La semaine dernière, nous évoquions des pratiques peu orthodoxes sentant le détournement de fonds et la corruption autour d’un marché d’achat de cinq bus de transport des étudiants au niveau du Centre national des œuvres universitaires (CNOU). Cette affaire de magouille dont le lièvre avait été levé par notre confrère la Sirène semble connaître enfin son épilogue, mais certainement pas exempt de futur rebondissement.
Selon nos informations, la commission, composée des représentants du CNOU (3), de la DGMP, de la DGAB, du Contrôle financier, du Garage administratif, a dans un premier temps refusé de recevoir les cinq bus. Comme motif, l’ancienneté des engins. En effet le constructeur Renault ne fabriquerait pas ce type de bus depuis 1988.
Il s’agit donc de vieux véhicules qui ont plus de 20 ans, et dont il serait très difficile, voire impossible d'obtenir des pièces de rechange sur le marché. Alors que le marché a été attribué sur la base de bus neufs. Certains membres de la commission ont évoqué des articles parus dans la presse sur la grande magouille corruptive autour de ce marché. Ainsi la séance du vendredi 10 mars 2017, s'est levée sans pouvoir conclure sur une décision de réception.
Toutefois, quelques heures après, la direction du CNOU après s’être réunie à nouveau, avec certains membres de la Commission a finalement concédé à recevoir des vieux bus à la place des neufs et au prix des neufs. Cette décision a été prise malgré l’opposition de deux membres, qui ont émis des réserves sur la qualité de la marchandise.
Faux sur la marchandise
Au lieu de livrer des bus neufs comme le stipule le marché conclu avec l’opérateur économique, ce dernier a amené des véhicules d’occasion achetés en France à 4000 Euro chacun. Tandis que le montant du marché est de 601 800 000 FCFA TTC (voire fac smillé). Moins de 40 % du montant débloqué par l’Etat ont servis à acheter les bus.
L’opérateur et ses complices empochent les 60 %. Ainsi le marché a été réalisé pour l’unique bénéfice d’autres personnes.
La livraison des bus qui était prévue pour jeudi 9 mars 2017 a été reportée de 24 heures compte tenu du tollé que l’article de notre confrère a provoqué. La question que l’on se pose est de savoir s’il existe encore un minimum de contrôle des marchés publics dans notre pays. La Direction générale du marché public, et même le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique sont indexés pour leur possible implication dans cette grosse magouille.