Communément appelée Santé de 1re ligne, la Médecine de Famille-Médecine communautaire a de bel avenir devant elle, si l’on en croit Dr Kassoum Barry, Spécialiste dans cette nouvelle discipline médicale qui a vu le jour grâce à la Coopération Mali-Canada. Près d’une vingtaine de spécialistes formés en l’espace de quatre ans. Un nombre jugé insuffisant au vu du besoin en la matière. Suivez les commentaires du Spécialiste qui répond aux interrogations de L’OBSERVATOIRE.
L’OBSERVATOIRE: Dr Kassoum Barry, vous êtes Spécialiste de la Médecine de famille-Médecine communautaire. Dites-nous ce que c’est ?
Dr Kassoum Barry : Je suis Dr Kassoum Barry, Médecin spécialisé en Médecine de Famille-Médecine communautaire. J’enseigne cette discipline à la Faculté de Médecine du Point G.
En fait, les deux termes veulent dire la même chose. Chez les Occidentaux, on préfère l’appellation Médecine de famille. Mais, dans le contexte malien, on préfère le mot Médecine communautaire à travers les centres de Santé Communautaire (CSCOM). Depuis 1989 a eu lieu l’avènement des Associations de Santé Communautaire.
Ainsi, malgré tout, cette discipline n’était pas enseignée comme une spécialité à l’école de Médecine. C’est en 2012 qu’a eu lieu l’organisation du 1er concours probatoire de spécialisation en Médecine de Famille-médecine communautaire avec l’appui financier du Canada. Et, depuis lors, on recrute dix Etudiants pour les spécialiser dans cette nouvelle discipline médicale et cela à travers le projet canadien Déclic. La formation dure quatre ans.
Pourquoi l’appellation des termes «famille, communauté …»?
La Médecine de famille ou communautaire est la médecine de 1re ligne du fait que le 1ercontact avec le malade va de-là.
Quels sont ses domaines d’intervention?
C’est une médecine générale qui s’occupe de tout le monde : parents, enfants, grands parents, personnes âgées, femmes… C’est un domaine d’intervention large. Son appellation est partie delà.
Qu’entendez-vous faire afin que cette médecine soit connue des populations qui sont les bénéficiaires de vos services?
Les Maliens savent déjà les CSCOM ; mais pas la Médecine communautaire en tant que discipline médicale, puisque la première promotion a commencé en 2012 et elle est sortie officiellement en 2016 dont j’en fais partie. Pour mieux nous faire connaitre, je pense qu’il y’a lieu de faire des séances d’informations sur cette discipline nouvelle, à commencer au sein de la Faculté de Médecine.
Et cela par l’information et la sensibilisation des Etudiants en Médecine sur l’existence de cette nouvelle filière, de ses débouchés. Sachant que plus de 80% de la population malienne vit dans les campagnes où l’on a fortement besoin des Spécialistes dans ce domaine, les Etudiants en Médecine ont intérêt à embrasser cette discipline. Pour ce faire, j’en appelle au concours de la presse dans son ensemble pour diffuser le message sur l’existence de cette filière nouvellement créée.
Nous sommes en train de créer une association dans ce sens pour nous faire connaitre, nous prévaloir au Mali.
Quel message avez-vous à lancer à l’endroit des autorités et des populations maliennes?
Je dirais, pour ma part, que l’exercice de la Médecine de Famille-Médecine communautaire, c’est la médecine de l’avenir, puisque le 1er contact au niveau des Médecins généralistes c’est avec les populations à la base. C’est répondre à ces exigences communautaires que je suis revenu à l’école me spécialiser en Médecine de Famille.
Tout çà dans le souci de donner des soins de qualité au niveau de la première ligne que nous appelons 1er contact. Plus l’âge avance, les pathologies chroniques vont sévir telles que le diabète, l’hypertension artérielle (HTA), où les agents de première ligne sont les mieux indiqués pour leurs traitements, d’où la nécessité de faire appel aux Médecins de famille où le besoin est estimé à 50% et les 50% restant pour les autres spécialités. Vous voyez, le besoin est énorme.
C’est pourquoi je demande aux jeunes médecins de venir dans ce secteur où il n’y a pas de chômage, parce que le besoin y est énorme. Car, pour le niveau opérationnel dans la pyramide sanitaire au Mali, tout part des CSCOM. Ce sont les résultats des activités menées à ce niveau qui sont remontés vers les CSREF, Régions et au niveau national. Pour finir, je demande aux jeunes à embrasser cette filière et aux autorités à prendre le flambeau lorsque les Canadiens arrêtaient leur financement. Je vous remercie.
Propos recueillis par Ambaba de Dissongo