Au moment où les forces armées et de sécurité maliennes appuyées par leurs homologues de la France, du Tchad et de la CEDEAO ont libéré le septentrion de notre pays sont entrain de le sécuriser, la politique a commencé à prendre corps à travers l’organisation de l’élection présidentielle suivie des législatives. En prélude à la présidentielle les grandes manœuvres ont commencé dans plusieurs partis politiques dont l’ADEMA qui a commencé a donné les prémices d’une crise interne grave en son sein à cause du délicat choix de son porte-drapeau.
Si l’on en croit les déclarations du ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation Moussa Sinko COULIBALY, l’élection présidentielle aura lieu en juillet prochain. Et depuis, les choses ont commencé à bouger dans les différents états-majors politiques, Bamako Coura, siège de l’ADEMA ne fait pas exception à la règle.
Comportant depuis sa création les différents courants en son sein, le parti ou du moins la candidature du parti sera fortement convoitée. En l’absence du président Dioncounda TRAORE qui avait été investi par les siens, avant le coup d’état du 22 mars, pour être candidat du parti à la présidentielle de 2012 et qui a ensuite été disqualifié à cause de l’accord-cadre signé le 6 avril 2012 entre la CEDEAO et le CNRDRE. Et surtout au lendemain du putsch, Dioncounda Traoré s’était engagé à renoncer à sa candidature pour diriger la transition et que l’intérêt du pays veut que tous les dirigeants de la transition demeurent neutres et impartiaux.
Pour le remplacer, les candidats à la candidature se bousculent. En plus de l’intention du président intérimaire du parti Iba NDIAYE, un certain nombre de membres du comité exécutif du parti se préparent à ces joutes : Soumeylou Boubèye MAIGA, Tiemoko SANGARE, Oumarou Ag Mohamed Ibrahim et Sekou DIAKITE (tous vices présidents), Marimantia DIARRA (secrétaire général). A ceux- ci, s’ajoutent Boubacar BAH alias Bill (maire de la Commune V de Bamako et non moins président de l’association des municipalités du Mali) et enfin Modibo SIDIBE (ancien premier ministre) qui vient récemment d’intégrer l’ADEMA. Ces différentes candidatures à la candidature augurent de chaudes empoignades à l’intérieur de l’ADEMA.
Déjà chaque candidat affute ses armes et des sources proches du parti affirment que le président Dioncounda aurait fait part au directoire son intention de garder la neutralité quant au choix du candidat. Aussi, les responsables sont divisés sur le mode de désignation, deux (2) propositions principales s’opposent : la première veut que le candidat soit un adémiste bon teint, un autochtone de la ruche, ce qui disqualifiera à coup sûr le nouveau militant Modibo SIDIBE, soutenu par un grand nombre de membres du C.E.
Plusieurs autres cadres du parti soutiennent la deuxième proposition à savoir, l’organisation de primaires pour départager les différents protagonistes.
A côté de ces 2 groupes, un autre courant piloté par un membre du C.E est entrain de s’activer pour faire basculer le maximum de sections à voter pour le candidat de l’URD Soumaila CISSE.
Après dix ans de gestion ((1992- 2002) sanctionnée par une perte cruelle du pouvoir au profit d’un indépendant (Amadou Toumani TOURE), on peut affirmer que l’ADEMA-PASJ est à quelques encablures d’une autre crise qui risque de réduire ses chances de reconquérir le pouvoir.