WASHINGTON, 5 mars 2013 (AFP) - Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et
Boko Haram, le groupe armé islamiste du Nigeria, sont "partenaires" et la
lutte contre l’un doit également concerner l’autre, a déclaré mardi le patron
des forces spéciales américaines, l’amiral William McRaven.
Evoquant la "complexité" de la nébuleuse Al-Qaïda lors d’une audition
devant la Commission des forces armées du Sénat, l’amiral McRaven a jugé qu’il
ne fallait pas "isoler une organisation en particulier".
"En Afrique, par exemple, il y a Al-Qaïda au Maghreb islamique et nous
savons qu’ils sont partenaires ou liées avec Boko Haram du Nigeria", a-t-il
expliqué aux sénateurs.
"On ne peut certainement pas isoler une organisation en particulier (...)
et espérer être en mesure de régler le problème localement en s’y attaquant
dans un pays particulier ou une organisation spécifique", a-t-il ajouté.
Selon lui, "si on s’en prend à Aqmi, on doit sans doute s’en prendre aussi
à Boko Haram".
Lors d’un déplacement au Niger le 11 janvier, le patron des forces
américaines pour l’Afrique (Africom), le général Carter Ham, avait estimé
qu’Aqmi et Boko Haram cherchaient à "coordonner leurs forces".
"Ce que nous savons, c’est que Boko Haram a l’intention de s’étendre
au-delà des frontières du Nigeria, et espère élargir son influence", avait-il
affirmé.
Un avis partagé par le chef d’état-major de l’aviation nigériane, le
général Oluseyi Petinrin, qui assure avoir des "preuves des liens entre la
secte Boko Haram et l’entraînement et le soutien prodigués par Al-Qaïda au
Maghreb islamique".
Boko Haram a revendiqué fin février l’enlèvement dans le nord du Cameroun
d’une famille de sept Français, en diffusant sur Youtube une vidéo montrant
cette famille et en exigeant la libération de jihadistes détenus au Nigeria et
au Cameroun contre celle des otages