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Art et Culture

Femme-Artiste-Musicienne-Entrepreneur sociale du projet SIRABO «tracer la route» : La problématique au cœur des débats dans la cité du Kénédougou
Publié le lundi 13 mars 2017  |  Le Pays
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Les acteurs culturels étaient en conclave le jeudi 9 mars dernier dans la cité du kénédougou (Sikasso) dans le cadre du lancement du volet Femme-Artiste-Musicienne-Entrepreneur sociale du projet SIRABO. Les travaux ont eu lieu dans la salle de réunion du conseil régional de Sikasso. C’était sous la présidence de monsieur Amadou Diarra, représentant du président du conseil régional de la cité du Kénédougou en présence du président de Acte Sept, M. Adama Traoré et la conseillère politique à l’Ambassade de Canada, Mme Miriam Van Nie.

Faut-il signaler que le projet Sirabo a démarré en 2008. Il est axé sur trois composantes majeures et un volet transversal-Intégration genre. La première composante vise à renforcer le statut et les droits des artistes, identifier les acteurs culturels, favoriser l’engagement et l’appropriation d’une politique culturelle par les élus. La deuxième : promouvoir l’activité culturelle comme outil d’émancipation socio-économique et créer des emplois pour les métiers de la culture. La troisième : créer un réseau de diffusion et de distribution et favoriser les grandes manifestations.

S’agissant du volet transversal-Intégration genre, Acte SEPT a opté pour la mise en œuvre des stratégies et activités liées au genre de façon transversale. Ainsi, le genre sera intégré dans les trois composantes du projet à tous les niveaux.

D’où ledit projet trouve le sens d’union entre deux Projets. Le projet femme qui se traduit ainsi, artiste, musicienne, entrepreneur, sociale et le projet acte sept. Une union initiée par monsieur Adama Traoré, président de l’Acte Sept. Le natif de Sikasso, précisément de la famille royale.

Selon Adama Traoré, ce projet, c’est pour travailler au niveau des droits d’auteurs. Vous avez compris qu’aujourd’hui, toutes ces femmes musiciennes, artistes qui composent, qui donnent des chansons, elles ne sont pas repérées dans l’annuaire des droits d’auteurs au Mali. Et il y’en a beaucoup qui profitent, qui prennent leur création.

Donc, un premier axe c’est de développer le droit d’auteur, la propriété, le droit des interprètes. C’est apporter notre contribution à ce grand mouvement, dit-il. Aujourd’hui, le Mali vient d’avoir un statut de l’artiste. Nous sommes en train de nous battre pour que ce statut ne soit pas que social. Qu’il ait aussi un statut fiscal. Parce que la spécificité de l’action culturelle nécessite un statut fiscal.

Ainsi, pour que demain celles-ci puissent vivre et bénéficier de tout ce qu’elles ont eu à semer. Il faudrait éventuellement qu’elles soient recensées. D’où l’importance pour les initiateurs de ce projet Sirabo «tracer la route», indique-t-il.

A travers ce projet, l’initiateur Adama Traoré, compte pouvoir recenser ou répertorier toutes ces femmes qui sont des musiciennes, des instrumentasses et qui composent à longueur de journée.

Pour lui, c’est une manière de soigner une certaine injustice. Parce que nous le savons tous l’apport des femmes dans nos statistiques est souvent flou, informel! Mais, «pourtant nous nous sommes rendu compte que ce sont-elles qui sont dans les chants, apportant à manger, accompagnant les travailleurs, à travers des chansons, des instruments de musique qu’elles manipulent », a-t-il affirmé

C’est donc, corriger cette injustice. Parce que nous pensons que nous sommes dans un pays où on dit qu’il y a 51% de femmes et 49% d’hommes. Mathématiquement comment 49% pourraient assurer le développement de 51% ? Nous pensons qu’il faut renverser la pyramide. Et permettre à l’autre moitié, plus que la moitié même de la population d’être repérée et visible.

Elles ont une force d’entreprenariat et c’est cette force que nous voulons réveiller, dira-t-il.

Pour la conseillère politique à l’ambassade de Canada au Mali, Mme Miriam Van Nie «le canada est très content de son partenariat avec Acte Sept qui a mandat au service du développement. La musique est un vecteur pour la cohésion sociale, pour passer des messages, pour célébrer la vie de ces moments joyeux et douloureux. La musique nous encourage de travailler très fort ensemble.

En ce lendemain du 08 mars, nous constatons que la société est meilleure et plus prospère et unie lorsque les droits de femme sont respectés et lorsqu’elles sont valorisées. Elles ont les outils nécessaires pour atteindre les objectifs». Et elles tracent la voie à suivre dans nos communautés. Le Canada continuera à placer le droit de femme, l’égalité de sexe et l’autonomisation de femme et des filles au cœur de ses efforts. Le Canada estime que notre politique étrangère doit veiller à ce que les besoins des femmes et des filles soient pleinement pris en compte dans tous les gestes que nous posons. Le Canada plaidera en faveur des femmes et des filles quand et où il faudra.

Le représentant du président du conseil régional de Sikasso, M. Amadou Diarra a rappelé que l’association culturelle Acte Septe intervient dans la région de Sikasso depuis 2008, après l’organisation des concertations dans les sept cercles de la région et la mise en place des bureaux des coalition locales pour la diversité culturelle, elle a entrepris en 2016 des tournées des artistes à travers la région.

Ces tournées ont donné l’opportunité aux artistes locaux de partager la scène avec des vedettes nationales mais aussi elles ont favorisé la rencontre d’un large public avec les artistes, ajoute-t-il.

Selon lui, «ce projet femme magnifie l’intégration du genre dans les activités de Sirabo. Vous comprenez que nous sommes toujours dans la mouvance de la journée mondiale de la femme », précise-t-il. En poursuivant ses propos, il dira que « la femme souvent n’apparait pas bien dans les statistiques mais nous savons tous qu’elle est la première à se lever et la dernière à se coucher. Dans la nuit des temps et jusqu’à nos jours dans notre région, elle est présente pour accompagner, encourager les cultivateurs dans nos champs.

Dans le milieu Sénoufo, la femme est magnifiée selon un adage «la femme est comme une gibecière, elle n’est placée ni devant ni derrière, on la place au flanc ».

Ce qui signifie que la femme a un rôle important à jouer dans la société tout comme l’homme. Par ce projet qui vise à recenser et à présenter les femmes artistes musiciennes de la région nous marquons ainsi notre ferme volonté de réparer une injustice à l’égard des femmes mais aussi de sauvegarder des instruments de musique en voie de disparition. Du coup ce projet contribue à la promotion et à la protection de la diversité culturelle. A-t-il ajouté.

Un film avait été projeté à l’ouverture des travaux pour que l’assistance s’imprègne des objectifs dudit projet. Ensuite, les troupes Waradio Dembélé et Namisenni ont rehaussé la cérémonie par des prestations impressionnantes.

Seyni T. KASSAMBARA

Source Le Toguna
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