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Tombouctou et Taoudémit : La bataille des barons de la drogue
Publié le jeudi 9 mars 2017  |  Le challenger
Soldats
© Autre presse par DR
Soldats du MNLA à Kidal le 4 février 2013.
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La mise en place des autorités intérimaires dans les régions de Tombouctou et Taoudémit va de report en report. Le calendrier initial qui a servi de base à l’installation des membres des autorités intérimaires à Kidal, Ménaka et Gao n’a pas pu être respecté pour des raisons de forte divergence. Le week-end dernier a été très tendu dans la cité mystérieuse. Les paisibles populations étaient l’otage d’un groupuscule d’hommes armés qui se battent pour satisfaire leurs intérêts strictement personnels, loin des aspirations profondes de la grande majorité. Des positions des Fama à l’entrée de la ville ont été occupées par les groupes armés. La Minusma a même dénoncé une violation du cessez-le-feu.
Dans un premier temps, c’était les hommes du Congrès pour la Justice dans l’Azawad (CJA), un groupe dissident de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) qui se sont opposés à l’installation des autorités intérimaires. Sous la direction d’un certain Colonel Abass, une dizaine de véhicules armés encercle Tombouctou pour empêcher la délégation gouvernementale d’effectuer le déplacement. Le CJA met en marche sa machine de communication et de propagande en distillant sur les ondes internationales, les sites internet et les réseaux sociaux qu’il conteste la légitimité des personnes nommées par le gouvernement de la République du Mali. Des nominations entérinées par les groupes signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation.
Pour ne pas laisser le CJA ravir la vedette, la CMA et la Plateforme se rebiffent. Un revirement stratégique. Car le 2 mars, la veille de la date initiale pour l’installation des autorités de Tombouctou et Taoudénit, les combattants de ces camps avaient paradé en ville en mettant en garde tous ceux qui s’opposeraient à la cérémonie d’intronisation. A la manœuvre, il y a les combattants du Mouvement Arabe de l’Azawad MAA-CMA et le MAA-Plateforme sous la direction de Dina Ould Daya, un commerçant originaire de Ber et Taher Ould Alhadji, ancien maire de la commune de Salam. Ils cherchent tous à devenir président intérimaire de l’assemblée régionale de Taoudénit.
« Un consensus a été trouvé pour l’installation des autorités intérimaires dans les régions de Kidal, Ménaka et Gao. S’agissant des régions de Tombouctou et de Taoudénit, il n’y a pas encore eu de compromis et les discussions continuent pour aboutir à un choix consensuel pour nous permettre de rendre effective cette étape importante du processus de mise en œuvre de l’Accord », a déclaré, le 6 mars, la CMA dans un communiqué de presse signé par Ilad Ag Mohamed. Une véritable aberration qui contredit ouvertement le communiqué du 24 février 2017 du Haut Représentant du Président de la République pour la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation.
Si on n’y prend garde, la bataille autour de l’installation des autorités intérimaires risque de tourner à des affrontements intercommunautaires. Actuellement, ce sont des hommes armés appartenant à des communautés qui se battent pour un partage de gâteau. Ils mettent en danger la vie des populations. Et pourtant ils disent défendre ces mêmes populations. Ce qui n’est que la poudre aux yeux. Ce sont des barons de la drogue qui se battent pour la défense de leurs intérêts égoïstes en terrorisant les populations par les bruits des armes. A quoi sert de gaspiller tant d’énergies pour des autorités qui ne dureront que trois ou quatre mois ? Ceux qui se battent actuellement n’animeront-ils pas le foyer d’insécurité pour durer à la tête des assemblées régionales afin d’empêcher l’arrivée des autorités légitimes ?
Chaka Doumbia
Le challenger
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