La menace des différents syndicats de la santé ne fléchit plus depuis l’échec des négociations avec le gouvernement. Lundi dernier, les syndicalistes ont confirmé le maintien d’une grève générale illimitée à partir de ce jeudi 9 mars 2017 sur toute l’étendue du territoire national et le travail reprendra après satisfaction des doléances.
Le secteur de la santé est en passe d’être paralysé. Le mot d’ordre de grève, objet d’un préavis par le biais duquel les responsables de la tutelle ont été alertés depuis 15 février 2017, connaîtra son passage à l’acte en principe à partir de ce matin et le travail ne devrait reprendre qu’après satisfaction des doléances. L’information a été donnée à la faveur d’une conférence de presse animée par le Syndicat national de la santé, de l’action sociale et de la Promotion de la famille (SNS-AS-PF) et la Fédération des syndicats de la santé et de l’action sociale du Mali (Fesysam). C’était le lundi 6 mars 2017 à la Bourse du travail.
Pour les représentants des différents syndicats de la santé, l’objectif de cet écho médiatique était d’informer les usagers des structures socio-sanitaires de cette grève qui risque de perdurer.
Pour les responsables syndicaux, il n’y a rien à négocier. «Même si nous sommes conscients de l’enjeu, la grève illimitée est inévitable», tels sont les propos tenus par Sinaly Sanogo, deuxième Secrétaire général adjoint du SNS-AS-PF. Ce dernier évoquera que le gouvernement est de mauvaise foi. Selon lui, il s’agit tout simplement de mettre en œuvre un accord qui engage les différentes parties signataires.
Dans leur plateforme de revendications, les syndicalistes exigent l’augmentation substantielle des primes de fonction spéciale et de garde; l’octroi d’une prime de monture aux travailleurs socio-sanitaires et de la promotion de la famille; l’intégration des émoluments des bi-appartenant dans le salaire; le maintien et l’extension des ristournes à toutes les structures génératrices de ressources; la prise à 100% des soins médicaux des travailleurs socio-sanitaires assujettis à l’assurance maladie obligatoire; l’intégration dans la fonction publique des contractuels payés sur fonds propres et sur fonds Ppte; le paiement des primes de garde des agents de santé chargés du contrôle sanitaire de la maladie à virus Ebola; l’abrogation de mutation abusive de syndicalistes en cours de mandat.
Le secrétaire général du SNS-AS-PF, Pr Mamady Kané a rappelé que son syndicat avait déjà observé cinq jours de grève à la suite de préavis déposés les 31 août et 26 septembre 2016. Ensuite, un préavis de grève illimité, dit-il, avait été déposé à compter du 24 octobre 2016. Selon lui, ce mot d’ordre a été suspendu à la suite des négociations au cours desquelles un procès-verbal de conciliation a été signé le 9 novembre entre le gouvernement et les syndicalistes. «Un accord avait été trouvé sur 8 points de revendication sur 9. Le seul point de désaccord avait trait à l’augmentation des primes et l’intégration des contractuels dans les fonctions publiques. Le triste constat en est qu’à ce jour, aucune de ces huit points n’a été mis en application. Ce qui dénote la mauvaise foi du gouvernement », déplore le Pr Kané.
Pour terminer, il rappelle que les travaux de conciliation ont commencé et ont pris fin le jeudi 3 mars 2017. Il ressort de son point de vue qu’il n’y avait rien à négocier, mais tout simplement de mettre en œuvre un accord signé qui engage les signataires.
Ce qui rend, selon lui, la grève inévitable si aucune évolution n’intervenait d’ici le 9 mars 2017.