés du contrôle sanitaire de la maladie à virus Ebola Et l’abrogation de mutation abusive de syndicalistes en cours de mandat ».
Rappelons que la grève débute ce jeudi 9 mars à 7h45 dans toutes les structures socio-sanitaires jusqu’à la satisfaction totale des doléances.