Les affaires de détournement de fonds et de corruption prennent des ampleurs insoupçonnées dans notre pays. Dans sa parution d’hier, notre confrère le Sirène révélait une magouille dans la commande de cinq bus de transport des étudiants au niveau du Centre national des œuvres universitaires (CNOU).
Au lieu de livrer des bus neufs comme le stipule le marché conclu avec l’opérateur économique, ce dernier a amené des véhicules d’occasion achetés en France à 4000 Euro chacun, environ 2 millions de nos francs. Les cinq bus auront coûté alors 10 millions FCFA. Tandis que le prix unitaire tel que conclu dans le marché est de 105 millions, soit un total de 625 millions. Ce qui fait un manque à gagner 615 millions de francs CFA. C’est à dire que 37,5 % seulement du montant débloqué par l’Etat ont servis à acheter les bus. L’opérateur et ses complices empochent les 62,7%. Cela veut dire que le marché a été réalisé pour l’unique bénéfice d’autres personnes.
La livraison des bus qui était prévus pour hier jeudi 9 mars 2017 a été reporté de 24 heures compte tenu du tollé que l’article de notre confrère a provoqué. En attendant, des ouvriers se sont attelés toute la journée du jeudi à nettoyer les rouilles et les brisures qui sont sur ces bus. Il faut tenter de faire en sorte qu’ils ressemblent à du neuf alors que tout le monde sait que certains de ces automobiles sont amortis en 10 voir 20 ans d’exploitation.
La question que certains observateurs se posent est de savoir s’il existe encore un minimum de contrôle des marchés publics dans notre pays. D’autres estiment qu’il s’agit en faite d’une grosse magouille dans laquelle seraient impliqué la Direction générale du marché public, et même le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique.