Le 10 mars dernier, tard dans la nuit, l’ancien ministre de l’Administration territoriale, le général de division d’infanterie Kafougouna Koné, est décédé à son domicile à Bamako, des suites d’une longue maladie. «Vlad», «Couze», «l’homme pimenté» comme l’appelaient affectueusement ses compagnons d’armes qui n’ont pas manqué de le rappeler lors de la cérémonie des obsèques qui a eu lieu hier à l’ex-base du génie à Djicoroni Para en présence du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, de nombreuses personnalités ainsi que des membres de la famille.
Chaque fois qu’un vaillant fils du pays meurt, les Maliens de tous bords politiques et religieux se réunissent pour lui rendre un dernier hommage. C’est ce qui s’est passé aux obsèques du général de division d’infanterie Kafougouna Koné. Ils étaient tous là : anciens ministres ou en fonction, majorité et opposition, pour rendre un dernier hommage à celui qui fut la fierté de l’Armée malienne et un collaborateur discret et sincère des politiques. Cette présence massive n’est pas passée inaperçue aux yeux de la famille de l’illustre disparu qui a tenu à remercier de tout cœur toutes celles et ceux qui ont effectué le déplacement.
Recruté dans l’Armée en novembre 1966, Kafougouna Koné aura été le seul ministre de l’Administration territoriale à garder son poste pendant 10 ans d’affilée (2002 à 2012). Depuis les évènements de mars 2012, le natif de Fourou (région de Sikasso) est resté auprès des siens à Faladié, en commune VI du District de Bamako. «C’était un homme qui évitait la polémique. C’était un militaire, un homme d’actions concrètes», a témoigné Amadou Koné, le frère du défunt. Le général Kafougouna Koné était un compagnon fidèle de l’ancien président de la République, Amadou Toumani Touré dit ATT. Déjà en 1991, après le renversement du régime du général Moussa Traoré, c’était lui que ATT avait choisi pour être chef d’Etat-major de l’Armée de terre. Il sera ensuite nommé ministre de la Défense pendant la Transition (1991-1992). Jeune élève du Lycée technique de Bamako, le natif de Fourou n’a pas hésité à s’engager dans l’Armée en 1966, pour suivre à l’EMIA, une formation d’officier. Plus tard, il est promu successivement lieutenant en 1971, capitaine en 1976, commandant en 1981, lieutenant-colonel en 1985, colonel en 1991, général de brigade en 1996.
Il fut chef d’Etat-major de l’Armée de terre sous l’ancien président Moussa Traoré, puis ministre de la Défense pendant la transition. En 1992, il fut ensuite nommé ambassadeur du Mali en République populaire de Chine, couvrant le Vietnam, la Thaïlande, la Nouvelle-Zélande. De retour au pays, Il fut nommé délégué général aux élections en 2000, avant d’entamer une longue carrière de ministre en charge de l’Administration territoriale (2002 à 2012). L’illustre disparu repose désormais au cimetière de Niamakoro où il a été accompagné par les plus hautes autorités du pays et ses proches.
A. DIARRA