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Baba Berthé, Pdg de la CMDT, président de l’ACA de retour de Nairobi : « Nous avons évoqué un certain nombre d’acquis et identifié les difficultés auxquelles, nous devons faire face dans le futur »
Publié le lundi 13 mars 2017  |  Le Pouce
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Le Président Directeur Général de la Compagnie Malienne pour le Développement des Textiles, Pr Baba Berthé, président en exercice de l’Association Cotonnière Africaine ( ACA )a activement pris part à Nairobi, capitale du Kenya, aux travaux des quinzièmes journées de l’Association Cotonnière Africaine dont la présidence est assurée par le Mali. De son retour de cette mission, il nous fait non seulement le bilan de cette importante rencontre de l’ACA, dédiée à la promotion de la filière coton en Afrique, mais nous parle aussi de la production cotonnière actuelle de la CMDT Holding.
Le Pouce : Qu’est-ce que c’est l’ACA pour le profane ?
Baba Berthé:« Il faut rappeler que l’ACA est l’Association Cotonnière Africaine qui a été créée à la veille du sommet de Cancun qui a consacré les accords de l’OMC. Lorsqu’on s’est rendu compte du contexte des subventions, accordées aux pays développés à leurs cotonculteurs, l’Afrique a aussi commencé à s’organiser pour assurer la promotion du coton, faire le lobbying en faveur du coton africain. C’est dans ce contexte que l’ACA est née en 2002. Il est composé de l’ensemble des Etats africains, des sociétés cotonnières africaines avec leurs associés. Parfois, c’est des associations de cotonculteurs. C’est aussi les négociants et tous ceux qui rôdent autour de la filière coton. Voilà en gros, ce qu’on peut retenir de l’ACA ».
Le Pouce : Vous revenez de Nairobi, qu’est-ce que nos lecteurs peuvent retenir ?
Baba Berthé : « Je dois préciser que c’est le Mali qui assure la présidence de l’ACA en ce moment, depuis le mois de mars 2016. A ce titre, j’ai présidé les travaux des journées de l’ACA. Ça consistait précisément à développer une thématique qui tourne cette année autour des avantages de la culture du coton, c’est-à-dire dire, ce que le coton a pu apporter à l’Afrique pendant les vingt dernières années. Evidemment, il y a beaucoup de communications qui ont été faites dans ce cadre, une pour chaque région de l’Afrique. Une communication a été faite sur l’Afrique de l’Ouest par le Mali. Il y a une communication qui a été faite au nom de l’Afrique du Nord par le Soudan. Il y a une communication qui a été faite au nom de l’Afrique de l’Est par le Kenya. Il y a une communication qui a été faite au nom de l’Afrique du Centre par le Cameroun. Malheureusement, l’Afrique du Sud n’a pas pu honorer ses engagements. Nous n’avons pas pu enregistrer la participation d’une société cotonnière Sud-africaine. C’est comme ça que ça s’est passé le premier jour. Le deuxième jour, il y a eu l’Assemblée générale de l’ACA, au cours de laquelle, ont été examinés les documents financiers et le rapport d’activités de l’année 2016 et le programme d’activités 2017. Voilà en gros ce en quoi, ont consisté les quinzièmes journées de l’ACA ».
Le Pouce : De retour de ces quinzièmes journées de l’ACA, peut-on dire que vous êtes-vous satisfait ?
Baba Berthé : « Je suis satisfait à moitié. Par ce que tant que les objectifs de l’ACA qui consistent à promouvoir le coton africain, ne sont pas atteints ; tant que nous n’avons pas fait du coton une sorte d’instrument du développement des zones cotonnières, je ne dirai pas que nous sommes satisfaits. Mais en revanche, le simple fait de s’organiser, de parler ensemble, de se concerter, de voir les avantages comparatifs dans tel ou tel secteur, c’est déjà un point de satisfaction. Je m’en réjoui de cet aspect. En ce moment, nous avons évoqué un certain nombre d’acquis, mais en même temps, nous avons envisagé, identifié les difficultés auxquelles, nous devons faire face dans le futur. A ce titre, je voudrai donner un exemple. Depuis sa création, on a constaté que l’ACA battait de l’aile sur le plan institutionnel. Le secrétariat permanent ne fonctionne pas en satisfaction. De même, on a constaté une instabilité au niveau des dirigeants des sociétés cotonnières africaines de sorte que le besoin s’est fait sentir pour assurer une certaine stabilité de créer une direction exécutive qui suppléerait l’absence ou la disponibilité du président en exercice de l’ACA. Généralement, le président en exercice de l’ACA, est le directeur d’une des sociétés cotonnières africaines. Aujourd’hui, nous nous sommes quittés sur l’idée qu’il fallait réélire les statuts de l’ACA, de façon à doter la structure de cette direction exécutive. Normalement, nous nous reverrons. On s’est donné un délai après avoir constitué un groupe de travail. Normalement, au plus tard, au mois de juillet, nous devrons nous retrouver pour échanger un peu sur ce qui peut être fait dans ce domaine ».
Entretien réalisé par Tiémoko Traoré

Encadre
Comment se porte aujourd’hui la CMDT, en terme de production cotonnière ?
« Cette année, nous avons une grosse campagne. C’est la plus grosse depuis l’indépendance. Jamais, le niveau de production n’a atteint un tel record pour deux ou trois raisons. La première, c’est que le prix du kilogramme du coton a été revu à la hausse. Il a un niveau rémunérateur : 250 FCFA le kg. Deuxième chose, les intrants son subventionnés. Le sac d’engrais est cédé à 11.000 FCFA. Le troisième facteur, c’est celui qui permet au paysan de gagner quelque jour dans la campagne. Ça, c’est avec les tracteurs subventionnés. C’est les trois facteurs mis ensemble, qui ont permis d’atteindre un volume de production jamais égalé au Mali. En même temps, ça nous a posé des défis. Le défi, c’était le volume de la production mise en rapport avec notre potentiel industriel. En principe, si on se réfère à ce que les fabricants d’usines nous ont dit, nous avons un potentiel de 575.000 tonnes. Alors pour une production estimée à 645.000, vous voyez qu’il y avait un challenge. Je pense que ce challenge est en train d’être levé d’autant que certaines usines vont s’arrêter cette semaine et d’autres vont continuer certainement jusqu’au mois d’avril. A partir de là, je peux dire que la production de la CMDT est cas même satisfaisante. Cela ne peut pas nous faire oublier les difficultés. Sur un certain nombre d’axes, nous devons fournir des efforts. Il s’agit des efforts au niveau de l’encadrement, de l’utilisation rationnelle des intrants et des efforts au niveau de nos courants. Lorsque nous serions parvenus à faire cela et surtout, lorsque nous serions parvenus à donner à la CMDT, un niveau d’organisation satisfaisant, capable de prendre en charge ses missions actuelles et ses missions pour l’avenir, en ce moment je pense que serai satisfait. Mais pour le moment, c’est vrai que depuis la tentative de privatisation, la CMDT, s’est retirée de certaines missions de service public. Ces situations font que la structure reste une société commerciale cherchant à faire du profit, alors que le bien-être des producteurs est peut-être relégué au second plan. C’est cette posture, dont veut sortir la CMDT et se mettre véritablement au service du développement de la zone CMDT ».
Rassemblés par Tiémoko Traoré
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