Les djihadistes se sont faits voir (comme prévu) à Djenné le week end passé. Ils ont semé la terreur.
Lundi soir, vers 19h, 4 individus à bord de deux motos se garent près de l'enclos de la tombe Tapama Djenepo et s'approchent d'un groupe qui venait de commencer la prière collective du crépuscule. Après avoir accompli leur devoir religieux et une salutation fraternelle aux fidèles, ils se dirigent vers une ruelle adjacente laissant leurs matériels roulants sur place.
Doutant de leur attitude et leurs tenues vestimentaires, les fidèles sur leurs nattes s'interrogeaient sur leur présence et leur motivation réelle.
Aussitôt ils alertent la gendarmerie qui arrive sur place. Les gendarmes mènent les recherches, ruelle par ruelle, maison par maison jusqu'à ce qu'ils aient mis la main sur les quatre individus dans une famille qui venait de leur héberger. Aussitôt ils furent conduits dans les locaux de la gendarmerie, pour un interrogatoire. Aux dires des témoins, de lourds soupçons pèsent sur les personnes en question surtout que la propriétaire des lieux (une vielle dame) interpellée puis relaxée a avoué ne les avoir jamais vus. Cela n’est pas fortuit. Il est connu de tous qu’une Cellule dormante existe à Djenné. En attendant les résultats d'enquêtes approfondies, il faut saluer, pour une fois la coopération des populations avec les services de sécurité. Toutes choses qui ont rendu facile cette arrestation.
Déjà le vendredi 10 octobre, le Carrefour de Djenné a été attaqué pour la énième fois. C’était vers 1 heure du matin par des individus armés opérant à pied. Ils ont incendié le poste de contrôle et emporté armes et motos selon des témoins sur place.
Au même moment, l’école fondamentale de la Commune de Taga à quelques encablures de Djenné a été incendiée par des individus non identifiés. Notre source indique que ces mêmes personnes se sont introduites dans la direction de l’école pour tout brûler. Tous les documents sont partis en fumée.
La plupart des sous-préfets, maires, et chefs de service ont abandonné cette partie du Mali, qui échappe de plus en plus à l’Etat central. Pourtant, le cas de Djenné était évoqué régulièrement dans la presse. Peu de choses ont été faites pour sécuriser les populations. Une bonne partie des habitants ont adhéré ou sympathisé avec ce mouvement djihadiste pour faute de protection et de la présence de l’Etat. C’est pourquoi, la population ne communique presque plus avec les forces de sécurité et de défense par crainte de représailles, ou au mieux quitter le village pour venir s’installer ailleurs. Et cela sans soutien. La situation devient intenable pour la population.
Levy Dougnon