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Santé-Education-Justice: Trois secteurs clés du pays paralysés par la récurrence des grèves
Publié le mardi 14 mars 2017  |  Le Républicain
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© aBamako.com par FS
Visite du chef de quartier de Daoudabougou dans les écoles publiques du quartier
Le chef de quartier de Daoudabougou Adama Sangaré a visité les écoles publiques du quartier, le 3 Octobre 2016 dans le cadre de la rentrée scolaire 2016-2017.
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Malgré les différentes rencontres de Mme Diarra Raky Talla, la ministre du Travail et de la Fonction publique, chargé des Relations avec les Institutions avec les centrales syndicales pour faire baisser les tensions, le front social reste en ébullition. Depuis le jeudi 9 mars, à cause de la grève illimitée des blouses blanches, les hôpitaux et les centres de santé du pays sont paralysés. Six syndicats de l’enseignement sont, aussi, depuis hier, lundi 13 mars, en grève de 216 heures (9 jours). Pire, la section syndicale de la justice a déposé, sur la table du ministre de la fonction publique, le vendredi dernier, un nouveau préavis de grève de 72 heures.

Le rapport de force continue entre les syndicats et le gouvernement malien. Et cela, malgré l’initiative prise, en fin février, par Mme Diarra Raky Talla la ministre du Travail et de la Fonction publique, chargé des Relations avec les Institutions, de rencontrer les quatre centrales syndicales au Mali, pour l’apaisement du climat social. Aux syndicalistes, la ministre avait demandé l’observation d’une « trêve » aux grèves intempestives, car, dit-elle, « la paix sociale ne pourra pas se faire sans une trêve ».

Ces paroles semblent tomber dans l’oreille d’un sourd. En témoigne toutes ces grèves en cascade aujourd’hui au Mali. La section syndicale de la justice a déposé, sur la table du ministre de la fonction publique, le vendredi 10 mars dernier, un nouveau préavis de grève de 72 heures à commencer du 28 au 30 mars prochains. La section syndicale de la justice réclame la satisfaction des points N°11, 12, 13, 14 et 15 inscrits dans le protocole d’accord entre le gouvernement et la CDTM en date du 21 août 2015.

Les hôpitaux et centres de santé du pays paralysées
Dans les hôpitaux et centres de santé du pays, les médecins assurent juste le service minimum depuis le jeudi 9 mars 2017. Le Professeur Mamady Kané, le secrétaire général du Syndicat National de la Santé, de l’Action Sociale et de la Promotion de la Famille (SNS-AS-PF), l’un des deux syndicats à l’origine de la grève illimitée qui paralyse le secteur de la santé, continue de galvaniser sa troupe. « La grève illimitée continue. Il n’y a aucune évolution de la situation. Tenez bon et ne cédez ni aux menaces, ni au chantage », informait –il encore, le dimanche, les grévistes.

Contacté par le Républicain, le jeudi dernier, première journée de la grève, le Professeur Mamady Kané a fait savoir que cette grève a comme principal motivation la non prise en compte de leur cahier de doléance contenant les préoccupations des médecins déposé sur la table du ministère du Travail de la Fonction Publique chargé des relations avec les institutions.
Selon lui, sur les 9 points inscrits dans le cahier de doléance des deux syndicats ( le Syndicat National de la Santé, de l’Action Sociale et de la Promotion de la Famille (SNS-AS-PF) et la Fédération des Syndicats de la Santé et de l’Action Sociale (FESYSAM) , un accord total avait été trouvé sur huit points. Ce motif est il suffisant pour entamer une grève dans un secteur qu’est la santé ? « Nous nous sommes rendus compte de la mauvaise volonté du gouvernement dans le traitement du dossier », déplore le Professeur Mamady Kané.

« Trois mois après, le gouvernement nous a proposé une augmentation de 25% de la prime existante, soit à titre d’illustration 6375 FCFA pour la catégorie A alors que les syndicats demandaient 100 000 FCFA. Les syndicats ont naturellement refusé», déclare-t- il.
En entendant un dénouement heureux de cette crise, les malades souffrent le martyr dans les structures de santé. Rencontré à l’hôpital Gabriel Touré, le jeudi dernier, Mamadou Traoré qui accompagnait son enfant, très peiné par la grève, explique : « il faut vite trouver une solution. Certaines couches peuvent bien partir en grève illimitée mais pas les médecins qui sauvent à longueur de journée des vies. »

Quant à Boubacar Sylla un malade qui était obligé de rentrer à la maison sans recevoir de soins, il a fustigé le gouvernement qui, selon lui, règle tout sauf l’essentiel. « On se demande ce que cherche ce régime. Depuis des mois c’est des grèves au sein de presque toutes les couches. J’ai l’impression qu’ils règlent tout sauf l’essentiel. Cette grève des médecins risque de coûter la vie à des maliens pour faute de soin adéquats», a –t-il confié au Républicain.

Les enseignants aussi bandent les muscles
C’est comme si l’école malienne et les grèves des syndicats d’enseignants se sont liées une amitié réciproque. De l’Enseignement supérieur à l’enseignement secondaire, les syndicats d’enseignants sont très remontés contre le gouvernement malien. En effet, après les 9 jours de grève entamés le 13 mars 2017 par les Syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 (13 au 23 mars), ce mardi 14 mars 2017, le Syndicat national de l’enseignement supérieur (Snesup) entame, à son tour, une grève de 72 heures. Des grèves qui amènent à s’interroger sur le bon déroulement de l’année académique.

Après l’exécution de sa grève de 48 heures les 7 et 8 mars 2017 suite à l’échec des négociations qui ont duré cinq jours entre la commission de médiation et le syndicat, le Comité exécutif national du Syndicat national de l’enseignement supérieur (Ce-Snesup), a décidé de poursuivre la grève de 72 heures comme stipulé dans le préavis de grève déposé le 20 février dernier pour la satisfaction totale des points de revendications suivants : de la signature immédiate du rapport de la commission tripartite déposé le 31 janvier 2017 et l’application immédiate de la grille plafond 3000 et plancher 1368 au personnel enseignant de l’enseignement supérieur et aux chercheurs ; de l’intégration immédiate dans la fonction publique des travailleurs contractuels payés sur les budgets autonomes des structures de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique ; de l’adoption immédiate du nouveau statut «enseignant-chercheur» avec : les quatre fonctions (assistants/attaché de recherche, maître assistant/ chargé de recherche, maître de conférence/ maître de recherche, professeur /directeur de recherche), les charges horaires actuelles en semestres, les transpositions des assistants/attachés de recherche docteurs dans le corps des maîtres assistants/chargés de recherche ; la nomination immédiate des agents fonctionnaires de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique omis de la hiérarchisation du 16 juin 2015 et la capitalisation des publications des chercheurs de l’IER recrutés en 2008 pour leur juste transposition ; le rétablissement immédiat et effectif de fonds «études et recherche» conformément au protocole d’accord du 13 mai 2016; le payement immédiat des arriérés d’heures supplémentaires de 2013-2014 et 2014-2015 aux enseignants de l’IUG; l’éradication totale de la violence dans l’espace universitaire.

Aussi les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016( le syndicat libre et démocratique de l’enseignement fondamental (Syldef), le syndicat national de l’éducation de base (Syneb), le syndicat national des enseignants de secondaire de l’Etat et des collectivités (Synesec), le syndicat national des enseignants fonctionnaires des collectivités (Synefct), la fédération nationale de l’éducation de la recherche et de la culture (Fenarec), le Syndicat des professeurs de l’enseignement secondaire des collectivités (Sypesco), ont entamé depuis hier, une grève de 9 jours (du lundi 13 au vendredi 17 et du lundi 20 au jeudi 23 mars 2017, soit 216 heures. Ce bloc de syndicats menace de retenir les notes si le procès-verbal de conciliation du 8 janvier 2017 n’est pas appliqué par le gouvernement.
Madiassa Kaba Diakité

H. B. Fofana
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