Sur initiative de l’Unesco, chaque 21 février, depuis 1999, est célébrée la journée internationale de la langue maternelle par les pays membres de l’Union. Pour l’édition 2017, le Mali, à travers l’Académie Malienne des langues (Amalan), a célébré la journée le 14 mars 2017 à Zantiébougou (cercle de Bougouni). Cette année, au niveau international, elle est placée sur le thème: «vers des avenirs durables grâce à l’éducation multilingue». Au plan national, elle a été placée sous le signe de la réconciliation et de la paix.
La représentante du Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Pr Fatoumata Dicko Traoré, a présidé la célébration de ladite journée avec à ses côtés les autorités politiques et administratives de la Sikasso, la directrice de l’Amalan, Mme Coulibaly Mariam Koné, les représentants des départements de l’éducation, du ministère de la santé et de l’hygiène publique, des partenaires techniques et financiers, les notabilités et populations des 44 villages de Zantiébougou.
La célébration de cette journée, selon la directrice de l’Amalan, est une occasion privilégiée de sensibiliser un plus grand nombre de populations sur l’importance de la langue maternelle dans le développement socio-économique du pays, dans un contexte d’éducation multilingue. A travers cette journée, ajoute-t-elle, les départements en charge de l’éducation s’efforcent d’informer et de sensibiliser la société malienne sur les avantages liés à l’utilisation des langues maternelles dans toutes les sphères de la vie publique. L’objectif recherché poursuit Mme Coulibaly Mariam Koné, est de valoriser nos langues nationales à travers la mobilisation et la sensibilisation du maximum de citoyens.
Le directeur de l’Académie d’enseignement de Bougouni, Mody Abdramane Cissé, s’est réjouit du choix porté sur sa circonscription d’abriter les festivités de l’édition 2017 de la journée internationale de la langue maternelle, avant de présenter quelques chiffres sur l’alphabétisation dans sa circonscription. Le Programme vigoureux d’alphabétisation (PVA) de Bougouni, dit-il, compte 150 centres. Ils totalisent 4500 apprenants dont 2980 femmes (soit 63%) et 1520 hommes (soit 37%). «Cette fête constitue le meilleur moyen d’appréhender notre environnement immédiat et le meilleur véhicule de savoir et de connaissance», conclu Mody Abdramane Cissé.
La représentante du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Pr Fatoumata Dicko Traoré, d’ajouter que la langue permet de savoir, de comprendre et de s’exprimer. Cette journée, dit-elle, nous donne l’occasion de rappeler les progrès enregistrés dans le domaine de la langue maternelle. L’on retient entre autres, la publication d’un lexique dans les douze langues nationale terminées, l’élaboration de manuels d’apprentissage, des termes relatifs au tourisme, transport, des informations à la télé, à la radio, l’enseignement des langues nationales dans certaine facultés. «Tous ces actes concourent à renforcer le multilinguisme facteur de développement». De l’avis du maire de Zantiébougou, Seydou Koné, les langues maternelles constituent un facteur de développement économique, social et culturel.
«Les résultats de l’alphabétisation en langue maternelle sont plus que significatifs. Plus de 2300 femmes ont bénéficie de la formation en alphabétisation en langue Bamanankan. Nous demandons l’extension de ce cours dans d’autres villages», a –t-il souhaité. La prestation de différents groupes de danses traditionnelles et la démonstration en langues nationales sur les malles scientifiques, ont mis fin à cette fête populaire. D’autres activités sont prévues comme l’organisation de conférence-débats à Bamako, la diffusion des messages en faveur des langues nationales.