L’Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (APEJ) annonce,le 10 mars dernier,le lancement de son 10e programme de stage. 3000 nouveaux stagiaires sont recrutés pour 12 mois. Une nouvelle accueillie avec ferveur dans un pays où 70% des diplômés sont frappés par le chômage. Pourtant…
«Le problème à l’APEJ, c’est qu’il n’existe aucun critère de sélection des candidats», disait à notre micro, il y a quelques mois, un ancien Chef du Département Emploi Jeune de l’APEJ. Pis, poursuit-il, il n’existe aucun mécanisme de contrôle interne au sein de cette boîte. Les sélections sont faites selon le bon vouloir du Directeur général de l’APEJ. Créée en 2003 pour résoudre le chômage croissant des jeunes, l’Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (APEJ) a perdu sa vocation.
Officiellement, l’objectif des stages de l’APEJ est de «permettre aux jeunes diplômés de bénéficier d’un stage d’imprégnation, de se familiariser avec l’environnement de l’administration, d’acquérir une première expérience professionnelle et de renforcer leurs aptitudes professionnelles pour mieux préparer leur accès aux publics et privés». Avec une allocation mensuelle moyenne de 45 000 FCFA versée à chaque stagiaire, l’APEJ est devenue, au fil des régimes, un instrument politique. Chaque régime s’en sert pour donner à manger aux jeunes qui «font son affaire».
«J’ai postulé quatre fois à ce programme sans succès», indiqueFousseni titulaire d’une maitrise en anglais depuis 2011. «Comment se fait-il que je ne sois jamais sélectionné?» s’interroge-t-il. Lui qui dit renoncer, définitivement, au programme, jure la main sur le cœur qu’il aurait été sélectionné s’il était militant du parti au pouvoir, comme certains camarades, dont il refuse de donner les noms. Fousseni n’est pas le seul à désespérer du programme de stage de l’APEJ. Mariée et mère de trois enfants, Salimata, BT en secrétariat, affirme qu’il y a anguille sous roche à l’APEJ. Depuis la fin de l’enrôlement au RAVEC, auquel elle a pris part. Elle est à l’affût du moindre recrutement. Mais après trois tentatives, le stage de l’Apej est devenu pour elle, un objectif impossible à atteindre.