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Conflits intercommunautaires dans la zone de Ké-Macina : Le diagnostic du Dr Boureima Toure
Publié le mardi 14 mars 2017  |  L’Essor
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Il a appelé à la responsabilité de l’Etat qui doit assumer son rôle de garant de la paix et de la stabilité dans ces zones sujettes aux troubles

L’Université des Lettres et des Sciences humaines de Bamako (ULSHB) a organisé vendredi dernier dans l’amphithéâtre Aula Magna, une conférence débats sur le thème : «conflits intercommunautaires dans la zone de Ké-Macina : acteurs, enjeux et perspectives de solutions ». Cette conférence était animée par l’anthropologue, enseignant chercheur, le Dr Bouréima Touré de l’ULSH de Bamako. Etaient présents à cette conférence des personnalités du monde universitaire, le Pr Ali Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale, Mme Sy Kadiatou Sow, ancien ministre et ancien gouverneur du District de Bamako, Ousmane Sy, ancien ministre et de nombreux étudiants .
Le recteur de l’ULSHB, Macki Samaké a planté le décor en indiquant que les conflits sont le domaine de prédilection de l’anthropologie qui s’intéresse à ses manifestations, ses conséquences et aux solutions éventuelles. Ainsi, le principal conférencier, a relevé que l’étude qui a concerné les conflits intercommunautaires dans la zone de Ké-Macina a duré de février 2011 à juillet 2015. Elle n’a pas pour objet, a-t-il précisé, de tout dire, ni de tout embrasser, mais de comprendre le phénomène à travers le prisme des us et coutumes, des applications pratiques, de la distribution de la justice dans cette contrée en proie aux conflits.
Dr Touré a indiqué que le cercle de Ké-Macina qui s’étend sur une superficie de 11.750 kilomètres carrés est sujet aux conflits intercommunautaires depuis déjà le XIVè siècle. Car, la zone était (et l’est encore aujourd’hui) considérée comme le principal point de passage des animaux transhumants. Et depuis cette période, les conflits subsistaient entre éleveurs et agriculteurs. Plusieurs initiatives ont permis de résoudre les conflits entre les différentes communautés sans pour autant réussir à les aplanir. Ainsi la convention n° 88 du 19 décembre 1904 et celles instaurées par la Dina de Sékou Amadou ont permis d’identifier 4 grands couloirs de passage des animaux à savoir Diafarabé, Ouro-Modi, Boky Wèrè et Macina qui sont ponctués de gîtes d’étapes.
Malgré l’utilisation de ces couloirs, la gestion des ressources naturelles n’a pas atténué, ni éteint les conflits entre les communautés. Ainsi l’étude a relevé que 84% des conflits intercommunautaires ont été générés entre éleveurs et agriculteurs et 16% sont survenus entre les éleveurs eux-mêmes. Les chefferies traditionnelles, les élus communaux, la gendarmerie et la justice sont toujours intervenus dans la résolution des conflits sans pratiquement réussir à résoudre les divergences d’interprétation. Tous ces mécanismes ont été décriés à un moment ou un autre par les protagonistes.
Dr Touré a proposé de matérialiser les pistes de parcours, de préserver les gîtes d’étapes, de sur creuser les mares qui servent de points d’abreuvement pour le bétail en transhumance, de créer des zones de pâturage, notamment dans les zones de l’Office du Niger. Pour la résolution des conflits intercommunautaires qu’il s’interdit d’ethniciser, le conférencier a souhaité que l’Etat s’engage fermement dans leur règlement et s’emploie à le faire respecter. Les intervenants ont unanimement appelé à la responsabilité de l’Etat qui doit assumer son rôle de garant de la paix et de la stabilité dans ces zones sujettes aux troubles.
Le Pr Ali Nouhoum Diallo a souhaité que les conflits restent dans leur cadre communautaire sans tentatives d’ethnicisation, de stigmatisation, d’intoxication ou d’instrumentalisation. Tout en saluant l’initiative de la conférence, Mme Sy Kadiatou Sow a encouragé les universitaires à s’emparer des débats afin d’échanger sur les problématiques de l’heure sans les banaliser, ni les dramatiser.
L’ancien gouverneur du District de Bamako a prôné le dialogue et non l’évacuation des conflits. Elle a exhorté l’Etat à faire face aux conflits dans une justice impartiale, équitable et juste, à bannir la corruption dans la résolution des conflits. Elle a également mis en garde l’intoxication des conflits par la presse qui attise les rancœurs.
Les communautés sont très sensibles à la bonne distribution de la justice, a fait remarquer le conférencier Dr Touré. Qui a exhorté la direction générale de l’Office du Niger à prendre en compte le volet pastoral dans sa politique de développement agricole et dans ses interventions sur le terrain.

M. COULIBALY
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