De plus en plus, le Sahel s’enfonce dans l’escarcelle du terrorisme extrémiste. Après avoir opté pour une centralisation de leurs forces au nord malien en 2012, les groupes armés ont choisi de se disséminer autant qu’ils peuvent dans la bande sahélo-saharienne. Symbole de cette désormais extension, le Burkina Faso fait face aujourd’hui à une montée d’un radicalisme religieux armé sans précédent. Un Chef terroriste du nom de Ibrahim Malam Dicko entend marcher sur les pas de ses alliés terroristes que sont Amadou Kouffa et Iyad Ag Ghaly du Mali. Qui est donc ce nouveau terroriste qui surgit de nulle part ? Représente-il une réelle menace pour le Faso et, au-delà, pour le Sahel ?
A la lecture de son prénom, l’on pourrait croire qu’il ne serait qu’un berger peul malien, docile et affable, comme la majorité de ses cousins. Ibrahim Malam Dicko de nationalité burkinabé, né vers 1970 est originaire de la commune de Soboulé, dans le nord du Burkina Faso, près de la frontière malienne. L’on apprend d’ailleurs qu’il avait été arrêté sur le sol malien par l’Opération Serval en 2013 et remis aux autorités maliennes.
Mais, deux ans plus tard, il a été libéré de manière incompréhensible. Après sa libération des prisons maliennes, il regagne Djibo où il fonde l'association islamique Al Irchad tout en distillant ses idées radicales à la mosquée et sur une radio locale. Très rapidement, une bonne partie de ses fidèles se désolidarisent de ses diatribes pendant que les autres restent et fondent le groupe terroriste Ansarul Islam. Depuis, il s’autoproclame "commandeur des croyants". C’est en décembre 2016 qu’Ansarul Islam apparait lorsqu’Ibrahim Malam Dicko revendiqua l’attaque de Nassoumbou au Burkina.
Son groupe armé, Ansarul Islam, pourrait être qualifié de bande maliano-burkinabé. Il opère de part et d’autre de la frontière séparant les deux pays. Les localités maliennes de Douna et de Selba sont leurs bases arrières, mais ses combattants apparaissent aussi régulièrement dans la province de Soum, au Burkina. Ansarul Islam apparait également comme une sorte de filiale du groupe Ansar Dine d’Iyad Ag Ghaly au Burkina Faso. Des sources le déclarent aussi comme très proches d’Amadou Kouffa avec qui ils partageraient le rêve de restaurer un grand royaume peul musulman dans la région.
Ansarul Islam est tout aussi sanguinaire que les autres groupes terroristes qui évoluent au Sahel. Il n’hésite pas à éliminer ceux qu’il considère comme des traitres. Le 1er janvier 2017, des hommes du groupe ont tué un imam de la localité de Tangomayel qui avait pris ses distances et était soupçonné d’être un indicateur des autorités burkinabés. Désormais, une mutualisation des forces au niveau sous-régionale est plus que nécessaire afin de faire face au péril grandissant du terrorisme.