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CONFERENCE D’ENTENTE NATIONALE : Les assises se noieraient-elles dans la vague de tiraillements entre l’opposition et la majorité ?
Publié le jeudi 9 mars 2017  |  La lettre du Mali
Moussa
© aBamako.com par A.S
Moussa Mara préside l’ouverture de la 19è session de l’Espace d’interpellation démocratique (EID)
Bamako, le 10 décembre 2014. Le Premier ministre Moussa Mara qui a présidé l’ouverture de la 19è session de l’Espace d’interpellation démocratique au Centre international de conférences de Bamako.
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La tenue de la conférence d’entente nationale en mars 2017, telle que prévue dans l’accord pour la paix, ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique. En effet, dans une déclaration rendue publique, les partis de l’opposition, qui disent avoir pris acte de l’organisation de la conférence d’entente nationale, conformément à l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger, ont clairement fait savoir à Baba HakhibHaidara, président de la commission d’organisation de ladite conférence nationale, qu’ils émettent des réserves quant à l’opportunité d’une telle rencontre. Pour eux, l’accord d’Alger dont il est question porte des germes de la partition du pays.
Face à la gravité de la situation, l’opposition doute fort que la tenue d’une conférence d’entente nationale soit la solution pour une sortie de crise.
« Cette conférence peut-elle atteindre ses objectifs si ses termes de référence se référant à l’article 5 de l’accord d’Alger relatif à l’Azawad, en occulte cette affirmation essentielle : L’appellation Azawad recouvre une réalité socio- culturelle, mémorielle et symbolique partagée par différentes populations du Nord Mali (et non le Nord du Mali) constituant des composantes de la communauté nationale ? Une compréhension commune de cette appellation, qui reflète également une réalité humaine, devra constituer la base du consensus nécessaire, dans le respect du caractère unitaire de l’Etat malien et de son intégrité territoriale», analysent les opposants qui affirment que la conférence apparaît dès lors comme une manœuvre visant à entériner de facto l’Azawad comme une réalité socioculturelle.
Pour les partis politiques de l’opposition, la seule solution pacifique viable et inclusive de résolution de la crise multiforme que connaît notre pays passe par la tenue d’une concertation nationale inclusive regroupant l’ensemble des forces vives de la nation autour des problèmes institutionnels, de défense, de sécurité, de gouvernance et de développement.
Au-delà de l’opposition républicaine et démocratique pilotée par SoumailaCissé, des organisations de la société civile et les autres partis de l’opposition, dont les FARE et la CNAS des anciens Premier-ministres Modibo Sidibé etSoumanaSako, rejettent tous la conférence d’entente nationale telle que envisagée par le gouvernement. SoumanaSakoa même réussi à faire un joli pied de nez à Baba AkibHaïdara, qui voudrait s’entretenir avec lui des préparatifs de la Conférence d’Entente Nationale.
En effet, dans une correspondance adressée au Médiateur de la République, SoumanaSako écrit :«…La CNAS-Faso Hèrè et l’ADPS n’ont été associées à aucune des étapes ayant débouché sur l’Accord d’Alger. Or, elles ont, dès le prime abord, fortement insisté sur la nécessité d’observer scrupuleusement le principe d’appropriation nationale du processus de sortie de crise. C’est dans cet esprit que, dès le 5 avril 2012, elles ont appelé à la convocation d’un Congrès Extraordinaire du Peuple malien, lequel Congrès Extraordinaire n’a rien à voir avec la Conférence d’Entente Nationale, d’autant moins que cette dernière est destinée, entre autre, à légitimer la fantasmagorique notion « d’Azawad » que l’Accord antinational d’Alger définit déjà comme étant une «nation».
Fidèles aux idéaux et aux valeurs du 22 septembre 1960 et de la Révolution du 26 mars 1991, fermement attachés à la recherche d’une réconciliation nationale véritable qui ne consacre pas l’impunité ni ne cautionne la survivance ou la résurgence des forces esclavagistes, féodales, racistes et obscurantistes, la CNAS-Faso Hèrè et le regroupement politique dont elle est membre ont décidé qu’ils ne participeront, ni de près ni de loin, à aucune activité entrant dans le cadre de la mise en œuvre dudit Accord… ».
Face à ces récriminations des partis politiques de l’opposition et de certaines organisations de la société civile, le Président de la commission d’organisation de la conférence d’entente nationale, tout comme le Président de la République d’ailleurs, semblent tous seuls, car on entend très peu de réactions et ou de commentaires du côté des partis politiques de la majorité présidentielle sur la question. N’eut-été, disons-le, la sortie de l’autre jour des PUR sous la férule HousseiniAmionGuindo, et du CNID Faso Yiriwatonde Me MountagaTall.
Pour ce dernier, la démarche de l’opposition n’est ni démocratique, ni républicaine, du moment qu’il ne s’agit nullement de remettre en cause les institutions de notre pays dont la légitimité n’est contestée par personne.
La conférence d’entente nationale, prévue par l’Accord pour la paix et la réconciliation, doit plutôt permettre, selon Me Tall, un débat approfondi entre les composantes de la nation malienne sur les causes profondes de la crise qui a secoué le nord. La finalité de cette conférence étant l’élaboration d’une charte pour la paix, l’unité et la réconciliation.
« Il n’y a aucune condition pour une quelconque remise en cause des Institutions par la Conférence d’entente nationale, fondée sur la recherche de la paix et la réconciliation nationale… Il n’y a eu ni rupture de la Constitution, ni contestation populaire de la légitimité du pouvoir en place… Donc, la Conférence d’entente nationale ne saurait être considérée ou qualifiée de conférence refondatrice qui n’a lieu qu’en cas de rupture de l’ordre constitutionnel ou de contestation des élections, donc de la légitimité du pouvoir », oppose Me Tall aux griefs formulés par l’opposition contre la tenue de la Conférence d’entente nationale. Occasion pour lui d’appeler les Maliens à contribuer à la réussite de ce grand rendez-vous, supposé mettre fin à la crise. Sauf qu’il y a comme un air du déjà entendu, rien qu’à faire un come-back sur tout ce qui avait été dit à la veille de la signature du fameux accord d’Alger…
Bamey Diallo
La Lettre du Peuple
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