«Contribution des femmes enseignantes à l’amélioration de la qualité du système éducatif au Mali » était le thème d’une conférence-débat organisée, mardi dernier au Centre des ressources de l’éducation, par le Comité d’institutionnalisation genre du ministère de l’Education nationale en collaboration avec le Collectif des femmes de l’éducation nationale.
La conférence qui intègre la commémoration de la Journée internationale de la femme, était animée par Mme Sylla Fatoumata Hama Cissé, conseiller technique et présidente du comité. Elle a rappelé que la Politique éducative de notre pays est guidée par le Programme décennal de développement de l’éducation, élaboré en 2000. Ce dernier ambitionne de voir tous les enfants recevoir une éducation de base de qualité d’ici 2020 et le secteur de l’éducation fournir au pays les compétences pour son développement.
Au regard de cette préoccupation, l’accès insuffisant et inéquitable à l’éducation, notamment pour les filles et pauvres, le faible temps de travail des élèves et les résultats insuffisants, sont des difficultés d’apprentissage des femmes. Les spécialistes posent des interrogations légitimes.
N’est-il pas temps de comprendre comment les femmes enseignantes de par leur spécificité peuvent susciter une véritable amélioration des apprentissages et du fonctionnement de l’école malgré l’insuffisance des moyens ? En d’autres termes, quelles sont les stratégies à mettre en œuvre par les femmes enseignantes pour favoriser l’efficacité scolaire ?
Le conseiller technique a repris en son compte l’analyse des indicateurs de l’éducation faite par la Cellule de planification et statistique du secteur de l’éducation (CPS). Il ressort que le nombre d’enseignants, au premier cycle, augmente d’année en année. En attestent les chiffres. Ces enseignants sont passés de 50.676 en 2012 à 52.148 pédagogues en 2015, soit un accroissement de 3%.
Pour la même période, le nombre d’enseignants fonctionnaires de l’Etat et des collectivités territoriales aussi a augmenté. Le pourcentage des femmes enseignantes est de 30%, à l’échelle nationale. Il est plus élevé chez les fonctionnaires (33,9%) que chez les contractuels (28,3%).
La présidente du comité a aussi fustigé l’usage malsain qui est fait du domaine scolaire par les enseignants et particuliers (par exemple vendeuses de produits alimentaires dans des conditions d’hygiène déplorables, acteurs non certifiés lors des examens). Elle a aussi énuméré les conséquences enregistrées par les filles à l’école : abandon précoce, décrochage, échec scolaire, entre autres avant de préciser que l’enseignant est tout simplement un modèle.
« Nous avons tous, à un moment de notre vie, trouvé un enseignant modèle, une personne à qui on veut ressembler. Le savoir-faire est un aspect important de la profession d’enseignant. Enseigner, c’est avant tout transmettre. Et pour transmettre, il faut avoir les compétences pédagogiques. Une société ambitieuse devrait s’employer à solliciter les meilleurs dans le secteur de l’éducation, des modèles sur le plan humain, éthique et de la formation ». Notre interlocutrice note sans équivoque que la fonction enseignante consiste à déraciner la barbarie, éradiquer la violence et en même temps former, informer et transformer.
Le chargé de mission au ministère en charge de l’Education, Sarmoye Boussanga a rappelé le rôle et la place de la femme dans notre société et soutenu qu’aucun pays ne se développe sans les femmes. « Sans elles, le monde est inimaginable ». Il en a appellé à l’implication des femmes, et des enseignantes en particulier, dans la sensibilisation, l’information, la formation et l’éducation des enfants. « C’est à travers ces efforts que nous aurons une école performante et apaisée », précise t-il
S. Y WAGUE