Ce n’est pas la seule incitation de la France qui explique la présence des soldats tchadiens sur le sol malien, encore moins, la sortie musclée d’Idriss Deby contre les soldats maliens. Il y a plus fort.
Un trait historique lie malien et tchadien. Il remonte un peu plus loin, à l’époque où la capitale du Tchad s’appelait encore Fort Lamy à partir de 1900. La capitale a été baptisée ainsi (Fort Lamy) en hommage au commandant français François Joseph Amédée Lamy, décédé à la bataille de Kousseri quelques jours plus tôt lors de la conquête du pays par les colons français.
Dans cette ville mythique, vit une forte communauté d’origine malienne, pas malienne à proprement parler, mais d’origine. Certains gardent à présent les relations avec leurs familles restées au pays. Mais comment sont-ils arrivés si loin de leur pays natal ?
Il s’agit, en fait des premiers pèlerins maliens des années modernes se rendant au pèlerinage à la Mecque. Des pèlerins relativement fortunés. C’est à Fort Lamy que le colon français a installé ses premiers aérodromes et les pèlerins maliens, ou du moins soudanais se rendaient là pour emprunter le vol en direction de la Mecque.
Certains, selon les fortunes, arrivaient en retard et décidaient alors de rester sur place jusqu’au second pèlerinage. D’autres, épuisés par plusieurs mois de voyages renonçaient tout simplement. Les plus chanceux parmi eux, optaient pour la même solution au retour puisque n’espérant plus revoir leur famille restées au pays.
C’est ainsi qu’une forte communauté d’origine soudanaise a vu jour à Fort Lamy devenu Ndjamena. Toute chose susceptible d’expliquer la présence d’une partie de la famille de Goukouni Oueddei au Mali au début des années 80 suite à la guerre contre Hussein Habré. Les réfugiés ont été bien accueillis par le président de la République, Moussa Traoré, au moment des faits. En somme, les relations entre malien et tchadien sont d’abord d’ordre historique et sentimental. L’on comprend la dès lors MIEUX réaction d’Idriss Deby.