La conférence d’entente nationale n’est pas souveraine et ce n’est pas une conférence sur le nord, a laissé entendre Cheick Hamala Diarra. Membre du groupe de travail « Communication et relations publiques » de la conférence d’entente nationale, Diarra s’exprimait samedi dernier (le 11 mars), lors de la journée d’échanges entre des journalistes et des représentants de la commission d’organisation.
La notion de l’Azawad dont il sera question lors de la conférence d’entente nationale a presque fait bondir des journalistes. Plusieurs participants ont émis des réserves sur les pièges que peut cacher la question, même si les représentants de la commission d’organisation ont indiqué qu’il ne sera jamais de l’Azawad en tant qu’entité politique ou indépendantiste.
Le débat devra permettre de dégager des éléments d’une solution devant permettre au Mali de transcender sa douloureuse épreuve, de valoriser la contribution de différentes composantes à l’identité du pays. Mais les journalistes n’ont pas manqué de souligner qu’aucune précision n’existe sur la date exacte de la tenue de cette conférence que le président de la République souhaite pour mars 2017.
S’agissant de rendre inclusive la conférence d’entente nationale, les avis ont été très partagés, certains estimant que la menace qui pèse sur le Mali actuellement émane surtout de groupes non impliqués dans le processus de paix. La conférence d’entente nationale, interpelle un participant, c’est l’occasion d’évoquer l’instabilité grandissante au centre du pays.
Et un participant de s’interroger : «Pourquoi les djihadistes ne sont pas impliqués?» Pour les représentants de la Commission d’organisation, la question trouve sa réponse dans les principes édictés dès le début du processus de paix : la reconnaissance de la laïcité du Mali, et l’intégrité du territoire national. «Les djihadistes », fussent-ils maliens, n’ont pas adhéré à ces principes qui servent de repères depuis les négociations de Ouaga en 2013.
En attendant la tenue de la conférence nationale, des concertations régionales sont organisées afin de recueillir les avis de la population à la base. A partir de la semaine prochaine, commence les étapes de Bamako et de Kidal, ainsi que les camps de réfugiés. Selon Ramata Diaouré, autre membre du groupe de travail « Communication et relations publiques », partout où des échanges ont eu lieu, les gens se sont ouvertement exprimés.
Ces échanges parfois houleux ont souligné l’attachement à la réconciliation des Maliens avec surtout l’Etat. En règle générale, les préoccupations tournent autour des problèmes dont le déficit de sécurité, celui de l’Etat de droit et de la gouvernance.
Soumaila T. Diarra