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Dissolution de la FEMAFOOT: Quand Housseyni Amion Guindo règle ses comptes avec Boubacar Baba Diarra
Publié le lundi 13 mars 2017  |  L’Inter de Bamako
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Longtemps annoncé, le ministre des Sports, Housseïni Amion Guindo vient de retirer la délégation du pouvoir au Comité exécutif de la Fédération malienne de football (FEMAFOOT). Cétait le mercredi 8 mars 2017. Cette instance dirigeante du football malien était dirigée par l’inspecteur général de Police, Boubacar Baba Diarra, ancien président du Djoliba Athlétic Club de Bamako, élu au sortir de l’assemblée générale ordinaire des 7 et 8 octobre 2013 à Mopti, pour un mandat de quatre (04) ans.
On se rappelle que depuis trois (03) ans, le football malien connaît une crise profonde de son histoire, et du coup, la situation se dégradait de jour en jour, les dirigeants du football étant plus que jamais divisés, et malgré les interventions des uns et des autres, la tension existe toujours. Malgré des déplacements à l’instance dirigeante du football mondial (FIFA) pour tenter de réconcilier les acteurs, rien n’y fut.

Assemblée générale extraordinaire de Sikasso
Conformément à la demande du Tribunal arbitral du sport (TAS), la Fédération malienne de football (FEMAFOOT) a tenu, le mardi 29 novembre 2016, une assemblée générale extraordinaire à l’hôtel Maïssa de Sikasso, en présence de M. Lopes Nascimento Manuel de la CAF, de Messieurs Veron Mosengo Omba et Urs Kluser de la FIFA, afin de pacifier le climat social au sein de la FEMAFOOT, c’est-à-dire, réparer les insuffisances constatées au cours de l'assemblée générale du 31 octobre 2015 dont les décisions prises ont été invalidées par le TAS. Cette rencontre, placée sous la présidence du secrétaire général du Comité national olympique et sportif du Mali (CNOSM), M. Oumar Tamboura, avait été boycottée par le camp de la dissidence avec à sa tête M. Yéli Sissoko.
Les représentants des deux institutions (FIFA et CAF) qui interviennent chaque fois que le besoin se fait sentir avaient, au cours de leurs interventions, inviter les Maliens à s’asseoir et à échanger entre eux pour trouver une solution définitive à cette crise récurrente du football dans notre pays.
A la clôture de la rencontre du Kénédougou, la révocation de M. Yéli Sissoko avait été confirmée et suspendu pour cinq (05) ans, ainsi que trois (03) autres dont un ancien ministre des Sports en la personne de Mamadou Dipa Fané et un ancien président de la Fédération malienne de football, Tidiane Niambélé. Nous croyions ainsi qu’une page douloureuse de l’histoire de notre football était tournée.
En dépit de l’engagement de toutes les équipes nationales dans les compétitions africaines, l’Etat malien a été incapable de résoudre cette crise qui ne faisait que nuire à l’avancée du football malien. Les résultats sont là: les fiascos à répétions. Les séniors qualifiés pour la CAN TOTAL Gabon 2017, n’ont pas franchi la phase des poules. On se rappelle qu’aucune délégation du ministère des Sports n’a pas daigné faire le déplacement du Gabon. Idem pour les juniors qui ont été prématurément éliminés à la CAN U20 Zambie 2017. Que nous réserve la CAN cadette qui aura lieu au Gabon en ce mois de mars ?
Au lieu de travailler à consolider tous ces acquis, nos dirigeants se livrent à la politisation du sport, afin de d’assouvir leurs ambitions politiques. Le cas de Adama T. Coulibaly, qui se faisait défenseur des plus démunis, devenu président d’un Comité des supporteurs des Aigles, laisse à désirer. Avec la complicité de Poulo, Adama T. Coulibaly a quitté la rue pour trouver refuge entre les murs du ministère des Sports. Le Comité national des supporteurs des Aigles du Mali (CNASAM) est ainsi créé. Il bénéficie de tous les avantages destinés aux comités des supporteurs. Pour la CAN Gabon 2017, ce fameux CNASAM a reçu 5 millions de FCFA du ministère des Sports pour aller supporter des Aigles. Ne craignant rien, M. Coulibaly et son comité n’ont pas bougé du Mali. Et les 5 millions de F CFA ? C’est donc la preuve que ce groupe de la CODEM n’est pas là pour le développement du football malien.
Toutes les tentatives du ministre Housseïni Amion d’imposer son groupe sont restées vaines. Il fallait enfin passer par la dissolution de la FEMAFOOT pour, dit-on, une refondation conformément au décret 215 du règlement des rapports entre fédérations et ministère des Sports, en l’occurrence l’article 45.

Le communiqué de la triste nouvelle
Aujourd’hui, l’Etat malien, malgré son impartialité se sentait fortement interpellé pour gérer cette crise aux fins de relancer le football.
La décision du ministre des Sports Housseïni Amion Guindo, pour le moins courageuse et sa prise de position, était depuis un moment prévisible, eu égard à la situation de plus en plus tendue au sein de la Fédération malienne de football. Cette décision est finalement tombée. Le ministre, président du parti CODEM, a finalement décidé de retirer au Comité exécutif de la Fédération malienne de football (FEMAFOOT) le pouvoir que l’Etat lui avait délégué. C’était le mercredi 8 mars 2017, à travers un communiqué signé par M. Housseini Amion Guindo, ministre des Sport, et dans lequel il se justifie en ces termes : «… En raison de la persistance de la crise au sein du football, l’organe directeur de la Fédération malienne de football est dissout. Il est mis en place un comité provisoire chargé d’organiser, de gérer, d’animer, de promouvoir et de développer le football au Mali jusqu’à l’élection d’un nouveau bureau fédéral. Le comité a pour mandat : de réunifier la famille du football ; d’organiser une assemblée générale élective ; de professionnaliser le championnat national et de plancher sur les problèmes d’encadrement de nos équipes nationales.
Le ministre des Sports invite les acteurs de football à œuvrer ensemble pour la cohésion et la refondation du football malien».
Cette décision de Poulo de dissoudre ainsi la FEMAFOOT de l’inspecteur général de police, Boubacar Baba Diarra, qui était depuis fort longtemps sous la pression d’un clan dirigé par Yéli Sissoko qui serait membre de la CODEM à Lafiabougou et appuyé par son président, Housseini Amion Guindo.
Nous osons croire que ladite décision, tombée un mercredi soir, est intervenue avec la complicité du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, sans compter les conséquences.
Pour noyer le poisson, le président de la CODEM qui ne vise que les intérêts de son parti a, lors de sa visite au Grand Séminaire Augustin de Samaya, le jeudi 9 mars 2017, animé un point de presse.

Sa version des faits
Suite à la dissolution de l’instance dirigeante de la Fédération malienne de football (FEMAFOOT) intervenue, le mercredi 08 mars, le ministre des Sports a déclaré: «J’ai décidé de dissoudre l’organe directeur de la Fédération malienne de football pour plusieurs raisons. Il faut tout simplement retenir que depuis deux à trois ans maintenant, notre football traverse une crise sans précédent. A cette crise, nous avons voulu répondre par l’implication de la société civile et nous avons voulu nous appuyer sur nos valeurs traditionnelles pour trouver une solution. Malgré plusieurs interventions notamment celles des familles fondatrices de Bamako, des religieux musulmans et chrétiens, de la CAFO, du Comité national olympique et sportif du Mali, de l’Assemblée nationale du Mali, de l’ancien président de la transition Dioncounda Traoré et même du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta qui, à trois (03) reprises, a demandé à la fédération de se ressaisir… Donc, au mépris de tous ceux qui existent et de tous les mécanismes déclenchés à l’interne ici, finalement notre pays, depuis deux ans, a son nom qui est trimbalé un peu partout dans le monde pour une question de crise du football. Bref, j’ai décidé de siffler la fin de la récréation en dissolvant le comité directeur de la FEMAFOOT».
«Je pense que la conséquence, c’est d’abord de prouver que notre football nous appartient et il faut que cela soit constant. Il ne saurait être l’affaire de quelqu’un d’autre en dehors de nous. Ça, c’est très important pour nous au niveau de la FIFA, nous sommes engagés à travers des conventions internationales », a-t-il ajouté.
«Quand il y a eu une première sentence de la part du TAS (Tribunal administratif et sportif) qui est quand même l’instance suprême, je suis allé au siège de la FIFA pour demander à ses responsables de venir régler le problème. Ensuite, quand je suis revenu, j’ai envoyé une correspondance à la FIFA pour demander à cette même FIFA de venir encore régler son problème. La FIFA nous a répondu en disant qu’elle a saisi la fédération. Elle a précisé que la fédération dit qu’elle est en train d’appliquer la sentence du TAS…. L’Assemblée générale de la fédération a été tenue, le 29 novembre 2016….. Nous sommes un Etat et nous sommes un Etat sérieux et nous souhaitons être pris au sérieux. Le Mali a aussi le droit de faire appliquer les règles dans son pays. Donc, nous avons bien compris que la FIFA ne sera pas la solution au problème du Mali, et de façon souveraine, j’ai pris la décision de dissoudre bien attendu en mesurant toutes les conséquences. En principe la FIFA va suspendre le Mali...
La suspension du Mali n’est pas une affaire de l’Etat, mais c’est l’affaire de ceux qui ont été sortis de la fédération. Que ceux-ci écrivent à la FIFA, qu’ils sont républicains et légalistes et qu’ils sont derrière la décision du gouvernement dans ces conditions. S’ils ne le font pas, on prendra les mesures nécessaires pour qu’ils le fassent. Nous avons plusieurs voies de recours. Pour le moment, le plus important est de faire l’autopsie de la situation du football ; c’est de trouver des personnes crédibles pour mener des réflexions et pour sortir notre pays définitivement de cette situation. Nous allons choisir des hommes et des femmes, qui vont refonder le football malien. Le football malien est d’abord l’affaire du Mali et non ni de la CAF et de la FIFA. Le football ne sera jamais au dessus l’Etat. Tant que l’Etat n’est pas respecté, le football devient un véritable dangereux. Imaginez un pays où la fédération peut défier un Etat», a précisé M. Guindo.
Pour appuyer ses arguments, le ministère des Sports a tenu encore une conférence de presse, le vendredi 10 mars, au cours de laquelle le ministre Guindo a choisi la politique de la chaise vide. Ladite conférence était animée par son conseiller technique, M. Amadou Diarra Yalcoué. Ce dernier a rappelé aussi que son ministre a agi conformément aux dispositions énumérées ci-dessus (décret 215 du règlement des rapports entre fédérations et ministère des Sports, en l’occurrence l’article 45).
Avant de terminer, notre conseiller technique a précisé que des dispositions sont en cours pour la mise en place d’un comité de normalisation.
Pour le moment, il faut retenir que le Mali est suspendu de toutes compétitions de la FIFA. Une sanction que notre pays pouvait éviter si tout le monde avait travaillé pour la sauvegarde de notre sport roi.
Y.C
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