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Conférence d’Entente Nationale : Retard à l’allumage ?
Publié le mercredi 15 mars 2017  |  Le Canard Déchaîné
Moussa
© aBamako.com par A.S
Moussa Mara préside l’ouverture de la 19è session de l’Espace d’interpellation démocratique (EID)
Bamako, le 10 décembre 2014. Le Premier ministre Moussa Mara qui a présidé l’ouverture de la 19è session de l’Espace d’interpellation démocratique au Centre international de conférences de Bamako.
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La Conférence d’Entente Nationale (CEN) a lieu ce mois de mars. Conformément à l’article 5 de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation. Depuis l’annonce du Chef de l’Etat, le 31 décembre dernier, la commission préparatoire est à pied d’œuvre. Le groupe de travail Communication et Relations publiques, un des trois groupes techniques, a échangé,samedi dernier, avec les hommes de média.

«La langue et les dents appelées à cohabiter se querellèrent parfois».Rendue célèbre par Seydou Badian Kouyaté, père de l’hymne national, cette citation rappelle la vertu de l’entente en dépit des incompréhensions. Autrement dit: «le lien de fraternité peut s’enfumer; jamais, il ne s’enflamme!», proverbe Bambara.C’est le principal message des équipes de la commission préparatoire de la Conférence d’entente nationale. Qui ont rencontré les mouvements armés, les partis politiques, les leaders religieux, les organisations syndicales, les notabilités traditionnelles, les communicateurs traditionnels et modernes. Bref, la conférence qui se veut inclusive, entend donner la parole à toutes les sensibilités nationales. Les auditions des Maliens de l’extérieur, dernière phase de la tournée, débutent la semaine prochaine.

Les inquiétudes de la presse
Le délai pourra-t-il être tenu? La conférence se tiendra-t-elle sur le nord ou pour le nord? La problématique de la présence des mouvements non signataires de l’accord à la Conférence d’entente nationale. La conférence amnistiera-t-elle les crimes commis? Est-elle souveraine? L’agenda et les termes de références sont-ils dictés par Paris? Voilà, entre autres, les «appréhensions» de la presse, telles que qualifiées par Cheickna Hamala Diarra, membre de l’équipe ayant rencontré les journalistes.
«Le président IBK a indiqué le mois de mars pour la tenue de la Conférence d’Entente Nationale et le mois de mars n’est pas fini».«La conférence est nationale et non souveraine». «C’est l’Etat souverain du Mali qui organise la conférence». « La réconciliation ne veut pas dire pas de justice ou pas de réparation. La Commission Vérité Justice et Réconciliation (CJVR) travaille pour la justice et les réparations».Le groupe de travail Communication et Relations publiques, aussi constitué, par Ramata Diaouré et Alfousseni Sidibé, a porté ces éléments de réponse.L’équipe technique a décidé de soumettre certaines suggestions à l’instance supérieure de la Commission préparatoire. C’est le cas de la nécessité, par exemple, d’associer à la conférence les mouvements armés, notamment celui d’Iyad Ag Ghali et d’Amadou Koufa. Qualifiés de «groupes terroristes», ces mouvements sont écoutés ou écoutent des leaders religieux dans notre pays. C’est pourquoi, aux dires du journaliste Assane Koné, la paix sans ces groupes ne sera qu’éphémère et les conflits communautaires se perpétueront.

Une conférence pourquoi faire?

Débattre pour s’entendre. C’est l’objectif principal de la Conférence d’entente nationale. Elle analysera les causes profondes de la crise, débattra du terme «Azawad» et produira une charte pour la Paix, l’unité et la réconciliation nationale. «La Conférence d’Entente nationale représente sans aucun doute une grande opportunité pour endiguer le scepticisme quasi général entourant la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation et relancer la dynamique de l’apaisement et de la stabilité», indique Baba Akhib Haïdara, président de la commission préparatoire de la Conférence d’entente nationale.
Si l’objectif de la conférence est clair, force est de constater que sa tenue ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique. L’opposition par la voix de Soumaïla Cissé, son Chef de file, émet des réserves. Pour l’opposition,« la seule solution pacifique viable et inclusive de résolution de la crise multiforme que connaît notre pays est la tenue d’une concertation nationale inclusive regroupant l’ensemble des forces vives de la nation autour des problèmes institutionnels, de défense, de sécurité, de gouvernance et de développement». Quant à l’ancien Premier ministre Zoumana Sako, il s’est montré moins coopératif. Il rejette catégoriquement l’idée d’une telle conférence. Pour le président de la CNAS Faso-Hèrè, l’Accord pour la Paix est mauvais. Par conséquent rien de bon ne peut en découler.
Si le niet de l’ancien Premier ministre, Zoumana Sako est compréhensible, l’attitude de l’opposition dite démocratique et républicaine l’est moins. Beaucoup moins. Car, elle a longtemps réclamé le dialogue national comme solution de sortie de crise.Et quand le président Ibrahim Boubacar Keita actionne, enfin, le train de la paix, elle traine les pieds. Concertation ou conférence, l’essentiel c’est d’ouvrir un cadre de dialogue entre Maliens pour le bonheur du Mali. Peu importe la terminologie choisie.
Mamadou TOGOLA

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