Depuis hier, jeudi 9 mars 2017, c’est le service minimum qui est assuré dans les différents hôpitaux et centres de santé du Mali. En effet, les agents de la Santé et de l’action sociale sont en grève illimitée. Les grévistes, exigent la satisfaction de leur cahier de doléance déposé, le 15 février 2017, sur la table du ministre du Travail de la Fonction Publique et des Relations avec les Institutions Mme Diarra Racky Talla.
Le Syndicat National de la Santé, de l’Action Social et de la Promotion de la Famille (SNS-AS-PF) et la Fédération des Syndicats de la Santé et de l’Action Social (FESYSAM) ont entamé une grève illimitée hier jeudi 08 Mars 2017 sur toute l’étendue du territoire national, paralysant les hôpitaux au grand désarroi des patients.
Après les magistrats, les enseignants, c’est au tour des médecins de bander les muscles pour l’amélioration de leurs conditions de vies plongeant du coup nos hôpitaux dans un état de paralysie totale.
Selon le Professeur Mamady Kané médecin radiologue et secrétaire général du Syndicat National de la Santé, de l’Action Social et de la Promotion de la Famille (SNS-AS-PF), contacté par nos soins, a fait savoir que cette grève a comme principal motivation la non prise en compte de leur cahier de doléance contenant les préoccupations des médecins déposé sur la table du ministère du Travail de la Fonction Publique chargé des relations avec les institutions.
Les négociations avait permis, ajoute Kané, d’aboutir à un procès verbal de conciliation que le gouvernement traine toujours à appliquer. « Raison pour laquelle depuis hier matin à 07 heure, la Fédération des Syndicats de la Santé et de l’Action Social (FESYSAM) et le Syndicat National de la Santé, de l’Action Social et de la Promotion de la Famille (SNS-AS-PF) ont entamé une grève illimitée sur toute l’étendue du territoire malien » souligne le professeur Kané.
Les points saillants du cahier de doléances des deux syndicats sont : l’augmentation substantielle des primes de fonction spéciale et de garde ; l’octroi d’une prime de monture aux travailleurs socio-sanitaires et de la promotion familiale ; l’intégration des émoluments des bi-appartenant dans le salaire ; le maintien et l’extorsion des ristournes à toutes les structures génératrices de ressources ; la prise à 100% des soins médicaux des travailleurs socio sanitaires assujettis à l’assurance maladie obligatoire ; l’abrogation de mutation abusive de syndicalistes en cours de mandat ; le payement des primes de garde des agents de santé chargés du contrôle sanitaire de la maladie à virus Ebola…
Selon le professeur Mamady Kané, sur les 9 points inscrits dans le cahier de doléance, un accord total avait été trouvé sur huit points. « Mais nous nous sommes rendus compte de la mauvaise volonté du gouvernement dans le traitement du dossier », déplore-t-il. « Trois mois après, le gouvernement nous a proposé une augmentation de 25% de la prime existante, soit à titre d’illustration 6375 FCFA pour la catégorie A alors que les syndicats demandaient 100 000 FCFA. Les syndicats ont naturellement refusé», déclare-t-
Le secrétaire général du Syndicat National de la Santé, de l’Action Social et de la Promotion de la Famille est revenu sur la kyrielle de rencontres entre les syndicats et le gouvernent tout en mentionnant le refus catégorique du gouvernement de satisfaire les principales préoccupations des médecins. « La motivation réelle de cette grève illimitée qui a été suivie sur toute l’étendue du territoire tourne autour des primes. C’est vrai il y a d’autres points inscrits à l’ordre du jour », explique le professeur Kané.
Une grève bien suivie au détriment des malades
Signalons que la grève a été suivie à Bamako surtout au sein de l’hôpital Gabriel Touré où nous avons effectué un tour vers 12h. On sentait la léthargie malgré l’affluence des patients devant les salles. Les médecins assuraient juste le service minimum au niveau de certains services comme les urgences, la pédiatrie etc.
Mamadou Traoré qui accompagnait son enfant a déploré la grève tout en demandant au gouvernement de trouver une solution au problème car, pour lui, certaines couches peuvent bien partir en grève illimitée mais pas les médecins qui sauvent à longueur de journée des vies. Quant à Boubacar Sylla un malade qui était obligé de rentrer à la maison sans recevoir de soins, il a fustigé le gouvernement qui, selon lui, règle tout sauf l’essentiel. « On se demande ce que cherche ce régime. Depuis des mois c’est des grèves au sein de presque toutes les couches. J’ai l’impression qu’ils règlent tout sauf l’essentiel. Cette grève des médecins risque de coûter la vie à des maliens pour faute de soin adéquats. Il est grand temps qu’IBK nomme des ministres capables de satisfaire les besoins des maliens », regrette-t-il.