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Quand des opj se substituent à des procureurs
Publié le mardi 14 mars 2017  |  Le Figaro
Procès
© Autre presse
Procès de Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés à Sikasso
Bamako, le 30 novembre 2016 Ouverture du Procès de Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés à Sikasso
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Le constat au Mali est amer, les actes sont gravissimes et pourtant l’autorité ne dit rien. Tout est devenu business contre le peuple qui se voit torpillé. Les brigades et les commissariats sont devenus des vases clos où se résolvent avec contrainte et abus, des situations.
Des policiers et gendarmes qui ne font plus la différence entre les affaires civiles et les affaires pénales, se sont donnés tous les pouvoirs pendant la kilométrique et illimitée grève des magistrats et continuent à les exercer.
Ils n’obéissent au parquet puisque c’est eux même qui poursuivent, instruisent et jugent les des dossiers et parfois les classent sans compte rendu aux procureurs.

Comme illustration, un commandant de brigade a menacé un procureur à Nioro du Sahel lui enjoignant l’ordre de ne plus venir dans sa brigade. Il a fallu l’intervention du parquet général de la cour d’appel de Kayes pour rappeler cette unité d’enquête à l’ordre.

Pour une bonne justice et pour un vrai Etat de droit, les parquets ne doivent plus rester dans les bureaux. Ils doivent constamment avoir l’œil sur leurs unités d’enquêtes qui leur échappent de jour en jour.
Certains agents, avaient eu le sentiment que ce grand vide judiciaire n’allait jamais être comblé. Dans nos commissariats et dans nos brigades tout est permis. C’est la bavure, le non-respect du code de procédure pénale. Ils abusent et persécutent les paisibles citoyens.

La semaine passée, le parquet de la commune VI a fait le tour de ses unités d’enquêtes. Un contrôle qui a été salutaire pour certains détenus dont le délai de garde à vue était dépassé. Il est temps de mettre de l’ordre dans la chaine judiciaire. Que chaque acteur joue son rôle selon ses prérogatives mais plus d’abus. Cet exemple de la commune VI doit être suivi par les autres.

Le mauvais exemple est surtout en commune I, après le départ du procureur Koita, c’est un laisser-aller qui domine. Une commune qui abrite les 12è et 6è arrondissements et la brigade territoriale de Sangarebougou mais rien ne bouge. Les commissaires et les commandants font la pluie et le beau temps en laissant les citoyens dans l’insécurité totale. Si rien n’est fait, le tout se transformera en une jungle et chacun se rendra justice.
Ici aussi, si le Ministre de la justice est interpellé, son homologue de la sécurité intérieure ne doit pas rester en marge. La conjugaison de leurs efforts est nécessaire pour un peuple qui ne croit plus en sa justice et en ses forces de sécurité. Sans justice saine et sans sécurité, il n y a jamais de paix, or le ministre en charge de la justice, à son arrivée à la tête de ce département, avait promis à un guide spirituel de la place une justice saine.

Abidine Alhady

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