Le Grand hôtel de Bamako a abrité mardi dernier, la cérémonie de lancement du Programme de mentorat des femmes entrepreneures. C’était sous la présidence du chef de cabinet du ministère de la Promotion de l’Investissement et du Secteur privé, Mme Dicko Amenatou Touré, en présence de Lisa Andersson, chargée de programme à l’ambassade de Suède au Mali et du coordinateur du Programme finance pour la sécurité alimentaire et l’entrepreneuriat féminin, Moussa Sangaré. Une trentaine de femmes entrepreneures y a prit part.
Au Mali, la femme, chef d’entreprise, est souvent une femme mariée qui fait de son activité, un moyen de subsistance pour satisfaire en premier lieu, les besoins économiques du ménage. La majorité d’entre elles fait face à de nombreux obstacles défavorables à l’essor de leur entreprise. Ces contraintes ont pour noms, l’insuffisance de garanties pour faciliter leur accès aux crédits et le manque d’encadrement leur permettant de mieux gérer leur entreprise, d’avoir les notions de leadership et d’adopter le comportement d’un bon chef d’entreprise.
Pour parer à ces contraintes, le Programme finance pour la sécurité alimentaire et l’entrepreneuriat féminin (FFSWE), conformément à ses objectifs de renforcement des capacités et de la facilitation de l’accès aux crédits des femmes entrepreneures, met en œuvre un programme de « mentorat des femmes entrepreneures. Il consiste à renforcer les capacités managériales des femmes promotrices de petites et micro entreprises ou en début d’activités, par d’autres entrepreneures plus expérimentées, appelées mentors. Ces dernières vont les « coacher », les guider, les orienter et les conseiller, afin qu’elles puissent acquérir de la confiance, avoir des informations et être mieux outillées pour se renforcer en tant qu’entrepreneures. L’objectif est que les femmes « mentorées » puissent, au terme de la période de mentorat, améliorer leur comportement d’entrepreneure et, assurer une meilleure perspective de croissance à leur entreprise. Le programme s’étend sur une durée de 3 mois à partir du mois de mars 2017. La représentante du ministre de la Promotion de l’Investissement et du Secteur privé a salué l’initiative en indiquant que le secteur agricole occupe l’essentiel de la population rurale et, constitue le pilier de l’économie nationale avec le 1/3 du Produit intérieur brut (PIB) et 30% des recettes d’exportation. Selon Mme Dicko Amenatou Touré, la situation actuelle du financement de l’agriculture reste marquée par des taux d’intérêt de plus 10%, donc très élevé par rapport à la rentabilité interne du secteur qui oscille autour de 5%.
A ceci s’ajoutent les difficultés de paiement des crédits contractés, le surendettement des producteurs, l’éloignement des services financiers des bénéficiaires et les formalités d’accès aux crédits qui sont trop contraignantes. Elle a promis le soutien de son département au programme dans la durée et son appui à toutes les initiatives qui concourent à aider les femmes entrepreneures à s’insérer davantage dans le développement économique et social de notre pays.
C. A. DIA