N’DJAMENA, Le ministre des Affaires étrangères tchadien Moussa Faki a déclaré mardi que son pays s’attendait à subir des "pertes" en intervenant au Nord Mali mais a assuré que ce risque était nécessaire pour éviter que le "péril" terroriste ne se "propage", dans un
entretien à l’AFP à N’Djaména,
"Nous savons que nous partons en guerre, nous avons pris cette décision grave en sachant que dans ce genre de conflits il doit y avoir certainement des pertes", a-t-il affirmé.
"Nous sommes dans une situation où il faut agir pour contenir le péril là où il est. Sinon, il y a le risque qu’il se propage. Nous savions qu’on ne partait pas pour un dîner de gala", a-t-il poursuivi.
Le Tchad qui a envoyé 2.000 hommes sur le terrain, est très actif contre les groupes islamistes et il a payé un lourd tribut avec 26 soldats tchadiens tués le 22 février au cours d’accrochages dans le massif des Ifoghas.
Le président Idriss Déby a réitéré lundi que les deux chefs islamistes algériens Abou Zeïd et Mokhtar Belmokhtar avaient été tués, ce que Paris ne confirme pas, faute de preuves.
Réagissant à cette divergence, le ministre a estimé: "Il n’y a pas de tension (entre Paris et N’Djamena). Je ne veux pas ajouter une polémique. Laissons le temps. Nous comprenons. C’est un théâtre (d’opération), il y a des otages, notre objectif est de tout faire pour les libérer sains et saufs. Ce sont des questions militaires, je ne veux pas commenter".
Le ministre tchadien a une nouvelle fois regretté la lenteur à se déployer des pays de la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest), affirmant: "Le retard dans la mise en mouvement des forces de la Cédeao est certes regrettable, nous pensons que dans ce genre de conflit il faut agir vite (...) De par notre expérience de ce genre de terrain et surtout de ce genre d’ennemis, il faut agir vite sinon il risque de poser plus de problèmes", a-t-il ajouté.