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Accord pour la paix et la réconciliation : Un fondement anticonstitutionnel de la partition du Mali
Publié le jeudi 9 mars 2017  |  La lettre du Mali
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L’accord pour la paix et la réconciliation offre aux séparatistes l’occasion d’avoir dans les hôtels cinq étoiles sur un plateau d’or la partition du Mali en deux Etats, ce qu’ils n’ont pas pu avoir par les armes.
Avec son application sélective, l’accord pour la paix et la réconciliation crée toutes les conditions nécessaires à la réalisation du projet satanique de désunion du Mali. La Conférence d’entente nationale, le cantonnement, le désarmement, la démobilisation ont été mis au second plan. Le redéploiement progressif de l’armée malienne à Kidal n’est plus d’actualité. Les Maliens de Kidal restent nostalgiques de leur drapeau tricolore (le vert-or-rouge) qui ne flotte plus sur cette partie du territoire malien.


Ce qui urge, pour nos autorités et leurs complices, c’est l’installation des autorités dites intérimaires qui ne sont même pas dans l’accord et dont l’objectif principal est de mettre à la tête des conseils des régions, des cercles et des communes des séparatistes qui ne peuvent avoir aucune chance d’être élu ; c’est aussi l’opérationnalisation des patrouilles mixtes qui consistent à écarter les groupes d’autodéfense sédentaires et de les anéantir à jamais afin de laisser Gao à la merci des séparatistes.

Toutes ces machinations ont pour objectif la réalisation de leur projet de régionalisation qui est la volonté du président de la République qui a placé son premier mandat sur "le socle de la régionalisation en tant qu’étape majeure de la partition du pays". En matière d’organisation territoriale, la régionalisation est une forme de décentralisation au profit des régions auxquelles un Etat accorde une autonomie administrative et transfère certaines de ses prérogatives.

Nous pouvons dire ainsi, sans se tromper, que l’un des objectifs affichés par les séparatistes, est atteint. Il s’agit de l’autonomie des régions du Nord du Mali. L’installation des autorités intérimaires et la nomination des nouveaux gouverneurs touaregs de Tombouctou et de Kidal confirment cette autonomie. Il n’est un secret pour personne que de toutes les rebellions déclenchées depuis 1962 jusqu’en 2012, l’objectif recherché était ni moins ni plus l’indépendance à défaut cette autonomie.

Cette initiative doit être soumise aux populations qui doivent exprimer leur position à travers un referendum permettant d’obtenir l’aval du peuple.

Au nom de l’accord pour la paix et la réconciliation, des séparatistes furent nommés à des postes stratégiques pour conduire le processus de la partition déjà enclenché. Il s’agit de Mohamed Ag Erlaf ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat, Mohamed El Moctar, ministre de la Réconciliation nationale, et Zahabi Ould Sidi Mohamed, président de la commission désarmement, démobilisation et réinsertion. Comme si nos autorités veulent nous faire croire que pour mériter des tels postes il faut que vous soyez rebelle ou séparatiste.

Cette démarche de nos autorités est une violation flagrante des articles 25 et 26 de la Constitution du Mali du 25 février 1992. Ces textes disent que le Mali est indivisible et que la souveraineté appartient au peuple tout entier qui l’exerce par ses représentants ou par voie de référendum. Aucune fraction du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice.

Fayçal H. Maïga
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