La délégation malienne rentre au pays avec un léger mieux par rapport aux précédentes éditions du Fespaco. Si le seul long-métrage en compétition n’a pu enlever l’ »Etalon d’or de Yennega », la qualité artistique de l’œuvre du réalisateur Ibrahim Touré a été saluée par les professionnels à travers les prix spéciaux Uémoa et Union africaine pour l’intégration, la paix et la sécurité.
En ce samedi 2 mars 2013, quant le réalisateur malien Ibrahim Touré montait sur le podium, le rêve de l’ensemble de la délégation et des centaines de festivaliers séduits par son œuvre, était de le voir descendre l’ »Etalon d’or de Yennega ». S’il n’en a pas été ainsi, on est loin de dire que le Mali a joué les figurants à cette 23e édition. Et le parcours n’a pas déçu.
Projeté pour sa première sortie le mercredi 27 février au Ciné Burkina, « Toiles d’araignées » était parmi les trois principaux films en pronostics à ce Fespaco. Mais le jury de la 23e édition a préféré lui attribué le « prix spécial Union africaine pour l’intégration, la paix et sécurité ». D’une valeur de 8 millions de F CFA (soit plus que l’Etalon de d’argent), ce prix récompense le travail professionnel du réalisateur et des acteurs.
En recevant son trophée, Ibrahim Touré a rendu un vibrant hommage aux nombreuses femmes victimes de violence, telles celles de l’intégrisme djihadiste au nord du Mali. Pour le réalisateur malien, ce trophée est le leur. « Toiles d’araignées » est un hymne à l’amour, et à la liberté. Le réalisateur malien regrette ainsi qu’en recevant ce prix des milliers de femmes et d’enfants subissent les pires formes de violence au Darfour et autres localités animées par les conflits armés.
Ibrahim Touré est couronné par ce prix au moment où, la veille, l’Union monétaire ouest-africaine (Uémoa) lui avait décerné le prix spécial Sembène Ousmane. D’une valeur de 2 millions de F CFA, ce prix porte le nom d’une icône du cinéma africain, auquel le Fespaco a d’ailleurs construit un moment en sa mémoire.
La 23e édition a récompensé aussi des comédiens maliens, comme Amadou Kassongué, sacré meilleur acteur pour son rôle dans le film « Toiles d’araignées ». Boubacar Belco, lui aussi, a été sacré par le même titre par l’Uémoa dans le cadre de l’attribution de ses prix spéciaux.
Quant au réalisateur Andrey Samonté Diarra, il reçoit le prix spécial du jury pour son documentaire, « Hamou-Beya » (Pêcheurs de sable).